Ordre de la virginité consacrée

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Dès les premiers siècles, des femmes étaient consacrées à Dieu par leur évêque. Elles menaient une vie de prière et de don aux autres tout en restant dans leur famille : c’est ainsi qu’en France, Sainte Geneviève de Paris fut consacrée après son appel par Saint Germain (vers 440). Après le développement de la vie monastique, puis des congrégations religieuses, les Vierges Consacrées dans le monde subsisteront parallèlement aux moniales mais deviendront de plus en plus rares.

… remise à l’honneur par Vatican II

La réforme liturgique conciliaire a ouvert de nouveau cette possibilité à des femmes vivant dans le monde. L’ordre des Vierges Consacrées n’a pas d’autres fondateurs que l’Eglise elle-même, qui a puisé son inspiration dans le mystère de Marie. Cette vocation est avant tout ecclésiale. A la différence des autres ordres religieux,  » l’ordo virginum  » n’a ni règles ni structures communautaires. Les vierges consacrées sont reconnues par le droit canon, à côté des moniales, religieuses, ermites et membres d’instituts séculiers :  » A ces formes de vie consacrée s’ajoute l’ordre des Vierges : se proposant de suivre le Christ d’une manière plus pressante, elles sont consacrées à Dieu par l’Evêque du diocèse, selon le rite liturgique approuvé, elles sont épousées mystiquement au Christ Fils de Dieu et dédiées au service de l’Eglise « . Elles vivent dans le monde  » sans être du monde « . En France, elles sont aujourd’hui (février 2016) 620 et de plus en plus nombreuses dans divers pays.

Ce qu’elle est…

Une femme consacrée à Dieu, comme épouse du Christ, au service de l’Eglise. C’est l’Evêque qui la consacre par un rite liturgique public et solennel dans un état de vie définitif.

Vierge… parce que l’Eglise est vierge, cette vocation est virginale  » Je vous ai fiancés à un Epoux unique comme une vierge pure à présenter au Christ.  » (2 Co 11,2) celle qui reçoit la consécration s’engage, par  » une décision irrévocable « , scellée par le rite liturgique à  » vivre dans la virginité perpétuelle « . Un tel choix demande un engagement sans réserve à la suite du Christ, selon la radicalité de l’Evangile.

Epouse… parce que le Christ aime l’Eglise son Epouse, cette vocation est sponsale.  » Ton Seigneur t’épousera  » (Is 62,5) La vocation de la Vierge Consacrée est de se laisser épouser par le Christ, d’où l’anneau qui lui est passé au doigt. Elle devient alors  » signe transcendant de l’Amour de l’Eglise pour le Christ son époux  » et image du Royaume à venir. Toute son existence s’ordonne désormais à cette fin et tout lui devient occasion de signifier concrètement l’Alliance de Dieu avec son Peuple.

Mère… parce que l’Eglise est mère, cette vocation est maternelle.  » Pousse des cris de joie, toi qui n’a pas enfanté selon la chair : plus nombreuses sera ta postérité  » (Is 54,1) A la suite de la Vierge Marie, la vierge consacrée recherche sans cesse à accomplir la volonté du Père et s’ouvre ainsi à une fécondité spirituelle.

Une vie de prière  » L’Esprit et l’Epouse disent : viens ! Maranatha !  » (Ap 22,17) La fonction première de la vierge consacrée est la prière. Parce que l’Eglise veille et attend son Seigneur, la consécration des vierges est un appel à hâter, dans une confiance vigilante,  » la venue du Seigneur dans sa gloire  » (Mt 25,31) Au cours de la célébration, l’Evêque lui remet le livre de prière de l’Eglise (liturgie des Heures).

Au cœur même de l’Eglise  » Le zèle pour ta maison me dévore  » (Ps 69,10) La consacrée n’entre pas dans une structure nouvelle. Sa communauté n’est autre que son diocèse dont elle partage la vie ecclésiale. La consécration instaure un lien nouveau entre celle qui la reçoit et l’évêque du diocèse. Ce lien est d’ordre spirituel et canonique. Quelle que soit la manière dont la vierge consacrée est insérée dans le diocèse, elle sait que sa prière et sa mission s’étendent aux dimensions du monde, qui sont celles de l’Eglise universelle.

Dans un esprit de service  » Ton épouse : une vigne fructueuse…  » (Ps 128,3) Les vierges consacrées sont  » vouées au service de l’Eglise « . il s’agit d’un  » service  » en harmonie avec la vocation personnelle de chacune. Elles travaillent à l’annonce de l’Evangile et au service de leurs frères selon leurs charismes respectifs, dans une grande diversité d’âges, de situations et professions, de spiritualités et mouvements d’Eglise.

Appel

La vocation de la candidate est authentifiée par l’appel de l’Evêque. Il lui appartient de vérifier sa maturité humaine et spirituelle lui permettant d’assumer une certaine solitude ainsi que son autonomie matérielle et son insertion dans l’Eglise.

Cette vocation nécessite une formation sérieuse par :
– une information précise sur cet état de vie,
– un approfondissement de la Parole de Dieu et de la tradition de l’Eglise, des vérités de la Foi et des grands textes du magistère
– un accompagnement spirituel
– des lieux de ressourcement

Célébration

Cette consécration, conférée par l’Evêque du diocèse, a lieu normalement à la Cathédrale un jour festif. Elle est notifiée dans le registre prévu à cet effet et conservé aux archives de l’évêché.

S’adresser au secrétariat des évêchés ou écrire au :

Service de liaison de l’O.C.V. c/o S.N.V. 106, rue du Bac 75007 – PARIS

Eléments de bibliographie :
– Code de droit canonique 1983, Canon 604.
– Rituel de la consécration des vierges, 1976. A.E.L.F., 58 avenue de Breteuil, 75007 Paris
– SIMONET André. Le Seigneur t’épousera…Ed. Sintal, 1986.
– MUCHERY Gérard. La virginité consacrée, état de vie ancien et nouveau. Ed. Deodatus, 1984
– HUGUET Marie-Thérèse. La consécration des vierges, selon le rite rénové depuis Vatican II, présentation et approches, 1992.