5° Assemblée Synodale du 29 avril – Conférence du chanoine Philippe Poirson

Centre diocésain

Vendredi 29 avril 2016

syn 11Mes amis,

Je dois vous avouer en préambule que je suis gêné de prendre la parole devant cette assemblée pour parler de la miséricorde.

Gêné, non pas parce que le thème ne m’inspire pas, mais parce que j’ai le sentiment que vous en savez autant que moi, vous qui êtes chrétiens engagés dans la vie et la mission de l’Eglise, vous qui êtes mes confrères !

Pas une revue « grand public » comme « Le Pèlerin », « La Vie », « Famille chrétienne », le journal « La Croix », « Eglise de Rouen », pas une revue de formation chrétienne (« Les cahiers Croire » par exemple), pas une feuille de choux d’un service ou d’un mouvement d’Eglise qui, depuis six mois, ne développe le thème de la miséricorde. Sans parler des discours, homélies, interventions du Pape ou de nos Evêques, sans parler de nos journaux paroissiaux !

J’ai le sentiment que jamais une année jubilaire n’a connu un tel écho, et nous en avons connu plusieurs avec Jean-Paul II ou Benoît XVI et même François (année de la foi, année des prêtres, année de la vie consacrée, année de la famille …) Que l’année de la miséricorde résonne autant veut sans doute dire quelque chose !

Je n’ai donc pas la prétention de vous apprendre quelque chose, je voudrais juste essayer de répondre à la demande qui m’a été faite d’introduire les échanges qui suivront.

Je crois vraiment que le mot « miséricorde » est pour beaucoup, difficile à comprendre car la miséricorde est fréquemment considérée comme une faiblesse.

syn 10C’est un mot, pour beaucoup, qui est vieillot.

La compassion, la miséricorde, deux termes qui sont proches, qui dépassent le monde de la Bible. Ce sont deux notions qui se recoupent dans le mot latin « misericordia », mot qui signifie littéralement avoir son cœur (cor) auprès des pauvres (miseri) : avoir un cœur qui bat pour les pauvres. Le mot « miséricorde » en français veut dire « sentiment par lequel la misère d’autrui touche notre cœur » (Littré), c’est une définition très humaniste !

Le Cardinal Kasper, dans son beau livre sur la miséricorde, qui a tant ému notre Pape François, évoque en quelques pages comment la philosophie antique, puis médiévale a parlé de la compassion. Puis il parcourt les temps modernes, avec Rousseau, Scheller, Hegel, Schopenhauer, Kant, avant d’évoquer les nouvelles perspectives du 20ème siècle et d’aujourd’hui, avec Husserl, Max Scheler, Edith Stein, Levinas, Heidegger, Jacques Derrida, Paul Ricoeur, Jean-Luc Marion.

Il élargit son regard à d’autres cercles culturels et religieux que le nôtre pour constater que la miséricorde et la clémence ne sont pas propres à notre culture, mais qu’il s’agit de phénomènes universels dans l’humanité. Ce qui, dit-il, permet le dialogue inter-religieux.syn 9

 

 Quel est le message de l’Ancien Testament ?

 

Vous connaissez comme moi les débats que nous pouvons avoir autour de la notion qu’on se fait de Dieu, cette idée très répandue que le Dieu de l’A.T. est un Dieu vengeur, coléreux, redoutable, alors que le Dieu du N.T. est un Dieu bon et miséricordieux ! Heureusement, c’est tout de même le même Dieu dont témoignent les deux Testaments !

Soyons attentifs aux mots : pour parler de compassion ou de miséricorde, l’A.T. utilise le terme « rahamim », dérivé du mot « rehem », qui désigne le sein maternel ; il désigne parfois même les entrailles qui étaient considérées comme le siège des sentiments.

Le terme le plus important pour comprendre la miséricorde est « hesed », qui signifie à la fois « faveur imméritée, bienveillance » et « grâce de Dieu et miséricorde ». Ce n’est donc pas une simple émotion – la douleur devant la misère humaine – mais plutôt la sollicitude tout-à-fait gratuite de Dieu envers l’homme. Appliqué à Dieu, le mot désigne un cadeau de sa grâce, inattendu, immérité, indépendant de la fidélité de l’homme. Il sert à exprimer une relation qui se développe dans le temps.

D’autres mots, apparaissent aussi pour exprimer des réalités proches.

syn 1L’importance de la miséricorde, dans la Bible, ne se réduit pas à l’usage du mot. Nous savons que la Bible est l’histoire du salut .Une histoire qui s’écrit donc dans le temps, ce qui veut dire que la plénitude de la révélation de la miséricorde de temps ne s’est pas faite en un jour, qu’elle s’est déployée au fil de l’expérience et de la réflexion du peuple d’Israël ; cela veut dire aussi qu’il faut prendre en compte la pédagogie des auteurs bibliques. Certes la miséricorde de Dieu a toujours été, mais du côté du croyant elle s’est dévoilée au fil de l’histoire de ce petit peuple que Dieu s’est choisi.

Je propose de parcourir la Bible telle qu’elle s’offre à nous :

Le mot ne se rencontre pas dans les premiers chapitres de la Genèse, mais la miséricorde de Dieu est bien à l’œuvre dès le début, très concrètement : c’est la réponse de Dieu face au chaos et à la catastrophe du péché.

Adam et Eve (Gn 3,21) (4,15 (Caïn))

Noé (Gn 8,9) Babel (ch. 11)

Abraham (ch. 12), l’affaire de Sodome, la menace de destruction et le marchandage avec Dieu (Ch. 18)

Le mal est à l’œuvre, Dieu s’y oppose et accorde à l’homme de nouveaux espaces où il peut vivre de sa bénédiction.

Dans le Livre de l’Exode, la révélation du nom de Dieu manifeste sa miséricorde.

La sortie d’Egypte, la libération d’Israël, l’expérience du Sinaï : chaque fois, Dieu se manifeste comme celui qui appelle et fait sortir. Dieu voit la misère de son peuple et entend ses cris (Ex. 3). Il est un Dieu vivant qui parle, qui agit, intervient et sauve et délivre.

syn 8En révélant son nom, Dieu révèle son intimité : l’Etre de Dieu est Etre là pour et avec son peuple :

« Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère,

     Riche en grâce et en fidélité. » (Ex 34,6)

Le sommet de la révélation vétérotestamentaire de la miséricorde divine se trouve sans doute chez le prophète Osée :

« Mon cœur se retourne en moi

et en même temps mes entrailles frémissent. » (Os.11, 8-9)

« Car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi, je suis le Saint,

et je ne viendrai pas avec fureur » (Os. 11,9)

L’être de Dieu se révèle dans sa miséricorde qui est l’expression de son être divin. C’est là qu’Il se révèle comme le Saint, le tout-autre.

Il faut relire les prophètes : ils ont contribué à révéler le Dieu de tendresse et de pitié. J’ai évoqué Osée. Il faut parler de Jérémie « D’un éternel amour, je tai aimé,

Aussi t-ai-je conservé ma faveur (31,3)

d’Isaïe :

« Les montagnes peuvent s’en aller et les collines s’ébranler, mais mon amour pour toi ne s’en ira pas et mon alliance de paix avec toi ne sera pas ébranlée, a déclaré le Seigneur qui a pitié de toi » (54,10)

(ou : qui te console)

Si les prophètes ne cessent d’interpeler un peuple infidèle à Dieu, ils ne cessent pas non plus d’implorer sur ce peuple la miséricorde de Dieu et de redire qu’ « Il est fidèle, le Dieu qui l’a appelé » (St Paul).

Il y a chez les prophètes une option préférentielle de Dieu pour les pauvres, les petits, les opprimés, un appel à un ordre social plus juste. (Pensons à Amos, à Isaïe, à Ezéchiel, à Michée et Zacharie)

Il faudrait aussi relire tant de psaumes qui chantent et célèbrent la miséricorde de Dieu, ainsi que le livre de la Sagesse.

 

Dans le Nouveau Testamentsyn 7

 

Avec l’Incarnation du Fils de Dieu, la plénitude des temps est venue. La plénitude du mystère de la miséricorde de Dieu est dévoilée.

C’est Marie la première qui en parle dans son Magnificat à deux reprises :
« La miséricorde du Tout-Puissant s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent … Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde. » (Lc 1, 50.55)

Jésus est la miséricorde incarnée. Il exprime cela dans sa vie, par ses miracles et son enseignement, dans sa Passion et sa Résurrection.

Jésus a prêché la miséricorde : pensons aux paraboles de la brebis perdue (Lc 15, 1-7), de la pièce de monnaie retrouvée (15, 8-10), de l’Enfant prodigue (15, 11-32), du bon Samaritain (10, 30-37). Il a révélé l’amour de Dieu envers les hommes dans toute sa plénitude quand il a pris sa Croix et est mort pour les péchés du monde entier. Dans sa mort et sa résurrection, il a montré la puissance de l’amour plus fort que la mort. Les réactions, les gestes de Jésus attestent cette miséricorde : il ne peut rester insensible à la souffrance, à l’injustice, à la pauvreté qui manifeste le caractère fragile et limité de l’être humain, aussi bien physiquement que moralement. Par Jésus, toute personne, quelle que soit sa confession, sa culture, a droit au don de la bienveillance :

syn 2syn 3Pensons à l’évangile de la multiplication des pains en St Matthieu :
                          « Il vit une foule et il en eut pitié. »

Satisfaire les besoins humains fondamentaux, mais aussi souci de l’âme humaine : relisons les paraboles de la miséricorde, pensons à toutes les rencontres avec les pécheurs : la Samaritaine, Zachée, la femme adultère, Matthieu le publicain, etc.

Il y a comme un besoin de pardonner, de remettre debout, de donner la vie, la vie de Dieu !

Ce n’est pas à cause de la perfection humaine qu’il vient au monde, mais en vue de sauver les pécheurs. N’oublions pas les dernières paroles de Jésus :

« Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »syn 4

Ces paroles sur la croix ouvrent des horizons infinis de miséricorde. Elles en sont comme le sommet : du cœur ouvert de Jésus se répandront sur le monde la miséricorde et le pardon de Dieu.

La miséricorde de Dieu est présente à chaque page des évangiles, des Actes et des lettres des Apôtres, ainsi que dans l’Apocalypse.

Les pages du Nouveau Testament soutiennent aussi l’invitation à accomplir des actes de miséricorde. C’est notre nouveau chapître.

 

LES ŒUVRES DE MISERICORDE

Dans sa bulle d’indiction, le Pape François nous invite à pratiquer les œuvres de miséricorde. (N° 15)Il les énumère.

Beaucoup ont été surpris en lisant cela : « Les œuvres de miséricorde » ?

C’est que beaucoup n’ont pas lu le Catéchisme de l’Eglise Catholique ! Quèsaco ? comme dit l’autre.

La tradition catéchétique dénombre 7 œuvres de miséricorde corporelle et 7 œuvres de miséricorde spirituelle.

Les œuvres de miséricorde corporelle consistent à

nourrir ceux qui ont faim,

donner à boire à ceux qui ont soif,

accueillir les étrangers,

vêtir ceux qui sont nus,

visiter les malades et les prisonniers,

ensevelir les morts.

 

Les œuvres de miséricorde spirituelle consistent

à instruire ceux qui sont dans l’ignorance,

conseiller ceux qui sont dans le doute,

consoler les affligés,

réprimander les pécheurs,

pardonner à celui qui offense,

supporter l’injustice avec patience,

prier pour les vivants et les morts.

Elles nous rappellent que «  notre foi se traduit par des actes concrets et quotidiens » (François, message de carême). Elles sont le style de la vie chrétienne, « elles sont des gestes simples, qui appartiennent à la vie de tous les jours, permettant de reconnaître le visage de Jésus dans le visage de tant de personnes ».(François aux adolescents, 13-17 ans, le week-end dernier pour leur jubilé).

syn 5syn 6Deux paroles de Jésus, dans l’Evangile, nous interpellent :

 

« Heureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde » (Mt 5,7)

et: « Soyez miséricordieux comme votre Père du ciel est miséricordieux » (Luc 6,36)

Cela ne peut pas rester de l’ordre de la pensée ou de la pure intention, cela doit se manifester concrètement, dans des gestes, des actes, des actions.

St Jacques nous le dit avec son ton toujours très direct :

« Toi tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres ? Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi » (2,18).

Et il fournit concrètement un exemple  (2, 5-7) :

« Supposez qu’un frère ou une sœur ait besoin de vêtements et n’ait pas assez à manger, à quoi sert-il que vous leur disiez : au revoir, portez-vous bien, chauffez-vous et nourrissez-vous suffisamment, si vous ne leur donnez pas ce qui est nécessaire pour vivre ? Il en est ainsi de la foi : à elle seule, si elle ne se manifeste pas par des actes, elle est morte.

La foi se manifeste concrètement dans des œuvres de miséricorde. Le manque de miséricorde entraîne inexorablement le jugement de Dieu :

Cf.1 Jean , 3,17-18 :

Si un homme qui est riche voit son frère dans le besoin, mais lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? Mes petits enfants, n’aimons pas en parole et de langue, mais en acte et dans la vérité.

Dieu ne laisse pas impuni un cœur aussi dur :

« Le jugement est sans miséricorde envers celui qui n’a pas fait miséricorde. Mais la miséricorde triomphe du jugement (Jc. 2,13)

Faire miséricorde, c’est aussi le point fondamental et décisif de la grande parabole de Jésus sur le jugement dernier : Mt 25,35-36.

C’est de là qu’on a déduit les œuvres de miséricorde corporelles ; elles sont six, et la tradition de l’ Eglise en a ajouté une septième : ensevelir les morts.

Dans ce chapitre 25 de St Mt, peu importe la religion qu’on pratique ou l’absence de religion : ce qui compte, c’est la bonne action ou l’omission de celle-ci (ceux qui sont placés à gauche !)

L’endurcissement des cœurs fait omettre les œuvres de miséricorde. Celui qui a le cœur dur à l’égard de son prochain est en rupture avec Dieu, même si, extérieurement, il reste « pieux ».

Celui dont le cœur ne se ferme pas à la misère de son prochain est proche de Dieu.

 

Pourquoi donc le cœur serviable et désintéressé a-t-il une ouverture à Dieu ? Pourquoi ceux qui se tournent vers ceux qui souffrent rencontrent-ils le « je » de Jésus : « J’étais affamé …j’étais nu… j’étais malade… et vous m’avez secouru ? » Cela est dû à la « nature » de la miséricorde de Dieu : elle est intrinsèquement désintéressée. Elle est « le Bien qui se diffuse ». « Dieu est amour », dit St Jean, et cet amour n’aime pas dans le but de se grandir pour lui-même, mais pour se communiquer, se diffuser vers d’autres.

L’amour se fait don,  c’est l’amour trinitaire, et le don se fait pardon devant le péché de l’homme.

Cet amour est la raison essentielle de la création, de notre création d’êtres humains.

L’amour de Dieu va jusqu’à faire siennes les souffrances et les détresses de ses créatures.

Dieu est la figure originelle de toutes les œuvres de miséricorde. Il a envoyé Jésus qui est descendu au plus profond de notre indigence, Il la connait, Il l’a faite sienne. En Jésus, Dieu s’est identifié à toute détresse humaine. C’est en vertu de cela que nous le trouvons au fond de toute souffrance vers laquelle nous nous tournons.

C’est en nous oubliant nous-mêmes, en pratiquant nos œuvres de miséricorde dans le désintéressement total que nous devenons à la ressemblance de Dieu, que nous nous rapprochons du Christ.

Il nous faut nous plonger dans la vie et la passion du Christ, dans sa mort et sa résurrection : alors, notre solidarité avec son amour pour les hommes s’approfondit, notre générosité se purifie, à l’égard de ceux que Jésus désigne comme « les plus petits de ses frères ».

Les œuvres de miséricorde corporelles sont l’expression d’un sentiment d’humanité élémentaire. Elles se retrouvent aussi dans d’autres religions et cultures.

Cependant, St Paul, dans le ch. 1 de sa Lettre aux Romains, ne fait pas un tableau élogieux des païens. Selon lui, leur manque de compassion et leur perte du sens de l’humain tient à ce qu’ils masquent la vérité de Dieu.

Sans Dieu, l’humain se dégrade. (Jean-Paul II et Benoît XVI l’ont dit aussi simplement: « un monde sans Dieu est un monde qui devient inhumain »).

C’est vrai que sans la miséricorde divine, notre propre miséricorde s’épuise vite. Sans la grâce de Dieu, il nous manque la force pour être miséricordieux.

Sans le recours de la foi chrétienne, la miséricorde est certes possible, mais elle est sans doute bien plus difficile.

Quand nous regardons les 20 siècles de christianisme, nous constatons que le christianisme est moteur de la miséricorde.

Je voudrais terminer en signalant que toutes les œuvres de miséricorde ont une dimension sociétale, politique, publique.

Nourrir ceux qui ont faim, visiter les malades ou les prisonniers, tout cela est en rapport avec les structures caritatives, avec les lois, avec les institutions. Le Pape Benoît XVI l’a bien dit dans son encyclique « Dieu est amour », n° 28b :

« En l’Eglise vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ. Cet amour n’offre pas aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l’âme. »

La pratique des œuvres de miséricorde spirituelle veut honorer cette dimension de spiritualité indispensable :

Elles remontent aux Pères du désert, elles sont énoncées par Saint-Thomas d’ Aquin.

Elles touchent tous les domaines de notre vie amicale, familiale, professionnelle et ecclésiale ; elles sont aussi tirées de textes bibliques, d’attitudes personnelles du Christ : le pardon, la correction fraternelle, la consolation, la souffrance endurée,…

J’ai l’impression que, depuis six mois qu’on parle du jubilé, une grande attention est portée aux œuvres corporelles, il ne faudrait pas oublier les oeuvres spirituelles, les deux sont inséparables, c’est sans doute dans les œuvres spirituelles que s’exprime le spécifique de notre foi chrétienne.

Quelques mots de St Jean Chrysostome (+ 407) :

 

« On ne compte pas dans l’Eglise que des pauvres de corps, dont le corps est affamé ou sans abri : il y a aussi ceux qui sont pauvres spirituellement, privés de la nourriture de la justice, de la boisson de la connaissance de Dieu du vêtement du Christ…

Il y a les étrangers au cœur sans abri, d’autres au courage chancelant, les spirituellement aveugles, les sourds emmurés dans leur désobéissance, ceux qui souffrent de toute sorte de maladies spirituelles, et qui sont si malades qu’ils ont peur de recevoir toute nourriture spirituelle. »

 

 

« Il ne suffit pas de soigner professionnellement les malades, il faut aussi leur témoigner une véritable sollicitude humaine et spirituelle. Une charité purement matérielle mépriserait l’homme », a écrit Benoit XVI dans son encyclique «  Deus caritas est ».

 

La miséricorde sera toujours plus grande que la justice.

Je vous livre cette remarque du Cardinal Kasper que je trouve très intéressante :

Les 14 oeuvres de miséricorde correspondent à 4 formes de pauvreté :

Pauvreté physique et économique,

Pauvreté culturelle,

Pauvreté sociale et relationnelle,

Pauvreté spirituelle.

Vous pourrez vous amuser à placer les 14 œuvres en question dans ces quatre cases !

 

Le Père David MACAIRE, dominicain, que j’ai fréquenté quand il était recteur de sanctuaire et exorciste (comme moi !), est devenu l’archevêque de la Martinique l’an dernier. Il a ouvert la porte sainte de sa cathédrale le 13 décembre dernier en disant (je crois l’entendre) :

«  La miséricorde, ce n’est pas un mot, ce n’est pas un concept, ce n’est pas une idée. La miséricorde, c’est une expérience, un toucher, l’expérience d’un amour qui pardonne et qui se donne, celle de la certitude : il m’a touché ! »

Je souscris pleinement !

Il y a quelques temps, le pape François exprimait le souhait que dans chaque diocèse demeure une trace de cette année de la miséricorde.

Notre travail, ce soir, en constitue peut-être une approche.

Je vous remercie.

 

Philippe POIRSON.

 

Type : evenement