Commentaire Biblique par Chantal Agneray – 3 au 7 octobre 2016

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Par Chantal Agneray – Semaine du 3 au 7 octobre 2016

 

Lundi 3

Bonjour. Il y a quelques années, j’avais une heure à attendre, vers la mairie du 18ème à Paris et je suis tombée sur une synagogue qui avait une inscription sur le frontispice :

« Aime ton prochain comme toi-même »

Petite phrase reprise par Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui lundi, extraite de la loi juive. On la trouve dans le Lévitique, au chapitre 19, verset 18, juste après les préceptes :

« Tu ne te vengeras pas, tu ne garderas pas de rancune »

 

L’évangile d’aujourd’hui raconte un dialogue entre Jésus et un spécialiste de la loi qui reconnaît l’autorité de Jésus puisqu’il L’appelle Maître mais il veut L’embarrasser. Il n’y arrivera pas. Comme toujours en pareil cas, Jésus est bien le Maître, Il dirige la discussion.

« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »demande le lévite. Mais il le sait bien : « Aimer Dieu et mon prochain comme moi-même ».Mais le lévite insiste pour mettre Jésus en difficulté : « Et qui est mon prochain ? »

Et Jésus de raconter une triste histoire tout-à-fait plausible au 1er siècle :

Des bandits, plaies de l’époque, ont attaqué un voyageur et l’ont laissé demi mort sur cette route de tous les dangers qui va de Jérusalem à Jéricho, 30 kilomètres avec la traversée d’un désert et 100 mètres de dénivelé. L’homme était sans doute seul.

Passe un prêtre, qui passe en effet.

Passe un lévite, lévite comme celui qui a posé les questions, lui aussi passe.

Arrive un étranger, un Samaritain, il s’arrête, prend soin du blessé, paie pour lui à l’auberge où il doit être connu et où l’aubergiste lui fait confiance pour la suite de la dépense.

 

Le Samaritain a eu pitié de cet homme à demi mort. Il l’a soigné comme il aurait aimé être soigné lui-même, comme nous, nous aimerions être soignés en pareil cas.

 

Aimer l’autre, le proche, comme on s’aime soi-même, tel que nous sommes.

 

Vouloir être heureux et essayer de rendre les autres heureux, beau programme, non ?

Mardi 4

Aujourd’hui, mardi 4 Octobre, je ne vous parlerai pas de l’Evangile, pourtant je l’aime beaucoup, c’est celui de Marthe qui s’affaire à préparer le repas et Marie qui écoute la bonne nouvelle aux pieds de Jésus. Saint Luc à la fin du chapitre 10.

C’est la fête aujourd’hui de Saint François d’Assise et je « dois »porter un témoignage car pour moi, c’est un fameux anniversaire que je vais vous expliquer, enfin expliquer sûrement pas, je vais en témoigner.

Une tante de mon mari, qui militait dans l’association des « Paralysés de France » nous avait demandé d’inviter de temps en temps 2 paralysés et comme nous avions une grande voiture où l’on pouvait mettre quelqu’un couché, nous prenions 2 jeunes filles dont une, après une chute en montagne, avait eu la colonne vertébrale fracturée avec rupture de la moelle épinière, elle était étendue jour et nuit depuis 15 ans. Elle était pleine de vie mais seuls sa tête et ses bras marchaient. Elle venait de temps en temps, elle avait même passé une semaine à la maison, il fallait des soins journaliers très spécifiques, j’ai une formation d’infirmière, je m’en chargeais.

Et puis, un jour, nous recevons une lettre : « Mes chers amis, cette nuit, j’ai senti que je devais me lever. Je me suis levée et j’ai marché. Ce qui était impossible aux médecins, Dieu l’a fait. Le jour de la Saint François d’Assise, mon saint Patron. Le 4 Octobre 1981. » signé : Marie France.

Elle est revenue à la maison, elle était heureuse, elle avait envie de sortir toutes les 5 minutes.

Merci, Seigneur, pour Marie France.

Merci, Seigneur, pour tous ceux qui marchent sans difficulté et sans même y penser.

Protège, Seigneur, tous ceux qui ont des difficultés à se déplacer.

Et bonne fête à tous les François, le nom choisi par notre Pape.

Mercredi 5

Nous sommes toujours dans Saint Luc et l’Evangile nous donne, à la demande d’un disciple, la si belle prière du Notre Père.

Prière de demande : On demande à Dieu d’avoir de quoi se nourrir aujourd’hui.

Prière de louange : Sanctifié soit ton nom.

Prière d’intercession : Vienne ton rêgne.

Prière de réconciliation de pardon !

 

Il y a de très belles prières, il y en a une que j’aime beaucoup, je l’ai imprimée, je la donne parfois:Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne etc…Elle est assez connue, c’est un peu le « Carpe diem » mais avec Dieu. La signature est émouvante, on a trouvé cette prière sur une petite sœur du Sacré Coeur tuée en Algérie.

 

Mais quand même, la plus belle, c’est bien le Notre Père.

Quand je la dis avec de jeunes enfants, je reviens toujours sur une phrase, ce peut être le pardon mais le plus souvent, c’est sur le mal. Cette allusion au mal n’existe pas chez Saint Luc, elle y est par contre chez Saint Matthieu au chapitre 6. Luc et Matthieu nous ont transmis le Notre Père mais un peu différemment.

 

Pour revenir au mal, j’y adjoins la maladie, la souffrance, la méchanceté et ça, les enfants le comprennent très bien.

 

Délivre nous, Seigneur, de tout ce qui altère l’humain. Aide nous à donner sa pleine mesure à la part de bonté, de tendresse et d’intelligence de l’humanité.

 

Tu nous as envoyé des témoins vivants de la qualité de ta création, Saint Thomas More en gouvernement, Saint François d’Assise en amour des pauvres, Sainte Thérèse d’Avila en spiritualité, Erasme en humanisme.

 

Ils avaient tous en commun de donner une très grande importance à la prière.

Jeudi 6

Dans son Evangile, au chapitre 11, Saint Luc nous décrit un épisode où quelqu’un vient frapper à minuit chez son ami pour lui emprunter du pain ! Non pas pour lui mais pour un ami qui vient d’arriver. Minuit, c’est une drôle d’heure pour déranger les gens ! On ne se déplaçait pas la nuit du temps de Jésus.

Dans Saint Marc, le mot minuit est cité à propos de « Veillez car vous ne savez pas quand le maître va venir, à minuit ou le matin. »

Minuit, c’est la pleine nuit, tout le monde dort sauf ceux qui veillent ou surveillent !

 

Et pourtant, Jésus fait l’éloge de ce dérangeur . Il va être satisfait dans sa demande, mais en fait, ce n’est pas pour lui qu’il réclame…c’est pour un ami.

 

J’ai un souvenir ému d’un dimanche où j’avais demandé 3 choses au micro à la fin de la messe enfin 2 choses une télévision, un lecteur de DVD et une animatrice. 5 minutes après une jeune femme se proposait pour le caté entre parenthèses, elle a fait un boulot formidable, et les 2 autres demandes ont été satisfaites dans la semaine.

 

Demandez, vous recevrez.

 

Le 2ème précepte c’est « Qui cherche trouve »

Que veut dire Jésus par là ? Chercher Dieu ? Et comment Le chercher?Y a-t-il une « technique » et une seule ?

La façon de sœur Emmanuelle n’était pas la même que celle de Martin Luther King !

Thomas More qui vivait vers 1 500 se retirait chaque vendredi pour méditer alors qu’il avait un énorme travail et une lourde responsabilité.

Et Saint Bruno dont c’est la fête aujourd’hui qui a fondé la Grande Chartreuse où les moines vivent isolés et dans le silence.

 

Trouver Dieu ? C’est peut-être Lui qui nous cherche ? Et nous qui sommes à sa disposition, chacun à sa place et dans sa propre situation.

 

Le point commun de toutes ces personnes que j’ai citées et de bien d’autres encore, dont beaucoup d’anonymes, c’est la prière, cette conversation intime avec Dieu.

Avec Dieu ou avec le Christ ? On touche là l’unicité du Père et du Fils .

Et ce sentiment qui unit ceux qui cherchent Dieu ne fait-il pas penser à l’Esprit Saint ?

Vendredi  7

Aujourd’hui, vendredi 7 Octobre, c’est Marie, la mère de Jésus qui est à l’honneur. Dans toutes les lectures, elle est là.

Le livre des Actes des Apôtres la montre assidue à la prière avec les disciples.

En seconde lecture, c’est le magnificat, cette prière qui exalte le choix de Marie par Dieu pour porter son Fils, prière qui a un parfum des béatitudes : Dieu aime les humbles et disperse les superbes.

L’évangile rapporte l’Annonciation, l’annonce d’un Messie.

On sait peu de choses sur Marie mais on sait l’essentiel.

Choisie par Dieu pour mettre au monde et protéger le fils de Dieu, elle assiste aux noces de Cana, c’est elle qui voit l’embarras du marié et prend l’initiative de faire intervenir Jésus. Au pied de la Croix elle est là, terrible angoisse et après la résurrection, on la retrouve priant avec les apôtres.

Les Evangiles lui donnent une place essentielle et Jésus lui-même a tranché sur son époque par la liberté de son attitude à l’égard des femmes . Je cite Léon Xavier Dufour, Jésus ne craint pas leur fréquentation en public et se laisse suivre par elles.

Dans la vie de Paul, elles sont omniprésentes, elles l’accueillent, le soignent, il y a même Phoebé, diaconesse au port de Corinthe. Le chanoine Osty, dans ses commentaires parle du rôle des femmes dans les premières communautés : Elles accueillaient les pauvres, les malades et s’occupaient sans doute des baptêmes.

Pour le partage du pain, elles n’étaient pas exclues.

Le Christ a beaucoup fait avancer la place de la femme, femme synonyme de vie !

On peut constater qu’à notre époque, l’évangélisation des enfants est surtout assumé par les femmes.

Dans les Eglises protestantes et anglicanes, entre parenthèses, je suis toujours étonnée quand on les assimile, elles sont pourtant bien différentes, ne serait-ce que par leur naissance, dans ces Eglises-là, il y a des femmes pasteurs.

Notre Pape François a fait une approche pour qu’il y ait des femmes diacres. Ce serait une grande ouverture pleine d’avenir.

Au revoir. Bon week-end.