Commentaire du 31 oct. au 4 nov. par Florence Lecuyer

Lundi 31 oct 2016

Luc 14, 12-14

C’est un Jésus bien déroutant que nous sommes invités à écouter aujourd’hui.

Il est reçu chez le chef des pharisiens et il lui dit :

«Si tu donnes un repas, surtout n’invite pas tes amis car tu seras invité en retour. Non, invite plutôt les estropiés, les pauvres et les aveugles car ils n’auront rien à te donner et heureux seras-tu car cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Jésus va chez un pharisien, c’est-à-dire un homme qui respecte scrupuleusement la loi mais dont souvent le cœur est ailleurs. Et Jésus critique souvent ouvertement l’attitude de ces personnes. Il s’agit en plus de leur chef !

Jésus est invité : en principe dans cette circonstance assez spontanément chacun d’entre nous essaye d’être agréable à son hôte.

Il n’est pas certain alors que l’on se comporte comme Jésus le fait.

En effet, il dit à son hôte de ne pas inviter ceux qu’il aime ou avec qui il se sent bien. Trop facile ! Car en faisant cela, il sait qu’il s’assure une invitation en retour.

Cette arrière-pensée qui m’habite en invitant quelqu’un qui me ressemble dénature mon geste. De cette invitation qui a l’apparence du don, j’en fais une assurance pour moi d’être reçue et invitée en retour : j’assure mes arrières.

Cela a l’apparence du don, mais en fait je me sers.

Or Jésus nous invite à toujours plus de vérité et de gratuité dans l’amour : je n’aime pas pour être aimé en retour ; je suis déjà aimée de Dieu et j’ai déjà reçu de lui tant de dons !

Il ne m’appartient plus alors qu’à les partager avec ceux qui ont moins reçu que moi, avec ceux qui ont peu, avec ceux qui n’ont pas.

Et c’est ainsi que Jésus dit au chef des pharisiens d’inviter plutôt les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles. Heureux alors seras-tu car ton geste sera un vrai don qui fera de toi un juste.

Mon invitation devient alors un don gratuit, une fenêtre qui s’ouvre sur une béatitude : Bienheureux seras-tu !

Seigneur, donne-moi de reconnaitre tous les dons dont tu m’as comblée afin de t’en rendre grâce et de les partager avec mes frères.

Seigneur donne-moi la grâce d’ajuster toujours mieux mes intentions véritables à ton amour.

 

Mardi 1° novembre 2016

Mat 5,1-12

Nous avons la joie de méditer ce matin ces très belles paroles des Béatitudes.

Jésus vient de quitter Nazareth et commence sa vie publique en appelant ses premiers disciples.

Comme souvent dans les Evangiles, Jésus agit puis enseigne.

Ici, après avoir parcouru la Galilée en faisant de nombreux miracles, il se met à l’écart de la foule et enseigne ses disciples.

Chacune des strophes commence par le mot « Heureux ». En fait, bienheureux serait plus juste, car Jésus s’exprime sur un mode classique de la Bible qui sert à féliciter quelqu’un pour un don accordé.

Heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, ceux qui font œuvre de paix. Toutes ces attitudes, ces faits de vie, sont ceux de personnes qui se trouvent dans la situation la plus propice à recevoir le Règne de Dieu, c’est-à-dire à pouvoir donner et recevoir l’Amour; ceux qui sont sur la voie du bonheur.

Puis les deux strophes suivantes Jésus promet également le bonheur à ceux qui seront persécutés pour la justice, ou insultés à cause de lui.

Je contemple ces invitations de Jésus à la pauvreté du cœur, à la douceur, aux larmes, à la faim de plus de justice, à la miséricorde, au cœur pur, au désir de paix, à l’audace de la justice ou encore à l’audace de son nom.

C’est pour ceux-là que Jésus a été envoyé dans le monde et c’est ceux-là que Jésus est venu guérir.

C’est là que Dieu peut venir vers moi, c’est là que je peux rencontrer Dieu.

Seigneur c’est pourtant bien souvent le contraire que je cherche, ou simplement, que je mets en œuvre dans ma vie.

Seigneur donne-moi la grâce d’oser ces attitudes qui me rapprocheront de Toi.

Donne-moi la grâce de croire qu’ainsi je pourrai rencontrer l’Amour, la Joie et l’Allégresse.

 

Mercredi 2 novembre 201

Jean 3, 7-21

Nous sommes avec Nicodème pharisien, qui est venu rencontrer Jésus de nuit pour lui dire qu’il avait reconnu en lui l’envoyé de Dieu.

Mais Nicodème ne comprend pas tout ce que lui dit Jésus qui lui explique que « le vent souffle où il veut ; tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’esprit. »

« Comment cela peut-il se faire ? » interroge Nicodème.

Par ces interrogations, Nicodème manifeste qu’il a encore besoin de démonstration, de preuve.

Ne suis-je pas moi aussi prêt à douter, à refuser de croire les mystères du Seigneur par crainte de devoir admettre sans comprendre, par désir de vouloir maîtriser par la connaissance et mon intelligence ?

Jésus se fâche et lui reproche que bien qu’il ne dise que ce qu’il sache, qu’il ne lui dise que de ce qu’il a vu, il refuse encore ce témoignage.

Il lui reproche de toujours demander davantage de preuve, d’émettre toujours des doutes pour éviter de croire.

Finalement, ce qui compte ce ne sont pas tant les preuves et témoignages qui permettraient de croire à tous les coups en Jésus fils de Dieu, mais la foi qui seule pourra nous conduire à la connaissance de Dieu et nous donner la certitude de son existence.

Seigneur, donne-moi la grâce de croire en tes signes si nombreux et d’admettre que je puisse ne pas tout comprendre.

Donne-moi de te faire confiance.

 

Jeudi 3 novembre 2016

Luc 15, 1-10

Jésus nous interroge sur ce que nous pensons de ce berger qui bien qu’étant riche de 99 brebis part à la recherche de celle qui s’est égarée et puis fête son retour avec ses amis un peu à l’image du fils prodigue.

Dans ma raison, je suis contente avec le berger qu’il ait retrouvé celle qu’il avait perdue et je suis soulagée pour lui.

Mais dans mon cœur intime je suis un peu agacée quand même qu’il soit plus réjouit pour une brebis infidèle que pour toutes celles qui lui sont fidèles.

Je pense peut-être que c’est un peu injuste, que l’on est mal récompensé des efforts que l’on fait et puis à quoi bon.

Mais si je prends le temps d’ouvrir mon cœur et de me débarrasser de mes sentiments juste un peu trop humain, ma petite voix intérieure me dit que ma récompense ne l’ai-je pas déjà eu à chaque fois que je me sens fidèle à Dieu et que je suis dans son amour.

N’ai-je pas déjà aussi éprouvé le bonheur d’avoir été accueillie dans l’amour de notre Seigneur après avoir douté, après m’être égarée sur des sentiers où Dieu n’était pas ?

Seigneur je suis moi aussi tous les jours un peu cette brebis égarée et je goûte ce bonheur de savoir que quoiqu’il arrive tes bras seront toujours ouverts sans compter, sans reproche.

Seigneur donne-moi la grâce d’aimer sans tenir de comptes

Seigneur donne-moi la grâce de me réjouir pour toutes les fois où j’ai été une brebis égarée et retrouvée.

 

Vendredi 4 novembre 2016

Luc 16, 1-8

La parabole du gérant habile donne des soucis aux exégètes paraît-il. Alors nous allons la lire en toute humilité et avec notre cœur.

Un homme riche qui avait un gérant pour s’occuper de ses biens apprend que celui-ci gaspille ses biens. Alors il le renvoie. Il le licencie dirait-on.

Je vois ce gérant qui au moment où les choses vont bien, est responsable d’un grand domaine, choisit ceux qu’il fait travailler, reçoit l’argent, paye ce qu’il achète, use d’un certain pouvoir…

Il est dans l’abondance et sans doute y perd-il un peu de son discernement, de son auto critique, de ses valeurs.

Je le vois aussi quand son maître décide de le renvoyer.

Il s’inquiète alors de son avenir. D’un seul coup, il perd son pouvoir, son confort, sa sécurité.

Il prend ses dernières décisions avant de partir. Il gère alors au mieux les affaires de son maître qui va l’en féliciter.

Ne sommes-nous pas tous un peu ce gérant ?

Comment mes choix, mes décisions, ma manière de vivre me permettent de gérer au mieux les affaires de mon Maître, de Dieu ?

Je ne suis que de passage sur cette terre où tu me demandes déjà de construire ton Royaume.

Seigneur donne-moi la grâce de toujours garder mon discernement même dans le confort et la sécurité.

Seigneur donne-moi d’être responsable de ce monde que tu me confies pour en faire ton Royaume.