Solennité de la Toussaint Vêpres avec les intendants des biens d’Eglise 1er novembre 2017 – Cathédrale Notre-Dame

Solennité de la Toussaint
Vêpres avec les intendants des biens d’Eglise
1er novembre 2017 – Cathédrale Notre-Dame

Monition

Bienvenus à vous tous, en ce jour de fête de la Toussaint ; bienvenus plus particulièrement à vous, les intendants de l’Eglise. Par vos mains et votre cœur, vous êtes au service de Jésus présent dans son Eglise. Celle-ci aime se rassembler dans ses paroisses et associations, et elle œuvre à l’éducation par des écoles. Avec M. Régis Mabille, notre économe diocésain, avec les prêtres de vos paroisses, je vous dis un chaleureux merci. Grâce à vous, ces lieux existent, sont entretenus et se renouvellent.

Ensemble, nous allons dire merci à Dieu en priant les vêpres de la Toussaint. L’une d’entre vous, à Oissel, me disait dimanche : cela fait 40 ans que je ne suis pas allée aux Vêpres. Et quand je lui disais qu’elles avaient un peu changé et que nous prions en français, elle a semblé un peu déçue. Il y aura tout de même trois chants en latin !

Avant de chanter le Magnificat, nous accueillerons le Seigneur Jésus présent dans l’Eucharistie. Nous l’adorerons en silence quelques minutes.

Lecture : Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (6, 16b ; 7, 1)

Homélie

Chers amis,

« Au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (2 Co 6, 16b), telle est la promesse de Dieu. La multitude des saints atteste la vérité et l’accomplissement de cette promesse.

L’humanité cherche son Dieu, Celui qui la rendra heureuse, Celui qui la sauvera. La société cherche son chemin : Est-il besoin d’énumérer ses hésitations ? Est-il besoin de dénoncer les voies sans issues ? En fait, ce sont aussi les nôtres.

Dieu n’est pas insensible à nos appels, à notre recherche. Dieu y répond marchant au milieu de nous : « au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai ». Jésus est « Dieu avec nous ». En lui, par lui, Dieu habite le monde. Cela a commencé à Nazareth, dans le sein de la Vierge Marie, dans la maison de Joseph, à la synagogue, dans l’école du village si peu connu alors. Cela a continué à Capharnaüm, chez Marthe et Marie, et dans la maison de Zachée, sans oublier celle de Simon le Lépreux ou sur les routes de Galilée, de Samarie et de Judée ou bien encore à l’auberge sur le chemin d’Emmaüs. A partir de ce moment, quand « deux ou trois sont réunis en son nom » (cf. Mt 18, 20), Jésus ressuscité est là.

Comme un écrin, parfois terni par son péché, l’Eglise continue d’accueillir son maître, son rédempteur, le Sauveur de l’humanité. Chacun, chacune d’entre vous donnez un peu de votre temps, de votre talent, de votre argent pour que Jésus continue d’habiter notre monde, qu’il ait une auberge où nous rencontrer, et, surtout, pour qu’il continue de marcher avec nous. Vous apprêtez l’église, la sacristie ou les salles, vous imprimez des feuilles, vous les distribuez ainsi que d’autres publications, vous collectez et comptez l’argent de la communauté pour ses besoins ou ceux de la mission et de la charité, vous préparez les budgets des écoles, paroisses, mouvements ou associations, vous réglez les factures –pas trop, j’espère !-, commandez les travaux ou faites les réparations souvent par vous-même, et bien d’autres choses encore.

A chaque fois, vous  préparez la venue du Seigneur, à chaque fois, Jésus est heureux d’être accueilli comme il l’a été par la première sainte, Marie, par les saints apôtres et les saints disciples, par tous les saints. Petit à petit, avec vous et par vous nous devenons son peuple.

A bien des moments, l’entourage de Jésus a repris d’une manière ou d’une autre la question posée par la Vierge Marie au début de son chemin parmi nous : « Comment cela va-t-il se faire ? » Les inquiétudes ne manquent pas. Confions cela aux saints qui nous ont précédés. Confions nos inquiétudes budgétaires et matérielles. St Joseph a bonne réputation pour cela, lui le premier intendant de la maison de Jésus. Confions-leur aussi et surtout la qualité spirituelle de nos services, c’est-à-dire notre fraternité.

« Purifions-nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit ; achevons de nous sanctifier dans la crainte de Dieu », dit St Paul aux Corinthiens (2 Co 7, 1).

Que le Seigneur regarde nos cœurs et les purifie pour que notre service soit vraiment fécond, et que nous puissions chanter à la suite de la Vierge Marie : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge ». Que notre prière de ce soir nous mette dans la joie et la perspective de la sainteté, la seule qui compte vraiment !

✠  Dominique Lebrun
Archevêque de Rouen.