Semaine du 23 au 29 novembre – Alain de Valon


Semaine du 23 au 27 novembre 2015

Lundi  23  novembre  2015 (Lc 21 ,1-4)

Jésus est au Temple avec ses apôtres, et Il voit les personnes qui donnent au tronc du Trésor. Il regarde un groupe, anonyme, un groupe de « riches », qui donnent leur superflu. Donner son superflu, c’est un peu donner du bout des doigts. Peut-être est-ce la peur de manquer…

Jésus voit aussi une veuve misérable mettant deux sous dans le tronc du Temple. Il trouve alors une expression frappante, qui restera en mémoire : « elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre » ! En effet, au temps de Jésus, cette condition de veuve est très précaire. Si une femme sans mari et sans argent a osé ce geste de confiance de donner tout ce qu’elle avait,  c’est que sa foi l’assurait que son Dieu pourvoirait à tout. Elle est repartie les poches vides, mais le cœur plein d’un trésor inestimable : la joie de Dieu qui seul l’a vue. Elle a tout donné, elle a donné sa vie. Parce qu’il ne lui reste rien, elle peut tout recevoir de Dieu.

St. Luc nous dit aujourd’hui que Dieu voit dans le secret, qu’Il connait nos cœurs et notre disposition à Lui faire confiance, à remettre nos vies entre ses mains. Si nous sommes déconcertés par la perte de nos repères, mettons toute notre confiance en Dieu Lui-même, sans crainte : Il est notre joie et notre vie ! Qu’Il vienne en aide à notre manque de foi !

Seigneur, aide-moi à regarder, moi aussi, tout autour de moi, et à reconnaître la générosité, la pureté, la grandeur, l’amour, là où peut-être je ne l’imaginais pas. C’est ta fréquentation, Seigneur Jésus, qui permet d’acquérir peu à peu ce regard bienveillant, qui donne vie.

Mardi  24  novembre  2015 (Lc 21 ,5-11)

Le Temple de Jérusalem faisait l’orgueil des contemporains de Jésus. Ils y voyaient la demeure de Dieu parmi les hommes, et l’image de l’immortalité de l’Alliance. La magnificence du Temple, comme la somptuosité des cérémonies qui s’y déroulaient créaient un sentiment de sécurité. Mais Jésus annonce à ses disciples que tout cela va être détruit.

Cette nouvelle de l’effondrement du Temple peut être interprétée à plusieurs niveaux : effectivement, le Temple splendide du temps de Jésus sera rapidement détruit. Mais cette annonce sous-entend aussi la mort de Jésus et la destruction de son corps, vrai Temple de Dieu. On comprend aisément le désarroi des disciples : il est normal qu’ils veuillent connaître les signes annonçant cet évènement terrifiant ! Mais la réponse de Jésus a dû les décevoir ! Quoi de plus banal, malheureusement, que les catastrophes et les guerres ? Les signes proposés alors par Jésus sont tous annonces de mort. Et la mort qui survient rappelle que tout, en ce monde, aura une fin.

A l’inquiétude croissante des disciples, Jésus répond par des paroles de confiance : « Ne soyez pas effrayés ». « Il faut » que cela arrive. Ainsi, Il rappelle que le décideur n’est pas l’homme, mais seulement Dieu. Tout est dans la main de Dieu. Il n’y a donc pas lieu de s’effrayer. En effet, l’avènement du Fils de l’homme provoque des réactions chez les hommes et dans le monde, mais un monde nouveau peut-il advenir sans que l’ancien disparaisse ?  Nous sommes en marche vers un monde nouveau, notre vie doit passer par la mort pour s’ouvrir totalement à cette vie nouvelle. Tout ce qui est amour dans ma vie sera maintenu. Tout le reste sera détruit.  Seule la vie avec Dieu est éternelle !

Mercredi  25  novembre  2015 (Lc 21 ,12-19)

Que retenir, en ce jour, des paroles du Christ qui énumère sans détours toutes les souffrances, persécutions, condamnations et mises à mort qui attendent ses disciples « à cause de son Nom », dit-Il ? Tout d’abord, qu’à l’avènement du Royaume promis par Jésus s’oppose l’auteur du Mal, Satan.

Jésus dit encore : « Vous serez livrés », comme Il va être « livré ». Inhumainement, come un paquet. Le sort réservé à Jésus ne sera pas épargné à ses disciples. Mais ce sort inhumain doit aboutir à mettre les disciples en position de « témoins ». Témoigner, c’est mettre les autres en face d’une vérité qui les oblige à prendre leurs responsabilités. C’est jouer un rôle particulièrement humain, et humanisant.  Il ne nous arrive pas à tous d’être « livrés », du moins dans le sens d’une persécution. Mais nous avons tous à être « témoins ».

Jésus dit aussi : « Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à préparer votre défense ». Ce combat ne sera pas le combat des disciples, il sera le sien. C’est Lui qui les défendra à travers les mots qu’il leur donnera, c’est Lui qui veillera sur eux. Le disciple est dans la main de Dieu, tout ce qu’il perdra en son nom, jusqu’à sa vie même, sera recueilli par son Seigneur. A nous donc de ne pas craindre d’aller jusqu’au bout de notre appel : Jésus nous y attend.

Si les chrétiens n’ont pas à se sentir tous persécutés, la lutte contre Dieu existe bel et bien, car Satan est toujours là ! Nous sommes tous appelés au combat quotidien de celui qui ose dire sa foi, en témoignage de conformité au Christ et à sa Parole pour que le monde ait la vie. L’enjeu est de témoigner en tenant bon. Pensons à nos frères du Moyen Orient, d’Afrique, et d’Asie, pourchassés aujourd’hui à cause de leur foi, et souvent persécutés. Quelle lumière pour le monde !

Jeudi  26  novembre  2015 (Lc 21 ,20-28)

L’évangile de ce jour commence par huit versets de calamités et d’annonces effrayantes  pour les hommes, mais aussi pour la Terre au moment de la « Fin des Temps ». Et aussitôt après cette longue énumération de désolations, Jésus encourage ses disciples : « Redressez-vous ! »

Lorsque tout s’effondrera pour être anéanti, nous devrons donc nous redresser ! Cette Parole de Jésus-Christ ne porte pas vraiment à l’optimisme, et brosse un tableau peu engageant que l’on retrouve très largement dans notre monde d’aujourd’hui. Et pourtant, il nous faut « relever la tête ».

Jésus ne veut pas nous faire peur : Il veut seulement nous appeler à être courageux, et nous inviter à la confiance. Car les hommes sont destinés à la vie et non à l’anéantissement. Il nous dit de ne pas nous laisser gagner par l’angoisse ambiante, basée sur toutes sortes de malheurs.

Mais son message va bien au-delà de tout ce qui nous accable. Par sa mort et sa résurrection, nous savons qu’Il a vaincu la mort et qu’Il nous donne la vie. « Relevez la tête », car ce sera l’heure de notre résurrection. Oui, nous serons relevés et mis debout de toute notre hauteur, parce que le Christ nous aura délivrés et libérés à jamais.

Ce message est d’abord un message d’espérance pour les disciples de Jésus-Christ, qui est amour. Mais il nous concerne tous. Aujourd’hui, notre témoignage peut attirer plus que jamais railleries, adversités et persécutions. Mais la fin de l’histoire, ne l’oublions pas, c’est la résurrection du Christ uni à l’humanité enfin entièrement libérée et victorieuse de tout mal. « Seigneur, Tu me fais relever la tête… »

Vendredi  27  novembre  2015 (Lc 21 , 29-33)

Après les évangiles de ces derniers jours, annonçant des catastrophes et des calamités, on est surpris de trouver une image à la fois douce et familière : celle du printemps où les arbres bourgeonnent, annonce de l’été qui vient. Et plus particulièrement le figuier, arbre symbolique qui était déjà présent dans le jardin d’Eden, et qui évoque la paix et la richesse spirituelle du Royaume qui est là et qui vient. Quand Jésus dans sa gloire fera régner toute justice, plus rien ne pourra nous inquiéter.

Jésus nous dit aussi : « Cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive. Mais mes paroles ne passeront pas » ! Aujourd’hui, c’est donc le contraste entre cet univers qui passera, et les propres paroles de Jésus, qui ont une force ancrée dans l’éternité. Oui, ses paroles ne passeront pas. Entrer dans son Royaume, c’est nous laisser accueillir dans la vie divine, là où l’amour, la communion mutuelle, la paix, la joie de la béatitude, annoncés par tout l’Evangile, sont sans fin. La manifestation de Dieu dans nos vies est libre et surprenante, Nous reconnaissons ce qui nous était promis dès le commencement, et que nous attendions sans le savoir.                                                                                                            Pour mieux comprendre les textes proposés ces derniers jours sur la « Fin des Temps », Il ne s’agit pas tellement de laisser vagabonder notre imagination, mais de développer en nous l’intimité avec Jésus, qui nous apprend que son Royaume est proche. Il est déjà en nous par la grâce.