Commentaire biblique du 25 au 29 janvier 2016 (Alain de Valon)

Lundi 25 Janvier 2016   (Mc 16, 15-18)

Ce matin, St. Marc nous parle des dernières apparitions de Jésus, et de son dernier envoi en mission avant qu’Il ne soit  enlevé au ciel et assis à la droite de Dieu. « Allez dans le monde entier, portez la Bonne-Nouvelle », dit-Il à ses Apôtres, et Il reprend : « Par mon nom, ceux qui auront cru chasseront les démons, et parleront des langues nouvelles. Ils saisiront les serpents, et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera aucun mal. Ils imposeront les mains aux malades, et ils seront guéris ». Saint Paul, dont on fête la conversion aujourd’hui, a été l’un des premiers à suivre ce message de Jésus. Après sa rencontre avec le Christ aux portes de Damas, il est un homme nouveau. Il reste quelques temps aveugle après l’éblouissement de la rencontre du Seigneur, mais c’est pour mieux manifester que son regard a changé. Son cœur a été retourné par la miséricorde du Ressuscité.  Lui, le persécuteur acharné des premiers chrétiens, est saisi et sauvé par le Christ. Mais si cette rencontre est un don de Dieu, elle fait aussi de Saul un « ambassadeur ». Saul devient Paul, l’apôtre des nations. Comme les onze autres apôtres, le voilà donc envoyé dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut, pour accomplir les signes de l’avènement du Royaume. Devant le refus violent des juifs d’entendre leur témoignage, Paul, avec Barnabé, est le premier à se tourner résolument vers les païens d’Antioche de Pisidie.

Peut-être pensons-nous que l’histoire de Paul est exceptionnelle. Mais si nous ouvrions nos yeux, nous aussi ? Jésus n’est-il pas là, au milieu de nous ? Chaque créature n’est-elle pas un reflet de sa splendeur ? Plus encore, Jésus se donne à nous dans les sacrements, dans l’intimité de la prière. Chaque jour,  Il Se laisse voir, rencontrer, aimer. Ouvrons nos yeux et nos coeurs à sa présence. Il saura faire de nous d’authentiques disciples. La Bonne-Nouvelle, lorsqu’elle atteint un être, rayonne, se diffuse, se répand à l’infini autour de lui.  C’est la logique de l’Amour que de rayonner, d’être sans cesse en expansion. N’ayons pas peur de devenir des chrétiens contagieux ! Seigneur Jésus, donne-nous la grâce d’annoncer et de partager notre foi par un témoignage authentique de vie évangélique.

Mardi 26 janvier 2016   (Mc 3, 31-35)

Aujourd’hui, les gens sont rassemblés autour de Jésus, dans une maison. Sa mère et ses frères Le réclament dehors, et envoient quelqu’un pour L’appeler. Mais Jésus ne répond pas à leur attente. Pour exprimer le caractère absolument inimaginable de l’intimité qui se crée entre Lui et ceux qui font la volonté de son Père,  Jésus ne trouve rien de plus fort que de la mettre en balance avec l’intimité familiale, et de la déclarer plus réelle encore, plus impérative.  Aucun autre point de comparaison n’aurait pu donner autant d’énergie à son affirmation, que celui qui fait ce que Dieu veut. Jésus rappelle ainsi le lien extraordinaire qui l’unit à ceux qui sont proches de Lui.

Il nous offre là d’entrer en communion avec Lui et son Père. Par l’Esprit qu’Il nous donne, nous devenons frères et sœurs, enfants d’un même Père. C’est l’Eglise qui est en germe dans cet Evangile : on y voit se former une assemblée d’hommes et de femmes à l’écoute de la Parole et profondément unis par l’Esprit. En Eglise, la Vie de Dieu entre dans nos vies, peu à peu d’abord, puis sans limites. Elle vient illuminer tout ce que nous avons à vivre.

Cet Evangile nous pose une question de fond : de quelle façon entendons-nous la Parole de Dieu ? Cette Parole nous a été donnée pour s’incarner dans nos vies, dans nos actes et nous transformer. Nous transformer dans nos rapports à Dieu, nos rapports aux autres, et nos rapports au monde.

Seigneur Notre Père, nous Te rendons grâce d’avoir voulu faire de nous tes enfants, frères et sœurs de ton Fils Jésus. Je Te prie ce matin pour que nous soyons dignes de cette divine parenté, et que nous sachions nous comporter en véritables enfants de Dieu.

Mercredi 27 janvier 2016  (Mc 4, 1-20)

Aujourd’hui, à l’écoute de la parabole du semeur, et de l’explication qu’en donne Jésus à ses apôtres, on voit que C’est Dieu qui fait tout. Il est à la fois  le semeur, car Il est Père. Il est le grain de semence, car Il est Fils. Mais aussi, dans la puissance de l’Esprit, Il est la croissance. Omniprésence dans laquelle Dieu généreusement se donne et nous donne ! Mais ce n’est pas pour autant que le grain germera : il doit tomber dans la bonne terre ! « Ecoutez », dit Jésus ! Les grains de la Parole sont semés à tout vent « au long du chemin », « sur la rocaille » ou « dans les épines », mais « d’autres enfin tombent dans la bonne terre et donnent du fruit ». Cela signifie bien que le terrain doit être prêt à accueillir le grain de la Parole, dans l’hospitalité de chaque instant. Il dépend donc de nous que la semence puisse germer, mûrir et porter beaucoup de fruit. Il suffit pour cela qu’elle « tombe dans la bonne terre », cet humus qui, ouvrant par la foi le chemin de l’amour à l’exemple du Christ, nous permet enfin de laisser Dieu venir en nous, y faire son œuvre et nous donner de porter un fruit qui demeure.

Oui, c’est à nous qu’est confié aujourd’hui  le grain du semeur, c’est à nous qu’est donnée la Parole du Christ venu dans le monde, pour nous révéler tout l’amour du Père. C’est à nous de travailler notre terre, de la creuser, de la labourer, de la défricher par le long travail de l’écoute. C’était le travail du peuple d’Israël, celui des disciples, mais c’est maintenant notre travail. Alors, le grain tombé en terre meurt à soi-même et s’ouvre à la vie de l’Esprit. Charité, joie, esprit de service, bonté, confiance et ouverture aux autres, douceur, maîtrise de soi : tels sont les fruits de l’Esprit. Telle est la fécondité de nos vies pour le Royaume.

Seigneur, donne-nous la grâce d’être avec beaucoup de nos frères, la bonne terre qui fera fleurir ta Parole !

 Jeudi 28 janvier 2016   (Mc 4, 21 – 25)

Ce matin, St. Marc rapporte la parabole de la lampe, dans laquelle Jésus développe quatre nouvelles images qui complètent celles de la parabole du semeur.

La première parole concerne la lumière : « Lorsqu’arrive une lampe, va-t-on la coiffer d’une caisse, la mettre sous le lit ? Ne sera-t-elle pas mise sur le lampadaire ? La Parole de Dieu est lumière. Si nous l’écoutons, si nous la recevons, si nous la pratiquons, elle illumine notre vie et la fait fructifier, nous amenant à plus d’amour. Alors nous pouvons devenir lumière pour notre entourage.  La Parole de Dieu est offerte à chacun de nous, et nous devons la faire rayonner. Et s’il nous parait difficile de transmettre la lumière du Christ qui est en nous, rappelons-nous avec humilité que cette lumière ne vient pas de nous, mais de Jésus-Christ, « Lumière née de la Lumière »

« Il n’y a rien de caché qui ne doive être mis au jour, rien de secret qui ne doive être éclairci », dit aussi Jésus. Oui, il y a tant de choses de notre vie que nous n’aimerions pas faire connaître… Mais faut-il voir dans ces mots une source de crainte, ou plutôt une évidence porteuse d’espérance ? En effet, si nous sommes foyers de lumière, nous devenons témoins de Jésus-Christ, nous témoignons de la Parole, qui viendra au grand jour. Si Jésus nous a donné de connaître les mystères du Royaume, ce n’est pas pour qu’on les cache et qu’ils restent secrets…                                            Jésus dit encore : « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende » ! Apprendre à écouter la Parole, c’est apprendre à nous tenir en relation avec Jésus-Christ. Quand Il nous parle, Il se donne à nous. L’écouter, écouter sa Parole, c’est L’accueillir Lui-même et accueillir sa vie. Et Il demeure en nous.

Enfin, Jésus précise : « Que faites-vous de ce que vous entendez ? On vous donnera selon la mesure même où vous en ferez bon usage, et vous recevrez mieux encore. A celui qui produit, on donnera. Mais à celui qui ne produit pas, on lui reprendra ce qu’il avait. » Le message est clair, si on le situe dans la cadre de l’écoute de la Parole : en effet, celui qui reçoit et vit de la Lumière en recevra encore beaucoup plus, mais celui qui ne s’approchera pas de la Parole ne recevra aucune lumière, et sa vie n’en sera plus influencée.

Seigneur Jésus, je Te prie pour que la Parole de Dieu illumine nos vies, et qu’ainsi nous puissions en refléter la Lumière, et mieux Te faire connaître autour de nous.

Vendredi 29 janvier 2016  (Mc 4, 26 – 34)

Après nous avoir fait comprendre que Dieu Lui-même est le semeur, la semence et donne la croissance, voici que Jésus nous dit que « d’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, puis plein de blé dans l’épi ». Que doit faite l’homme, dès lors, pour pouvoir se sentir  digne de la moisson ? A vrai dire, pas grand-chose. Et nous n’en finirons jamais de comprendre que tout est grâce, et que, sans le Christ, nous ne pouvons rien faire.

Qu’elles sont douces et réconfortantes, ces paraboles du Royaume ! Le Royaume grandit doucement, selon l’ordre naturel de la Création. L’homme se couche et dort, il ne se relève pas la nuit pour mettre  de l’engrais  ou pour mesurer, inquiet, la hauteur du grain. Quoi qu’il fasse, le Royaume va grandir et venir, nous en sommes certains depuis la Résurrection de Jésus. Ce qui apparaîtra n’aura pas de commune mesure de taille, de poids, de volume, avec la toute petite semence, de sénevé ou d’autres.

Heureux disciples qui ont eu droit à des leçons particulières ! Mais qui sont-ils, en fait, sinon nous-mêmes ? Par l’intermédiaire de St. Marc, c’est à nous que Jésus s’adresse. Nous vivons ce temps où le Royaume germe et grandit sans que nous sachions comment. Nous sommes bien ces heureux disciples à qui Jésus donne des explications en particulier pour peu que nous prenions le temps de laisser la Parole faire son chemin en nous, nous mettant à l’écart pour être à son écoute. Aujourd’hui, la semence du Royaume est semée et grandit, sans bruit, dans nos vies qui nous pèsent parfois dans leur monotonie, leurs difficultés, leur pesanteur. De nos vies telles qu’elles sont, Jésus nous confie qu’elles sont la terre qui fait lever et mûrir le grain.

Seigneur Jésus, donne-nous la grâce de faire germer et grandir sans cesse la semence de notre union avec Toi.