du 23 au 27 mai – Nicole Quilbeuf

Lundi 8ème sem. du Temps ordinaire : 1 P 1,3-9 ; Mc 10, 17-27

Les paroles fortes et stimulantes qui commencent cette lettre, s’adressent de toute évidence à une communauté qui vit des jours difficiles.

Premiers mots « Béni soit Dieu, le Père de Jésus-Christ notre Seigneur ». Comme il serait bon que nos prières commencent par des mots d’actions de grâce quoi qu’il arrive ! Mais grâce à la résurrection,  l’espérance : « il nous a fait renaître (…) pour une vivante espérance ». C’est un héritage qui nous attend aux cieux, objet de notre foi. Espérance, joie, c’est ce qui caractérise le croyant « Même s’il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ». Mais ces épreuves, justement, ces épreuves « vérifieront la qualité de votre foi » et finalement « tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur, quand se révélera Jésus-Christ ». Foi, joie « une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut, qui est l’aboutissement de votre foi ».

Tout est là : foi, joie, louange, salut… malgré ou dans les épreuves.

Dans l’Evangile, un homme apostrophe Jésus : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »

Evidemment, on a le Décalogue : tout ce qu’il ne faut pas faire : tuer, voler etc.

Mais pour Jésus, il faut tout autre chose : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, et donne-le aux pauvres, puis, viens et suis-moi » Pour suivre Jésus, il faut d’abord s’être dépouillé de ce qu’on possède. Si on ne le fait pas, cela rend triste. Mais c’est difficile « d’entrer dans le Royaume de Dieu » car en fait, c’est de cela qu’il s’agit.

Tellement difficile que, nous dit Jésus : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’un aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ». Autrement dit impossible, sauf pour Dieu.

 

 

 

Mardi 8ème sem. du Temps ordinaire : 1 P 1, 10-16 ; Mc 10, 28-31

Le texte replace l’Ancien Testament par rapport au Nouveau, en particulier à la venue  du salut.

Les prophètes ont attendu, espéré, annoncé le salut, sachant qu’il viendrait. Ils ne savaient pas quand, « dans quelles circonstances », pourtant « l’Esprit du Christ (était) présent en eux quand il prédisait les souffrances du Messie et la gloire qui suivrait sa passion ».

Cet accomplissement, ils savaient que ce «n’était pas pour leur temps» mais, nous dit le texte « pour le vôtre ». Et maintenant que cette bonne nouvelle nous a été « proclamée, c’est tout notre esprit, toute notre attitude qui doivent changer : « préparez donc votre esprit pour l’action, restez sobres, mettez  toute votre espérance dans la grâce que vous devez recevoir lorsque Jésus-Christ se révélera ».

Il s’agit tout simplement de changer de conduite, nous aussi dans une espérance. Comme le dit l’Ecriture  « Soyez saints, car moi, je suis saint ».

Le texte de l’Evangile suit exactement celui d’hier, et l’enrichit.

Arrive une réflexion de Pierre qui fait remarquer à Jésus qu’ils ont tout quitté pour le suivre. On ne nous dit pas ce qu’il en attend… un merci ? un compliment ? une promesse pour l’avenir ? Jésus reprend, et lui dit qu’en fait, il faut effectivement tout quitter « à cause de moi et de l’Evangile ».

Et d’énumérer non seulement quelques biens auxquels nous tenons,

comme une maison ou une terre, mais aussi ce qu’on a de plus proche, les membres de la famille.

Il s’agit en fait, de le préférer à tout. Et ainsi de recevoir tous ces mêmes biens, « avec des persécutions », et « dans le monde à venir, la vie éternelle ».

Ce n’est pas tout perdre, mais tout recevoir.

 

 

Mercredi 8ème sem. du Temps ordinaire : 1 P 1, 18-25 ; Mc 10, 32-45

Pierre s’adresse à des chrétiens de fraîche date, et qui ont besoin d’être affermis dans leur foi.

Ils ont été libérés « de la vie sans but » qu’ils menaient. Comment ?  Par « le sang précieux du Christ ». Depuis toujours, Dieu le préparait, il l’a manifesté « en ces temps qui sont les derniers. C’est par lui que vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts ». Ainsi peuvent-ils s’aimer « comme des frères ». Car ils sont renés d’une « semence impérissable : sa parole vivante ».

L’herbe se dessèche et flétrit, mais « la Parole de Dieu demeure pour toujours. Or, cette parole, c’est l’Evangile qui vous a été annoncé ». Nous n’avons pas d’autre repère que cette parole vivante.

Dans l’Evangile, « Les disciples étaient en route avec Jésus pour monter à Jérusalem ». On sait que dans les évangiles, cette phrase suffit à nous indiquer que c’est le chemin vers la croix. Le texte nous le suggère en disant qu’ils étaient effrayés, alors que Jésus, lui, marche devant. Calmement, il leur explique ce qui va arriver.

C’est en ayant reçu cette parole, que deux frères lui demandent de pouvoir « siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire». Jésus leur demande si ils peuvent vivre ce qu’il va vivre. Oui, ils le peuvent. « Quant à siéger à ma droite et à ma gauche,il ne m’appartient pas de l’accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées ».

Jésus en tire un enseignement : la hiérarchie des « nations païennes » où  les chefs font sentir leur pouvoir, ne doit pas fonctionner ici. A l’exemple de Jésus qui « n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude », ils doivent -nous devons- être serviteurs.


Jeudi 8ème sem. du Temps ordinaire : 1 P 2, 2-5.9-12 ; Mc 10, 46-52

Une fois de plus, le texte incite ses lecteurs à renaître et leur dit toute la dignité de leur condition. De chrétiens. Peut-être de nouveaux baptisés. Ils ont à être des « pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel (…) le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus ».

Nous retrouvons là ce qui caractérisait le peuple de Dieu dans l’Ancien Testament : « sacerdoce royal », « race choisie », « nation sainte ».

Il en résulte une mission : « Vous êtes donc chargés d’annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Car, autrefois, vous n’étiez pas son peuple, mais aujourd’hui, vous êtes le peuple de Dieu ».

Ils répondront à ceux qui les calomnient par leur conduite excellente et ainsi, « ils auront devant les yeux vos actions excellentes, et ils rendront gloire à Dieu, le jour où il viendra visiter son peuple ».

L’Evangile nous rapporte un épisode qui se passe sur la route de Jéricho. Un mendiant aveugle interpelle Jésus : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! ». Evidemment, on essaie de le faire taire, mais c’est Jésus qui le fait appeler, et le peuple suit: « Confiance, lève-toi ».

« L’aveugle jeta son manteau, bondit, et courut vers Jésus. »

Comme quoi il sait se débarrasser du superflu, et tout aveugle qu’il est, courir. Comme quoi aussi, il est déjà guéri : il a vu qui était Jésus. La preuve : la parole de Jésus : « Va, ta foi t’a sauvé ».

Oui, c’est bien une question de foi : la véritable cécité, c’est bien de ne pas voir qui est vraiment Jésus-Christ, lui qui est venu apporter le salut.

 

 

Vendredi : 8ème sem. du Temps ordinaire : 1 P 4, 7-13 ; Mc 11, 11-26

Dans ce texte qui est proche de la fin de cette courte épître, on a l’impression de voir des conseils ultimes : « la fin de tout est proche ». Il faut donc être prêt. « Avant tout, ayez entre vous, une charité intense car la charité couvre une multitude de péchés ».

De plus « ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, comme de bons gérants de la grâce de Dieu ». Et il énumère : dire la parole de Dieu, le service des autres, et la force de Dieu s’exercera.

Chacun a ses talents, il suffit de les découvrir, de les mettre en œuvre.

Qu’on ne se laisse donc pas «dérouter» par les épreuves. Car, « Puisque vous communiez ainsi aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera ».

Le texte de l’Evangile comprend deux récits qu’il ne faudrait pas séparer. Jésus est au Temple, et apparemment, il n’a rien trouvé d’intéressant: un regard, et il s’en va. C’est là qu’il trouve un figuier sur lequel il aurait aimé trouver du fruit. Là non plus, rien. Evidemment, ce n’est pas la saison ! Et il s’adresse au figuier : « Que jamais plus, je ne mange de tes figues ! »

Car, même si ce n’est plus la saison, il aurait dû rester quelques figues, cachées sous les feuilles. Cet arbre est donc stérile et promis à la mort. Comme le Temple vers lequel Jésus revient : lui non plus, ne porte pas de fruits… évidemment, on a transformé ce qui devait être maison de prière en caverne de bandits.

Chacun, là où il est, doit porter du fruit, la foi le rendra solide face à l’adversité, comme Jésus lui-même qu’on cherche à faire mourir. Mais la foi permet de déplacer des montagnes.

Encore est-il qu’il faut avoir cette foi à toute épreuve…