Commentaires bibliques – du 13 au 17 février 2017, par Jacques Lecoq

Commentaire  pour le lundi 13 février 2017

6ème semaine du temps ordinaire

 (Gn.4,1-15.25 ; Ps 49 ;Mc 8,11-13)

Bonjour !

         Genèse 4,1-15.25)

         La liturgie de ce jour nous ouvre la Bible et le livre de la Genèse (4,1-15.25) : la naissance de Caïn et Abel, l’un devint berger et son frère Caïn cultivait la terre. Ce dernier présenta des produits de la terre en offrande au Seigneur. Abel présenta les premiers-nés de son troupeau, en offrant les morceaux les meilleurs. Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande, mais il ne porta pas un regard sur Caïn, ni sur son offrande. Caïn fut très fâché, et il se renfrogna… Le Seigneur dit à Caïn : «  Pourquoi es-tu fâché ? Pourquoi es-tu renfrogné ? Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et son désir se porte vers toi ; à toi de le dominer !…       

         Nous connaissons les versets suivants (vt 9) : Caïn se jeta sur Abel son frère et le tua »… Le Seigneur mit un «  signe », sur Caïn pour le préserver d’être tué par le premier venu qui le trouverait vt 15). (voir 1.14 ; 9,12s, 17 etc. Ez 9,4 ;

         Ce « signe » (shmeion) se retrouve maintes fois dans laBible.

         Dieu nourrit la foi de son peuple par le souvenir des signes passés et le don des signes présents. Il suscite son espérance par l’annonce de signes futurs… Ainsi dans le Nouveau testament Jésus multiplie les miracles, qui tout en accréditant sa Parole, tiennent à la fois de signes-événements sauveurs et de la mimique prophétique » [1]

          Ps 49(50)

         Le psalmiste nous dit que le moyen le plus efficace de se rapprocher de Dieu est de s’immerger dans sa Tora , sa Parole » « Ceux qui ont sincèrement aspiré à Dieu, ceux qui L’ont reconnu et Lui ont rendu hommage contempleront sa Présence » . (voir Téhilim, In Bible commenté, T. 2, Ps 50, Ed Colbo juin 1995).

 Evangile selon St Marc 8,11-13

         Mc 8,11-13 : les pharisiens demandent un signe du ciel. « Ayant gémi en son être, (Jésus) dit Pourquoi cette génération cherche t-elle un signe ? Mathieu en 18,1-4 décrit la scène de façon similaire.

         Les souvenirs dont se nourrit la foi d’Israël sont entretenus par la liturgie dans la célébration des fêtes.

         A l’époque du Nouveau Testament, les juifs attendaient pour les jours du Messie des prodiges au moins égaux à ceux de l’Exode, et liés à des rêves de victoire sur les paiens (cf. 1 Co 1,22). ,

Ce problème des signes est mis en relief par les Paroles de Jésus à ses disciples (Mc 8,18) : n’avez-vous pas encore réfléchi ni compris,

         Ayant des yeux, vous ne voyez pas (Jr 5,21)

         Et ayant des oreilles, vous n’entendez-pas ?

         Et vous ne vous rappelez pas…

         Et les ayant quittés, s’étant de nouveau embarqué, il partit pour l’autre rive. »

  Pour conclure soyons vigilants aux « signes des temps » que nous pouvons constater journellement autour de nous, et  écoutons la Parole de Jésus : «  Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la vie, personne ne va au Père sans passer par moi » (proclamation prévue dans la liturgie de ce jour avant la lecture de l’Evangile.)

 

 

Commentaire pour le mardi 14 février 2017

6ème semaine du temps ordinaire

 (Sts Cyrille et Méthode/fête en Europe)

(Ac13,46-49 ;Ps 116 ; Lc 10,1-9)

Bonjour !

         Ac13,46-49

         La liturgie de ce jour nous fait entrer dans la deuxième partie des Actes des apôtres ; celle-ci est dite souvent «  cycle de Paul », alors que la première partie est dite « cycle de Pierre »

         Barnabé de Paul sont envoyés par l’Esprit Saint (Ac 13,4) à CHYPRE, puis àANTIOCHE  de Psidie, pour proclamer la Parole de Dieu, mais les juifs furent remplis d’une passion jalouse et contredisaient Paul avec des calomnies (vt 46-46). Cette attitude conduisit Paul et Barnabé à dire avec assurance : il était nécessaire que la Parole de Dieu vous soit dite, à vous d’abord ; mais puisque vous la repoussez et que vous ne vous jugez pas dignes de la Vie Eternelle, nous nous tournons  vers les non juifs. Car le Seigneur nous a donné cet ordre : (vt 47- 48).

         «  J’ai fait de toi la Lumière des nations pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre. En entendant cela, les non juifs se réjouissaient ; ils glorifiaient la Parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. (vt 48) » (Cette dernière phrase est issue de Esaie 49,6, chez Luc en 2,32 et 2 Co 4,3-6).

 

         Ps 116 (117)

         Le psaume 116 – que nous sommes conduits à proclamer – ne se compose que de deux versets. Il est le chapitre le plus court de toute l’Ecriture. Cette brièveté, explique un commentateur, symbolise la simplicité de l’ordre du monde qui prévaudra après la venue du Machia’h (Le Messie).

         «  Louez le Seigneur, vous tous, ô Peuples, glorifiez-le tous, toutes les nations ! Car immense est sa bonté en notre faveur, la Vérité du Seigneur demeure là Jamais. Alleluia ! » 

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         Lc 10,1-9)

         L’évangile de St Luc ce jour en 10,1-9 nous retrace la mission des 72 disciples envoyés deux par deux, en avant de Lui, dans toutes ville et localité où il devait lui-même se rendre.  Or il leur disait : moisson abondante, mais ouvriers peu nombreux !  Priez donc le Seigneur de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson ! vt 1-2)

         Suivent des consignes données à ces envoyés comme des «  agneaux au milieu des loups… !(vt 3) »

         Ce passage est précédé de plusieurs versets rappelant les exigences apostoliques de ceux qui veulent suivre Jésus en Lc 9,57-62…. «  je te suivrai où que tu ailles » (vt 9,57) ; à un autre Jésus dit : « suis-moi », et Il s’entend répondre «  permets-moi d’abord de partir ensevelir mon père (Vt 9,59)… L’évangéliste Mathieu rapporte les paroles de Jésus dans des termes similaires (Mt 8,19-22).

         A ce moment nous sommes confrontés à l’envoi des 72 disciples que le Seigneur charge d’une mission semblable à celle des douze(Mc 10,1-12). Ce nombre est un chiffre symbolique. En combinant les éléments donnés par le Deutéronome (32,8) et par Exode (1,5) « soixante-dix » était considéré comme le nombre des peuples de la terre.  Selon le Livre de l’Exode (1,5), soixante-dix personnes accompagnaient Jacob lorsqu’il entra en Egypte : Les descendants de Jacob étaient, en tout, soixante-dix personnes.

         Ces quelques remarques sont extraites de l’ouvrage de Benoit XVI «  Jésus de Nazareth ». Le Cardinal Ratzinger conclut son analyse du texte sur les 72 par une remarque éclairant le récit de l’évangéliste en nous disant que l’évangéliste Luc accordait «  une attention particulière à la prière de Jésus, source de sa prédication et de son action. Il nous montre que tout ce que fait et dit Jésus vient du fait qu’IL est intimement uni à son Père, et du dialogue entre le Père et le Fils. Si nous pouvons être convaincus que les Saintes Ecritures sont «  inspirées, qu’elles ont muri de façon particulière sous l’inspiration de l’Esprit Saint, nous pouvons pouvoir également être convaincus également que, précisément dans les aspects spécifiques à la tradition lucanienne, nous est conservée une dimension essentielle de la figure originelle de Jésus. »

Commentaire pour le mercredi 15 février 2017

6ème semaine du temps ordinaire

 (Gn.8,6-13.20-22 ;Ps115 ;Mc 8,22-26)

 Bonjour !

         L’antienne d’ouverture tirée du psaume16,15 reprend les paroles de David : « je veux paraître devant ta Face, Seigneur, et me rassasier de ta présence….Deux formes de rassasiement s’opposent ici : être rassasié de biens matériels et se rassasier du visage de Dieu, le rassasiement du cœur par la rencontre avec l’amour divin qui est infini. Puisse ce court verset éclairer notre journée !

        

          (Gn .8,6-13.20-22)

         Le livre de la Genèse nous retrace l’épopée du déluge et le motif de celui-ci : YHWH décide de détruire les humains, par ce que tous se sont pervertis (Gn 6,13).Le Seigneur avertit Noé de sa décision, le seul homme qui agisse selon sa volonté.

         A la fin du déluge et les eaux s’étant retirées, et sur l’ordre du Seigneur, Noé, sa famille et les animaux sortirent de l’arche ; Noé érige un autel et offre des sacrifices au Seigneur. Dieu bénit Noé et ses fils et dit :

«  j’établis mon alliance avec vous et avec votre descendance après vous. ..Voici le signe de l’alliance que je place entre moi et vous… pour toutes les générations, pour toujours : je place mon arc dans la nuée, et il sera un signe d’alliance entre moi et la terre. (Gn 9,16).

         Evangile : Mc 8,22-26)

         Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde, et ils lui amènent un aveugle. Et ils supplient Jésus de le toucher… il est guéri en différentes étapes, que nous pouvons suivre pas à pas (22-26). D’abord le Seigneur lui impose les mains : « Vois-tu quelques chose ? ». Il leva les yeux, et dit : «  Je vois les hommes qui marchent semblables à des arbres »/  Alors Jésus lui met une nouvelle fois la main sur les yeux : maintenant son regard est lucide, il voit les choses comme elles sont ; il est guéri.

         Notre homme jusque là vivait dans les ténèbres, il a vu la lumière. Elle s’est précipitée dans ses yeux et il a l’impression que tout est éclairé à  l’intérieur. Alors Jésus lui apprend à regarder de plus près cette clarté nouvelle, cette intériorité lumineuse qui s’est révélée à distinguer derrière la lumière naturelle, l’autre, la lumière sacrée que ses mains ont allumée en le touchant. Une seule grande lumière lui est venue du Christ, d’abord dans les yeux du corps et de l’esprit, puis et surtout, dans ce que le Seigneur appelle «l’âme ».

         Nous sommes invités à vivre pour que la lumière ne s’éteigne pas en nous » [1]

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         Et avec le Psalmiste puissions-nous pouvoir proclamer : «  Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son Peuple, à l’entrée de la maison du Seigneur au milieu de Jérusalem. (Ps 115 (116b)

Commentaire pour le jeudi 16 février 2017

6ème semaine du temps ordinaire

( Gn9,1-13 ; Ps 101 ; Mc 8,27-33)

 Bonjour !

         Gn 9,1-13 

         La liturgie nous a fait lire depuis le début de la semaine le livre de la Genèse en commençant par la naissance de Caïn et Abel, et le meurtre d’Abel par son frère. Le Seigneur mit un «  signe » sur Caïn pour le préserver d’être tué. Mercredi nous avons relu l’épopée du déluge avec pour conclusion l’alliance donnée par Dieu à NOE et toute sa descendance. « Je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre Moi et la terre ! » tel est le texte d’aujourd’hui ;

        

         Evangile selon Mc 8,27-33.

         Un évênement marquant de la vie de Jésus nous est rappelé ce jour sous la plume de l’Evangéliste Saint Marc. Ce moment où Jésus demande aux disciples ce que les gens pensent de lui et comment eux-mêmes le considèrent (Mc 8,27-30 ; Mt 16,13-20 et Lc 9,18-21). Cette scène se trouve au centre des trois évangiles synoptiques – Mathieu, Marc et Luc-.Nous sommes en Galilée et à ce moment nous allons marcher en Galilée et vers Jérusalem.

         J’emprunterai à notre bien aimé Pape Benoit XVI ses commentaires (in Jésus de Nazareth, Ed. Flammarion 2007, p. 315s).

         Dans ces trois Evangiles synoptiques aux question du Maître, c’est Pierre qui répond au nom des Douze par une confession de foi qui se distingue nettement de l’opinion des «  gens ». Dans les trois Evangiles, Jésus annonce à la suite sa Passion et sa Résurrection, et il assortit l’annonce de son destin personnel d’un enseignement sur ce que signifie devenir son disciple et le suivre, lui, le Crucifié.

         Seul Mathieu fait suivre la confession de foi faite par Pierre de la remise d’un pouvoir que Jésus confère à Pierre, le pouvoir des clés, le pouvoir de lier et de délier, assorti de la promesse suivante : c’est sur lui, Pierre, sur cette pierre, que Jésus bâtira  son Eglise.

         On trouve chez l’apôtre Jean une confession de foi de Pierre qui intervient là aussi à un moment décisif du parcours de Jésus et à partir de laquelle le cercle des douze va prendre le poids et le visage qui lui appartiennent en propre (cf. 6,68-69).

         La tradition a fixé la scène à l’endroit où une paroi rocheuse surplombe les eaux du Jourdain, illustrant de façon saisissante la parole «  Tu es Pierre et sur cette pierre… ». Chacun à sa manière, Marc et Luc nous font pénétrer pour ainsi dire dans le lieu intérieur de l’évènement, Marc dit que Jésus pose sa question «  chemin faisant », et il est clair que le chemin dont il parle est celui de Jérusalem. Aller «  vers les villages situés dans la région de Césarée de Philippe » (Mc 8,27) correspond au début de la montée vers Jérusalem, vers le centre de l’histoire du salut, vers le lieu où la destinée de Jésus doit s’accomplir par la croix et la résurrection, mais aussi le lieu, où , à l’issue de tous ces évènements, l’Eglise est née. La confession de foi de Pierre et les paroles de Jésus se situent au début de ce chemin.

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         Cette Parole de Jésus : «  pour vous qui suis-je ? » appelle – à la suite de Pierre – une réponse personnelle de ma part.

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Commentaire pour le vendredi 17 février 2017

6ème semaine du temps ordinaire

( Gn11,1-9 ; Ps 32 ; Mc 8,34 à 9,1)

Bonjour !

( Gn11,1-9)

         La première lecture nous livre le récit de la construction de la Tour de Babel et « YHWH embrouilla la langue des habitants et c’est de là qu’Il les dispersa sur toute la surface de la terre »

         Voici un texte issu du vocabulaire de Théologie Biblique sous le titre « Le signe de Babel »in Ed. Le Cerf 1971 p. 107), il doit pouvoir nous éclairer sur ces quelques versets de la Genèse.

         Je cite :

         Avant même qu’Israël ne soit entré en rapport direct avec la grande cité mésopotamienne, celle-ci est présentée à l’horizon de l’Histoire sainte. Car Babel est le nom hébreu de Babylone, et la fameuse tour dont parle Gn 11,1-9 n’est autre que la tour à étages (ou ziggourat) de son grand temple.. Signe par excellence de l’ idolatrrie babylonienne, cette tour est aussi présentée  comme le symbole de l’orgueil humain. Aussi la traditionbiblique rattache t-elle la confusion des langues au sisgne de Babel : c’est ainsi que Dieu a chatié les hommes pour leur orgueilleuse idolâtrie. » (fin de citation).

 

         (Mc 8,34 à 9,1)

         L’évangile proclamé aujourd’hui fait suite aux versets lus lundi, mercredi et jeudi, c’est-à-dire la demande formulée par les Pharisiens d’obtenir un signe du ciel , puis l’envoi en mission des 72 disciples, enfin la confession de foi de Pierre.

         Jésus ce jour appelle la foule avec ses disciples et leur dit : Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Il faut entendre que tous sont appelés et cette Parole est proclamée publiquement, elle s’adresse à tous.

         Qui  veut sauver sa vie la perdra, mais  celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. Ces paroles paradoxale sont développées :

         – quel avantage de perdre sa vie ?

         – la honte d’être un témoin ?

         – le risque d’être ce témoin ?

         – risque de perdre sa vie ou, au contraire, de la gagner.

 

         Le seul chemin à suivre est d’écouter la Parole de Jésus, de croire en cette Parole .

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         « En clôturant mon propos écoutons le psalmiste dans l’antienne d’ouverture, le  Ps 67,6-7.36 :

         « Adorons Dieu dans sa sainte demeure ; il fait habiter les siens tous ensemble dans sa maison ;     « C’est lui qui donne force et puissance à son peuple »

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[1] Cf Les Psaumes, in Bible commentée, Ed. Colbo, T. IV avril 2014.

 

[2] Voir