Commentaires bibliques du 13 au 17 mars 2017, par Nicole Quilbeuf

Lundi 2ème sem. de Carême : Dn 9, 4-10 ; Lc 6, 36-38

Le livre de Daniel, écrit à une époque tardive, à un moment où les Juifs sont persécutés par les Grecs, nous présente un personnage, Daniel, modèle de la résistance aux païens, et de la foi en Dieu.

Ainsi, c’est une très belle prière et confession de foi qui nous est proposée à lire aujourd’hui.

Il rappelle l’alliance et l’amour de Dieu, pour son peuple, et en face, leur attitude -car il est solidaire dans le péché- « nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal ».

Cela, c’est leur comportement. Il y a aussi leur réponse à cet amour de Dieu, bienveillant : «Nous n’avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes qui ont parlé en ton nom ».

Nous pouvons faire nôtre, cette belle prière : nous mettre en présence de Dieu, nous rappeler son amour, Jésus-Christ mort pour nous, l’Eglise, les sacrements, les Écritures pour nous aider à fortifier notre foi. Les utilisons-nous ?

Luc, ici, donne quelques conseils, simples et pratiques. Tout d’abord, comme résumant le tout : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Puis, il détaille, concret : ne jugez pas, ne condamnez pas, pardonnez, donnez… « car la mesure dont vous vous servez pour les autres, servira pour vous ».

A chacun de voir ce qu’il doit modifier dans sa façon d’agir envers les autres, en ce temps de Carême.

 

 

Mardi 2ème sem. de Carême : Is 1, 10.16.20 ; Mt 23, 1-12

Dans ce texte qui se situe tout au début de son livre, Isaïe nous transmet l’enseignement du Seigneur face au péché.

C’est très simple : « Cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien ».

En quoi cela consiste t-il, concrètement ? « recherchez la justice ».

Et rechercher la justice, encore plus concrètement, c’est mettre au pas l’oppresseur, et assister la veuve et l’orphelin, les deux catégories les plus nécessiteuses, évidemment.

Et ainsi, dit le Seigneur, les péchés seront enlevés, vos péchés rouges « comme l’écarlate, deviendront blancs comme la neige.

Là encore, comme c’est simple ! S’occuper de celui qui en a le plus besoin efface le mal qu’on a fait.

Obéir au Seigneur reçoit sa récompense, s’y refuser, entraîne le châtiment.

L’Evangile de Matthieu développe une autre idée. Il regarde le comportement des scribes et de pharisiens : si on écoute leur enseignement, c’est excellent, et on peut à juste titre s’y conformer. Mais, ne nous y trompons pas : « ils disent et ne font pas ». Leurs actes ne correspondent pas à leurs paroles.

De plus, ils se font remarquer pas leur apparence religieuse, en portant ostensiblement les signes extérieurs. Ils aiment les marques d’honneur, les titres prestigieux.

Rien de tout cela pour vous, dit Jésus qui s’adresse à la foule et à ses disciples : ne vous faites pas appeler « maître » car vous n’avez qu’un seul Maître, de même pour enseignant ou père.

En effet : « Le plus grand parmi vous, sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera, sera élevé ».

 

 

 

Mercredi 2ème sem. de Carême : Jr 18, 18-20 ; Mt 20, 17-28

Le prophète Jérémie est en proie à ceux qui en veulent à sa vie : « Montons un complot contre Jérémie (…) attaquons-le par nos paroles, ne faisons pas attention à ce qu’il dit ».

Il se tourne donc vers le Seigneur : « Mais toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires. Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? »  .

Oui, le prophète, qui transmet la parole de Dieu, dit ce qui est bon pour l’homme, mais celui-ci ne veut pas le recevoir. Sans se rendre compte que c’est pour son bien, il répond par la violence : il rend le mal pour le bien.

Évidemment, Jérémie vit ici, ce que vivra Jésus quelques siècles plus tard, en priant pour ses bourreaux : « Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux, ta colère ».

Dans l’Evangile, Jésus, montant à Jérusalem, s’adresse aux Douze. Il leur explique ce qui l’attend : le jugement, la condamnation à mort, puis la résurrection.

Aucune réaction devant cette annonce, sauf celle de la mère des fils de Zébédée qui demande… une bonne place pour ses fils dans ce royaume dont elle n’a pas compris ce qu’il est en réalité. Car, avant tout cela, il y a la coupe à boire : « Ma coupe, vous y boirez, quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas d’en décider ».

Jésus fait la volonté de son Père, qui, lui, décide. Et la vraie place, c’est celle du serviteur : « celui qui veut devenir grand, sera votre serviteur (…) ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».


Jeudi 2ème sem. de Carême : Jr 17, 5-10 ; Lc 16, 19-31

Le texte de Jérémie esst très clair. Deux comportements sont exposés,                                                    représentés par deux mots : maudit soit l’homme qui… et béni soit l’homme qui…

Celui qui s’appuie sur un mortel « tandis que son cœur se détourne du Seigneur, sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur ».

Au contraire, celui qui « met sa confiance dans le Seigneur » : il est comme une plante bien irriguée, qui ne craint pas la sécheresse.

Mais « Le cœur de l’homme est compliqué et malade. Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur qui pénètre les cœurs et scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte ».

Se nourrir de la parole pour porter du fruit, là est la réalité, et même, le bonheur.

Jésus utilise une parabole : un homme riche, et un pauvre, Lazare, couché devant sa porte, qui n’a rien, et se contenterait des miettes qui tombent de la table du riche.

Le pauvre meurt, il est emporté par les anges, auprès d’Abraham. Le riche meurt, on l’enterre, mais « au séjour des morts, il était en proie à la torture ». Il appelle au secours, mais il n’y a pas d’issue : il a été heureux sur terre, on ne peut rien pour lui. D’ailleurs entre le royaume des morts et celui de vivants, il n’y a pas possibilité de passage.

Qu’on envoie quelqu’un auprès des siens, pour les avertir ?  « quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus ».

Forte parole, qui ne cesse de se vérifier.

 

 

 

 

Vendredi : 2ème sem. de Carême : Gn 37,3-4.12-13a.17b-28 ; Mt 21, 33-43.45-46

L’histoire qui nous est racontée aujourd’hui, est celle de Joseph, fils préféré de Jacob, et de ce fait, en butte à la jalousie de ses frères. Ils projettent donc de le faire mourir : « C’est le moment, allons-y, tuons-le, et jetons-le dans une de ces citernes. Nous raconterons qu’une bête féroce l’a dévoré ».

Comme quoi, le mensonge, la jalousie et la cruauté sont de tous les temps !

Intervient, tout de même, un des frères, Ruben, qui conseille de ne pas le tuer -ne pas faire couler le sang- et de se contenter de le jeter dans la citerne « qui était vide et sans eau ».

Providentiellement, une caravane passe -des Ismaélites- qui va en Egypte. Juda conseille à ses frères de ne pas attenter à sa vie -cela ne leur donne rien… mais plutôt, de le leur vendre.

C’est ainsi que dans la suite du livre, on retrouve Joseph en Egypte.

Une histoire humaine ? Pas seulement, car c’est toute l’histoire du peuple hébreu qui commence.

L’Evangile nous raconte également, sous forme de parabole, une histoire de violence liée à l’argent. Ce propriétaire d’une vigne qu’il soigne avec attention, et confie à ses serviteurs pendant son absence.

Quand vient la saison, les vignerons violentent les ouvriers qu’il envoie pour la récolte, et n’épargnent même pas le fils, qu’ils tuent.

Jésus demande à ses auditeurs -les chefs des prêtres et les pharisiens- de tirer les conclusions : bien sûr, ils disent que cet homme donnera sa vigne à d’autres .

Oui, dit Jésus : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur (…) Aussi, je vous le dis,le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera porter du fruit ».