Commentaire d’évangile du 8 au 12 mai, par Florence Lecuyer

Lundi 8 mai 2017

Jean 10, 11-18

Il nous est donné ce jour de méditer la parabole du bon pasteur.

La grande difficulté de Jésus c’est de se dire à ceux qui l’écoutent pour qu’ils comprennent qui il est, qu’ils aient envie de le suivre, et de croire.

Nous savons que pour croire quelqu’un et adhérer à ce qu’il dit, il faut que notre esprit soit libre, libre de jugement et d’a priori.

C’est cela la véritable écoute, c’est cette attitude qui va nous permettre de nous laisser pénétrer et toucher par une pensée nouvelle et d’y trouver des raisons de modifier notre propre pensée.

Mais c’est aussi ce chemin qui est difficile pour chacun de nous trop attaché à nos habitudes, à notre quant à soi.

Et ceux qui écoutent Jésus sont dans les mêmes résistances : qui est cet individu qui voudrait nous expliquer qu’il faut penser autrement, que nous devriions changer nos croyances héritées de nos pères ?

Jésus nous dit : « Moi je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi il faut que je les conduise. Il n’y aura qu’un seul troupeau et un seul pasteur. »

Ces paroles ne sont pas celles d’un homme prétentieux qui se croit le meilleur. Quand Jésus dit je suis le bon pasteur, le vrai berger, c’est nous dire qu’il est le berger qui se met au service totalement de ses brebis, qu’il est prêt à tout pour ses brebis, et qu’il est même prêt à prendre le risque de mourir pour elles.

Je regarde ce berger, qui aime ceux dont il se sent responsable jusqu’à pouvoir mourir pour eux.

L’engagement d’amour de Jésus est sans limite, au service absolu de l’autre et c’est à cela qu’on reconnait la vérité de Jésus.

Et moi, à quoi ressemble ma manière d’aimer, mon engagement auprès de mes proches ?

Est-ce pour moi que je les aime ou pour eux ?

Suis-je donc prête à croire Jésus, à aimer à son image ?

ou plutôt à vouloir le faire taire ? et qu’est-ce qui me pousserait à le faire taire ? Ma peur de cette radicalité de l’amour ? Le peur de perdre ma vie ? Mais si je passe à côté de l’amour, quel est alors le sens de ma vie ?

Seigneur, donne-moi la grâce de croire que le sens de la vie est celui de l’amour.

Donne-moi l’audace de croire qu’oser aimer jusqu’au bout est porteur de vie.

Mardi 9 Mai 2017

Jean 10, 22-30

Jésus est à Jérusalem dans le temple au moment de la fête de la dédicace. Il y a beaucoup de monde. Des juifs s’approchent de lui et l’interpellent : « Si tu es le Christ, dis le nous ouvertement ! »

Cela fait déjà longtemps que Jésus est parmi eux et qu’il enseigne les foules. Ces hommes devraient savoir qui est Jésus.

Il leur répond : « Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas.Les œuvres que je fais au nom de mon Père me rendent témoignage, mais vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix et je les connais et elles viennent à ma suite. Et moi je leur donne la vie éternelle. »

Ces hommes ont déjà souvent entendu Jésus parler comme plein d’autres. Certains se sont convertis et ont reconnu que Jésus est le Messie, le Christ. Eux ont encore besoin de preuves. Pourtant Jésus a déjà accompli de nombreux actes qui manifestent qui il est. Que leur faudrait-il donc pour croire ?

Jésus nous dit : mes brebis écoutent ma voix.

Qui sont les brebis de Jésus ? Est-ce lui qui désigne ses brebis ?Qu’est-ce que cela veut dire être une brebis de Jésus ?

Etre une brebis nous dit Jésus, c’est l’écouter au point de le suivre. C’est adhérer au Christ.

Et moi, est-ce que ma foi fait de moi une brebis ? Ai-je mis mes pas dans ceux de mon berger ? ou est-ce que je viens faire un tour dans son pré de temps en temps ?

Seigneur sans doute que bien souvent je viens chez toi car je sais, je sens que c’est bon. Mais suis-je vraiment dans ton troupeau ? N’ai-je pas envie de pouvoir me tenir à l’écart, suivre aussi un peu mon chemin, garder mon indépendance ?

Seigneur fais jaillir en moi ce désir de te suivre pour toujours, d’être vraiment ta brebis et de voir en toi mon seul berger.

Donne-moi la grâce de la foi.

 

Mercredi 10 Mai 2017

Jean 12, 44-50

Les paroles qui nous sont données de méditer ce jour ressemblent à un dernier testament. Ce sont les dernières paroles publiques de Jésus.

Il tente encore une dernière fois de faire comprendre qui il est.

« Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé. »

Jésus nous révèle ainsi qu’il n’est pas une fin en soi mais l’intermédiaire entre Dieu et les hommes, l’envoyé de Dieu. Il est venu pour que les hommes connaissent Dieu.

Il n’est pas non plus un juge. « Je ne suis pas venu juger le monde mais le sauver. »

Jésus est venu sauver le monde. Qu’est ce que cela peut-il vouloir dire ?Jésus nous dit aussi « je suis la vie, le chemin, la vérité » « je suis la lumière »

En nous enseignant, Jésus cherche seulement à nous livrer le message de Dieu, à nous révéler qui est Dieu, à nous montrer le chemin vers Dieu. C’est en cela qu’il est venu sauver le monde.

Celui qui n’écoute pas ses paroles, qui ne suit pas ses préceptes, prend une autre route que celle qui mène à Dieu. C’est en cela qu’il est condamné. Ce n’est pas Dieu qui condamne, nous dit jésus ; c’est la parole elle-même. En disant le chemin, la parole transmise par Jésus dit aussi ce qui n’est pas le chemin, ce qui éloigne de Dieu. C’est là la condamnation : se trouver en dehors du chemin qui mène à Dieu.

Seigneur tu m’as crée libre par amour. Que ma liberté soit au service de ta connaissance, de ta volonté.

Seigneur que mon cœur et mon âme fasse de moi une brebis.

 

Jeudi 11 Mai 2017

Jean 13, 16-20

Dans le passage d’évangile de ce jour, Jésus commente le lavement des pieds. Après avoir lavé les pieds de ses disciples il leur dit: « le serviteur n’est pas plus grand que son maître, le messager n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. »

Autrement dit : si moi Jésus je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous lavez les pieds les uns les autres.

Je prends un temps pour comprendre ce que veut dire « se laver les pieds les uns les autres. »

Laver le corps d’un autre, c’est se mettre à son service. Laver les pieds d’un autre, c’est se mettre totalement à son service. C’est un acte d’humilité absolu.

Ici Jésus lave les pieds de ses disciples et notamment ceux de Pierre. Or juste avant il avait dit à Pierre : « cette nuit Pierre tu m’auras renié 3 fois avant que le cocq ne chante ».

Jésus lave les pieds de son ami dont il connaît aussi la faiblesse. Il sait que Pierre l’aime, mais il sait aussi que malgre cela, dans le moment le plus dur, Pierre n’aura pas le courage de dire : « oui Jésus est mon ami ». Il craint alors de subir le même traitement que Jésus.

Je prends alors toute la mesure du lavement des pieds de Pierre : Jésus s’abaisse jusqu’à servir, c’est-à-dire aimer totalement, celui qui tout à l’heure s’écartera de lui. Jésus accepte la fragilité de l’amour de Pierre et continue à l’aimer malgré cela.

Il nous demande de faire de même puisqu’il nous dit : « le serviteur n’est pas plus grand que le maître. »

Seigneur tu nous aimes malgré toutes nos faiblesses d’amour à ton égard. Tu es fidèle dans ton amour.

Tu nous demandes d’aimer comme cela aussi, en demeurant dans l’amour même quand c’est difficile.

Comme les moines de Tibbérine Seigneur, rien ne me permet de croire que j’ai le droit de m’affranchir de cet effort d’amour.

Seigneur c’est avec toi seulement que je peux aimer à ce point.

Seigneur donne-moi la grâce d’aimer à ce point.

Vendredi 12 Mai 2917

Jean, 14,1-6

Dans ce passage d’évangile, Jésus prépare ses amis à l’épreuve qu’ils vont subir, c’est-à-dire sa mort.

Il leur dit : « ne soyez donc pas boulversés : vous croyez en Dieu, croyez en moi aussi. Je pars vous préparez une place. Là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller là où je m’envais, vous savez le chemin. »

En réponse à Thomas qui dit ne pas connaître le chemin, Jésus répond : « Moi , je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Perdre un être cher est une dure épreuve nous le savons.

Ici les disciples vons perdre celui pour lequel ils ont tout quitté, parents, amis, religion, travail.

Ils ont mis toute leur vie au service Jésus ; ils l’ont suivi sur les chemins, se sont fait des ennemis, ont du tout changer de leur vision du monde, de Dieu et des autres, et voilà qu’il va mourir.

J’imagine la profonde angoisse qui risque de les submerger, et Jésus le sait encore mieux.

Jésus veut leur montrer que sa mort permettra une communion encore plus intime avec lui. Seule la foi, qui est confiance fondée sur Dieu qui se révèle en assurant son aide, permet de surmonter l’angoisse.

Alors comment accéder à cette foi ?Comment trouver ce chemin ?

Jésus nous le dit : je suis le chemin.

Jésus vient nous révéler le chemin qui conduit au Père. Il est venu nous dire qui est Dieu et nous donner un commandement qui conduit au Père : « Aimez-vous les uns, les autres. »

C’est en me nourrisant de tes paroles, de ta vie, de ceux qui ont fait l’expérience de toi Seigneur que je pourrai mieux connaître ce chemin.

Seigneur donne-moi la grâce de cette foi qui permet une confiance absolue dans la vie et l’amour.

Donne-moi de suivre ton chemin.