Père Jacques Hamel (1930-2016)

La sanctification du peuple chrétien

Le « cœur de métier » de l’Église, pour employer une expression du monde professionnel que chacun connaît, c’est la sanctification du peuple chrétien, à travers les sacrements et la liturgie, les pèlerinages, ou encore la lecture, la connaissance et la méditation de la Parole de Dieu qui transforme les cœurs.

En initiant une procédure de béatification, l’Église ne perd pas son temps ni son énergie ; Elle ne s’adonne pas à quelque occupation ou quelque piété superflue. Elle fait juste ce en vue de quoi elle existe. Elle constate l’œuvre de Dieu dans la vie et le cœur d’un fidèle chrétien. Elle ne créé pas les saints, elle regarde le réel et constate que Dieu a fait son œuvre, que sa grâce a agi en une personne humaine singulière. Pour bien montrer que la sainteté pour tous, c’est possible !

Dans le cadre d’un procès en vue de la déclaration de martyr, l’Église reconnaît qu’une vie humaine, façonnée toute une vie par la Parole de Dieu et la grâce de Dieu, a su aimer jusqu’au bout, transformant la haine, la violence, les insultes, en acte d’amour, comme le Seigneur Jésus a fait sur la croix le Vendredi Saint. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18) ; « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).

Bref, l’Église se contente, pour ainsi dire, de déclarer qu’il y a quelque chose de divin, de surnaturel dans une vie humaine, quelque chose qui dépasse la nature. La logique humaine et mondaine, c’est de répondre à la haine par la haine, de répondre au coup reçu par un coup donné. La logique divine est toute autre, radicalement inverse : répondre à la haine par l’amour.

Alors, oui ! Seul Dieu donne la sainteté. Seul Dieu justifie. L’Église ne s’arroge pas un droit qui ne relève que de Dieu. Elle ne fait que constater ce qui est rendu visible. Elle le fait par ce qui s’appelle un procès, c’est-à-dire une procédure au sens étymologique, un processus répondant à une forme juridique au service de l’essentiel : vérifier, s’assurer de l’œuvre de la grâce.

Père Paul Vigouroux
Postulateur

L'enquête diocésaine validée par Rome

Au printemps 2020, la Congrégation romaine pour les Causes des Saints a informé Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, de la validité de l’enquête diocésaine.

« Après la conclusion de la phase diocésaine de la Cause, les actes du procès ont été transmis à notre Congrégation, et ouverts selon le rescrit du 9 mai 2019. L’ensemble des actes a ensuite été soumis à l’examen d’un fonctionnaire du Dicastère. Sur la base de son avis, je peux vous informer que, en ce qui concerne l’enquête diocésaine citée, la procédure canonique prévue pour les Causes des Saints a été fidèlement respectée et que, en conséquence, le tribunal de l’Archidiocèse de Rouen, dans le recueil des preuves documentaires et testimoniales, a agi d’une manière juridiquement valide », écrit le cardinal Giovanni Angelo Becciu, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints.

Historique

Présentation du Père Jacques Hamel

Père Jacques Hamel – né le 30 novembre 1930 à Darnétal – ordonné prêtre le 30 juin 1958 à Rouen – assassiné le 26 juillet 2016 en l’église Saint-Etienne de Saint-Etienne-du-Rouvray

Présentation du Père Jacques Hamel par le père Philippe Maheut, Vicaire général du diocèse de  Rouen

 2 août 2016

Tout ce qui a été dit à propos du Père Jacques Hamel depuis une semaine est profondément vrai et tous les témoignages entendus pouvant être repris ici pour dire qui il était.

C’était un homme profondément bon, souriant, humble et discret, attaché à sa famille, proche des gens, l’ami des bons et des mauvais jours. Le dynamisme intérieur qui perçait dans son regard s’exprimait bien parfois par un peu d’impatience. Mais c’est ce dynamisme et la profondeur de ses convictions qui l’ont maintenu actif jusqu’au bout.

Jacques Hamel était un prêtre totalement donné dans un ministère qui ne l’a jamais beaucoup éloigné de Darnétal où il était né en 1930.

Vicaire à Petit-Quevilly en 1958, vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes  de Sotteville-lès-Rouen en 1967, curé de Saint-Pierre-lès-Elbeuf en 1975, curé de Cléon, Tourville et Freneuse en 1988, curé in solidum puis prêtre auxiliaire à Saint Etienne du Rouvray où il résidait depuis l’an 2000.

Ordonné prêtre le 30 juin 1958, il aurait fêté dans deux ans son jubilé de diamant, 60 années de sacerdoce.

Fraternel, Jacques était apprécié par ses confrères pour sa bienveillance et sa disponibilité. Jamais il n’aurait refusé de rendre service à l’un d’entre nous.

Nous aimons beaucoup, nous les prêtres, l’image qui le représente penché sur sa Bible ouverte. C’était un homme de foi, un homme de prière, un homme de Dieu.

Jacques, c’était le serviteur fidèle de la parabole. Celui qui garde jusqu’à la dernière heure sa tenue de service et sa lampe allumée.

Comme le serviteur fidèle, il entre dans la joie du maître auquel il avait depuis longtemps déjà donné sa vie.


 

 

Abbé Jacques Hamel – 1930-2016

Une vie donnée

Dans la préface du remarquable ouvrage de Jan De Volder, Martyr – Vie et mort du père Jacques Hamel, Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de San’t Egidio, souligne que Jan De Volder « a [recueilli] « les larmes » non seulement d’une mort, mais encore de toute une vie […] Aussi […] voyons-nous que la vie de ce prêtre du diocèse de Rouen est en soi significative, même si elle s’est déroulée loin des projecteurs, qu’elle a été une vie humble, menée sur le terrain, dans les périphéries, pour accomplir la mission à laquelle il s’était consacrée depuis sa jeunesse et qu’avait scellée son ordination en 1958… ». Nous remercions Jan De Volder et Les éditions du Cerf de nous permettre de reprendre quelques extraits du chapitre du livre consacré à la vie du père Jacques.

Jacques Hamel naît le 30 novembre 1930 à Darnétal, dans la banlieue industrialisée de Rouen, la capitale de Haute-Normandie et du département de la Seine-Maritime. Son père Georges Hamel est mécanicien à la SNCF, sa mère, Jeanne Marquillie, est tisserande. C’est un environnement familial ouvrier, sans pour autant être pauvre. […] Dix ans après lui, naît un deuxième enfant, Roseline. Leur éducation met beaucoup en valeur l’effort et le mérite. Une certaine rigueur est de mise […]

Très tôt, Jacques sait qu’il sera prêtre. Il est le genre de gosse qui joue à réciter la messe. Un jour, sa mère le trouve au fond du jardin dans le cabanon : sur la table, il a dressé un autel et il a enfilé une robe longue, qui fait office d’aube. « Dès l’âge de 6 ans, il était enfant de chœur à l’église Saint-Vincent. A 10 ans, il connaissait déjà les formules en latin » se rappelle Roseline. A l’école publique où il est scolarisé, il a la permission de s’absenter des cours pour assister aux obsèques. « Le prêtre venait alors le chercher et Jacques  l’accompagnait. »

[…] A 14 ans, Jacques entre au séminaire, avec l’idée du sacerdoce. D’après Roseline, pendant un temps, il pense devenir père blanc, pour être missionnaire en Afrique. Mais il a peur de ne pas résister physiquement à la vie là-bas, et finalement il décide de se mettre au service de l’Eglise locale à Rouen.

[…] Quand Jacques à 17 ans, ses parents divorcent. Cela va entraîner une longue séparation avec sa sœur, qui part avec sa mère. La situation familiale l’affecte : souvent, le jour de la visite de ses parents ou de la distribution des colis, il reste seul, sans visite, sans colis. Plus tard, son père va se remarier et, de ce remariage naissent encore deux enfants, Chantal et Gérald, demi-sœur et demi-frère de Jacques.

[…] Bien sûr, la génération du père Hamel est marquée par la guerre d’Algérie. Les séminaristes doivent faire leur service militaire comme les autres citoyens. A l’âge de 23 ans, il part pour un service de 18 mois à Lens.

[…] Jacques Hamel, finalement, finalement ne voudra pas être officier. C’est typique de lui : jamais il ne veut s’élever au-dessus des autres, il préfère être dans les rangs, avec les simples soldats. Il refuse d’être officier, car il ne veut pas « donner l’ordre à des hommes de tuer d’autres hommes », explique-t-il à sa sœur.

L’eucharistie pour le père Hamel, est le sommet de sa vie de prêtre

[…] Le 4 novembre 1954, la compagnie de Jacques doit partir pour Marseille. De là, ils sont embarqués pour l’Algérie à bord du Général Chanzy. Ils débarquent à Bône, l’actuel Annaba, le 8 novembre 1954. De là ils vont à Constantine, puis à Biskra. […] Jacques Hamel travaille aux transmissions et est chauffeur de gradés. Un jour, lors de la traversée d’une oasis, une rafale de mitraillette retentit. Les soldats, dans la jeep qu’il conduit, sont tous tués, et aussi ceux de la jeep qui suit. Il n’y a que lui qui survit. Il se demandera souvent pourquoi lui seul a été sauvé.

[…] En 1958, le 30 juin, Jacques Hamel est ordonné prêtre dans la cathédrale de Rouen. […] Cette année-là, ils sont quinze  à être ordonnés par l’archevêque Joseph-Marie Martin. […] Après l’ordination, Hamel est nommé vicaire à Saint-Antoine-du-Petit-Quevilly, une paroisse d’un quartier ouvrier de la rive gauche de Rouen. […] Ce sont les années du Concile Vatican II. […] Jacques suit les nouvelles de Rome avec intérêt et passion. Il est prêt à s’adapter et s’adapte, notamment aux nouvelles normes de la liturgie. […] L’eucharistie pour le père Hamel, est le sommet de sa vie de prêtre : il célèbre la liturgie avec beaucoup de soin, toujours il la chante avec sa belle voix. […] Dans sa vie privée, Jacques tient à un style très franciscain, extrêmement simple, voire austère. Il a horreur de tout ce qui peut ressembler à du luxe… […] Jacques Hamel est un fils du Concile Vatican II. Il veut être un prêtre qui vit avec « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de son temps », selon la célèbre phrase de la constitution Gaudium et Spes.

Il développe une attention pour les plus exclus

[…] Après quelques années à Sotteville-lès-Rouen, au début des années 70, comme vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes, Jacques Hamel est nommé curé de Saint-Pierre-lès-Elbeuf en 1975. Il a alors 45 ans. […] Autant le père Jacques est austère et strict pour lui-même, autant il est généreux pour les autres. Dans son style pastoral, simple et abordable, il développe une attention pour les plus exclus. Sa nièce Angélique se rappelle : «Tout le monde venait frapper à sa porte : des pauvres de tout genre, des sans domicile fixe, des gens qui sortaient juste de prison. Quand on passait des vacances avec lui, parfois cela nous faisait même peur. Mais lui avait une attention pour tous : il leur donnait un peu d’argent, il essayait de les orienter. »

[…] Le père Jacques reste treize ans à Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Dans son presbytère, une ancienne dépendance du château, il accueille à cette période sa mère, qui vivra avec lui les treize dernières années de sa vie. Comme cela arrive souvent pour les prêtres, Jacques a un lien très intense avec sa mère. Elle prend soin de lui, fait en sorte qu’il soigne un peu plus ses vêtements. Et lui, il prend soin d’elle, surtout quand elle tombe malade vers la fin de sa vie.

Au moment du décès de sa mère, en 1998, il est nommé curé des paroisses de Cléon, Freneuse et Tourville. Les années à Cléon ne sont pas la période la plus facile du père Jacques. Il souffre du décès de sa mère. Déprimé, il s’isole, il s’irrite facilement. […] Beaucoup de paroissiens prennent soin de lui : malgré les difficultés évidentes, ils l’aiment et l’apprécient.

[…] Quand les moines trappistes de Tibhirine sont enlevés et décapités en 1996, il suit l’histoire avec douleur. Selon sa sœur Roseline, il se pose bien des questions, sur leur choix de rester sur place, malgré le danger, sur le fait qu’on leur a tranché la gorge, alors qu’ils ne faisaient que du bien à la population musulmane du coin. « Pourquoi vouloir supprimer à tout prix le bien qu’ils faisaient ? » se demande-t-il. Il a beaucoup de respect pour le courage et l’abnégation des moines, et en même temps, il se questionne beaucoup sur la force du mal et le sens de ce martyre.

Préoccupation pour la paix et pour le vivre-ensemble

[…] En 2000, le père Hamel repart pour la rive gauche, à Saint-Etienne-du-Rouvray au moment où les deux églises, Sainte-Thérèse sur les hauteurs et Saint-Etienne en bas du village, sont fusionnées dans une seule paroisse. […] Jacques Hamel est nommé curé in solidum, puis, à l’âge de la retraite, en 2005, prêtre auxiliaire.

[…] Saint-Etienne-du-Rouvray accueille la communauté musulmane la plus importante de la périphérie rouennaise. […] Sans devenir un protagoniste du dialogue islamo-chrétien, avec une certaine régularité, il participe à des rencontres et des partages. « Au début, il me semblait presque froid, tellement il était discret, raconte Mohammed Karabila, président de la mosquée. Mais en fait, j’ai vite compris qu’il aimait les gens sans le dire. » […] Comme prêtre qui avait profondément assumé les orientations du Concile, le père Hamel est naturellement ouvert au dialogue œcuménique et interreligieux. Pas seulement avec les musulmans du coin d’ailleurs, occasionnellement il fréquente aussi la communauté juive.

[…] Le 16 octobre 2011, en matinée, il va au presbytère de Sainte-Thérèse pour y accueillir le père Auguste Moanda Phuati [qui] vient d’être nommé curé de la paroisse. […] Entre les deux hommes va s’installer une collaboration efficace. « Pour moi, ce n’était pas toujours facile de comprendre les usages et les particularités de la pastorale comme cela se vit en France, reconnaît le père Auguste. Jacques était toujours là pour m’expliquer, pour me donner des conseils si j’en demandais. »

[…] Jacques Hamel n’est pas un grand voyageur. […] C’est seulement vers la fin de sa vie, en octobre 2013, qu’il participe à un pèlerinage en Terre sainte avec le diocèse de Rouen. […] La via dolorosa […] le marque. Il médite la souffrance du Christ et le mystère de sa mort sur la croix. Chez lui, il va revoir le film La Passion du Christ, et il en reste profondément impressionné. « Il souffrait, son visage se crispait », se rappelle Roseline.

[…] Les derniers mois, comme tous les Français, il s’inquiète de la vaque terroriste qui touche l’Europe, et la France en premier lieu. […] Le père Jacques reste convaincu que seul le dialogue avec le monde musulman peut mener à la paix. Après l’attaque à Charlie Hebdo, en janvier 2015, il intensifie ses contacts, en participant plusieurs fois à des rencontres islamo-chrétiennes.

Cette préoccupation pour la paix et pour le vivre-ensemble, on la retrouve dans les mots simples qu’il a écrits dans la lettre paroissiale pour les vacances :

Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde, plus chaleureux, plus humain, plus fraternel. […] Un temps de prière aussi : attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment-là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre ensemble.

 

D’après Martyr – Vie et mort du père Jacques Hamel de Jan De Volder (un livre publié par Les éditions du Cerf en collaboration avec la communauté de San’t Egidio, préfacé par Andrea Riccardi suivi des homélies du cardinal André Vingt-Trois et de Mgr Dominique Lebrun – 128 pages – 9 €)

Ouverture du procès de béatification 13 avril 2017

 

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  • Ouverture du procès de béatification du Père Jacques Hamel

 Devant tous les prêtres et les diacres du diocèse et une grande assemblée, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a annoncé, lors de la messe chrismale du 13 avril 2017 que le procès de béatification du Père Jacques Hamel est maintenant ouvert. Le Père Paul Vigouroux1, en tant que postulateur2, est chargé de le conduire. Le procès comprend deux grandes phases : une enquête diocésaine et l’examen de la cause à Rome. S’il aboutit positivement, le martyr du Père Jacques Hamel sera alors officiellement reconnu selon le critère de l’Eglise catholique : avoir subi la mort pour sa foi en Jésus Christ.

Comme on le sait, le procès s’ouvre exceptionnellement moins d’un an après l’assassinat du Père Jacques Hamel (26 juillet 2016). Le Pape François a souhaité dispensé du délai habituel de cinq années après la mort. L’archevêque de Rouen a également consulté l’assemblée des évêques de France et la Congrégation romaine pour la Cause des saints.

L’enquête diocésaine est donc ouverte. Les fidèles sont appelés à témoigner spontanément3. En fait, beaucoup n’ont pas attendu pour écrire à l’archevêque. Une cinquantaine de personnes seront, elles, convoquées. Ce sont bien entendu les témoins directs de sa mort mais aussi ceux qui l’ont côtoyées de plus près : famille, prêtres, paroissiens, amis. Les auditions ne sont pas publiques mais faites en présence d’officiers assermentés4.

Parallèlement, les écrits du Père Jacques Hamel seront examinés par des théologiens assermentés. Il s’agit essentiellement des sermons et homélies ainsi que les éditoriaux du bulletin paroissial. Un grand travail de classement a déjà commencé grâce à une équipe compétente d’archivistes.

A l’issue de la messe chrismale une prière d’intercession a été distribuée.

 

1-Curé de la paroisse Saint-Jacques de Saint-Jacques-sur-Darnétal, vice-chancelier du diocèse de Rouen, juge à l’officialité de la Province de Normandie, prêtre accompagnateur des séminaristes et prêtre référent du pôle Chrétiens en Grandes Ecoles du diocèse de Rouen.

2-Le postulateur supervise l’ensemble des procédures de béatification et de canonisation.

3-Ecrire à : Postulation cause père Jacques Hamel, Archevêché de Rouen, 2 rue des Bonnetiers, 76000 Rouen – beatificationperehamel@gmail.com

4-Le tribunal présidé par l’archevêque, procéde aux auditions. Ses membres principaux sont un juge délégué (prêtre), un promoteur de justice (« avocat du diable ») s’assure du respect du droit, que tous ceux qui veulent parler soient entendus, et que la procédure soit respectée dans l’unique souci de la recherche de la vérité, un notaire (greffier) et des archivistes. Au terme de l’enquête diocésaine, la cause sera transmise à Rome à la Congrégation pour la cause des saints  qui se prononcera, in fine, sur le martyre. Un décret sera alors soumis à l’approbation du pape.

Première audience du procès 20 mai 2017

VOIR L’ALBUM PHOTO   COMPOSITION DU TRIBUNAL

titre-Photo-1-1re-session-du-proces-en-vue-de-la-beatification-du-pere-Jacques-Hamel-Chapelle-dAubigne-de-larcheveche-de-Rouen-Copie-e1495790439358La première audience du procès en vue de la béatification du Père Jacques Hamel s’est tenue le samedi 20 mai à 10h dans la chapelle d’Aubigné de l’archevêché de Rouen sous la présidence de l’archevêque, Mgr Dominique Lebrun. Organisée par le postulateur1, le Père Paul Vigouroux, elle a commencé par une prière dite prière des Heures. Une cinquantaine de personnes étaient présentes : famille, témoins de l’assassinat, paroissiens et amis musulmans de Saint-Etienne-du-Rouvray, membres de la curie2 du diocèse de Rouen et étudiants catholiques.

Il s’agissait d’une audience de procédure. Le Père Paul Vigouroux s’est adressé à Mgr Dominique Lebrun pour lui faire part de la réputation de martyre acquise par le Père Jacques Hamel depuis le 26 juillet 2016. Il a évoqué les très nombreux courriers et réactions dont celle du Pape François lui-même. Sur cette base, il a demandé officiellement à ce que l’archevêque approuve la mise en œuvre d’un procès en vue de la reconnaissance de ce martyre ; ce qui fut fait.

Lecture a été donnée des décrets émanant des autorités romaines permettant l’ouverture du procès et ceux pris par l’archevêque de Rouen pour son bon déroulement. Le tribunal3 a été mis en place, avec un juge délégué, un promoteur de justice, c’est-à-dire un procureur, et trois greffiers. Ils procèderont dans les mois qui viennent à l’audition de 69 témoins dont la liste a été approuvée. Au cours de l’instruction, d’autres témoins pourront être cités si le tribunal en ressent la nécessité. Les membres du tribunal ont prêté serment sur la bible devant le chancelier du diocèse, Mgr Jacques Bourg. L’archevêque a lui aussi prêté serment ainsi que le postulateur.

Le serment porte sur la recherche de la vérité et sur l’engagement à ne pas communiquer à l’extérieur. On peut parler d’un secret d’instruction pour sauvegarder la liberté des acteurs de la Cause. Dans cet esprit les deux prêtres théologiens choisis pour examiner les écrits du Père Jacques Hamel n’étaient pas présents afin d’éviter toute éventuelle influence extérieure.

Parallèlement ont prêté serment les cinq membres de la commission historique chargée de recueillir et classer les écrits et documents concernant le Père Jacques Hamel. Un administrateur a également prêté serment sur la bible. Ce dernier gèrera les dépenses.

Mgr Dominique Lebrun a précisé que la première phase du procès consistait en une instruction contradictoire ; elle sera suivie d’une seconde phase qui se tiendra à Rome selon une procédure écrite. Après l’examen par la Congrégation pour la Cause des Saints, la décision finale reviendra au Pape. En attendant, il est interdit d’invoquer le Père Jacques Hamel dans la prière officielle de l’Eglise au rang des bienheureux et des saints, a indiqué l’archevêque.

Photo 2 - Le tribunalL’audience a duré une heure dans une tonalité à la fois solennelle et familiale. Mgr Dominique Lebrun a souligné la portée spirituelle de l’événement. Il s’agit de considérer l’avenir du Père Jacques Hamel au ciel. La foi en Jésus, Dieu fait homme, autorise les chrétiens à une telle audace. Les participants se sont reconnus lorsque l’archevêque a parlé des sentiments très mélangés entre la mémoire d’un évènement dramatique et horrible, et le chemin heureux de paix et d’amitié que la communauté catholique emprunte.

L’audience s’est conclue par l’annonce de la date de la prochaine, où seront entendus les premiers témoins. Un verre de l’amitié dans la salle des Etats de l’archevêché a permis aux acteurs de la Cause et aux assistants de faire plus ample connaissance.


Toutes les personnes qui souhaitent apporter un témoignage ou communiquer tous renseignements utiles, peuvent écrire à : Postulation cause père Jacques Hamel, Archevêché de Rouen, 2 rue des Bonnetiers, 76000 Rouen – beatificationperehamel@gmail.com

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1-Postulateur : le postulateur supervise l’ensemble de la procédure.

2-Curie : ensemble de services chargés d’assister l’archevêque dans le gouvernement du diocèse.

3-Tribunal : il est présidé par l’archevêque et procède aux auditions. Voir sa composition dans le document joint.

Prière et image

-Prière :

priere recto verso

Session de clôture de l’enquête diocésaine en vue de la béatification

9 mars 2019 – Au cours de cette ultime session diocésaine, après les prestations de serments des officiers de l’enquête, le dossier a été mis sous scellé pour être amené à la Congrégation pour la cause des saints du Saint-Siège à Rome.

Conférence de presse au sujet de l'ouverture du procès de l'assassinat du père Jacques Hamel

Dossier de presse – 2 février 2022

 

© Direction de la communication du diocèse de Rouen

Plus d’infos sur les béatifications et canonisations : site Liturgie et Sacrements de la Conférence des Evêques de France et site Croire de La Croix. A noter : aujourd’hui seules les canonisations sont présidées par le pape, généralement à Rome, les béatifications se déroulant dans le pays du futur bienheureux.