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Londinières (Boissay)

Une chapelle rénovée

Le hameau de Boissay et sa chapelle.

Ce hameau de Londinières était autrefois une paroisse et son nom vient du latin « Buxetum » signifiant « lieu planté de buis ». La commune de « Boissay-sur-Eaulne » créée en 1789, c’était alors son nom, fut supprimée en 1822 et rattachée à la commune de Londinières. Son territoire fut habité dès l’époque romaine et même, peut-être, dès le néolithique, comme semble l’attester la découverte dans le sol d’armes en fer et des poteries rouges, noires et blanches.

L’église primitive de ce hameau était située, avec son cimetière mérovingien, à l’emplacement qu’elle occupe encore actuellement et est très vite entrée en possession de l’Abbaye du Bec-Hellouin durant le 12ème siècle. Elle fut dédiée dès l’origine à Saint Mélaine (évêque de Rennes de 505 à 530. Il participa au concile d’Orléans en 511 et sa popularité est liée aux miracles qui se seraient produits tant au cours de sa vie qu’après sa mort). D’après Paul-Henri Cahingt (*) elle était alors en forme de Croix et ses dimensions semblaient bien plus considérables qu’aujourd’hui. Elle eut à subir les vicissitudes du temps et des guerres de religion. En effet, la région dieppoise fut touchée par la réforme et les habitants de Boissay se convertirent alors au calvinisme. Durant environ un siècle et demi, la chapelle sombra dans l’abandon et tomba totalement en ruines après un terrible orage qui ravagea la région en 1708. Cette année semble coïncider avec le retour à la religion catholique des habitants de Boissay. En effet, c’est à partir de celle-ci que la reconstruction de la chapelle débuta et se poursuivit jusqu’en 1758, date figurant sur la clé de voute. Toutefois, d’autres modifications intervinrent ultérieurement, notamment en 1771, en 1828 et plus récemment en 1986 et surtout en 1996 à la suite d’un effondrement important du sol. Ces derniers travaux furent entrepris sous l’égide du « Comité de Sauvegarde de la chapelle de Boissay », association constituée très rapidement compte tenu de l’urgence des travaux à réaliser. Une messe concélébrée le 3 novembre 1996 par les autorités ecclésiastiques locales et en présence de nombreuses personnalités civiles concrétisa la remise en état de la chapelle.

Extérieurement, celle-ci se caractérise par l’alternance, en éléments géométriques, de la pierre et de la brique rose. Son toit est d’ardoise. Le clocher quadrangulaire est d’aspect massif, un peu similaire a celui de l’église de Clais, et n’a probablement pas l’élégance de son prédécesseur. Il abrite sa cloche d’origine datant de 1758 et les abat-sons furent refaits en 1986 ainsi que l’installation du nouveau coq surmontant la croix reforgée la même année. Au-dessus du porche, en forme d’arc surbaissé, une pierre rectangulaire, de couleur blanche, est encastrée sur laquelle figure le buste du roi François 1er en son emblème constitué de deux salamandres.

Intérieurement, le pavage est partiellement en poterie régionale du 18ème siècle. Les murs non lambrissés ont une épaisseur d’environ 80 cm et sont protégés dans la nef par des bancs à dossier, les huit fenêtres sont semi-romanes ou semi-gothiques mais ne comportent pas de vitraux évocateurs. Quant au berceau habillé de plâtre, il est lui aussi de forme semi-gothique. Sur les murs de chaque travée neuf panneaux peints représentent les armes d’une vieille famille de souche locale. La balustrade séparant le chœur de la nef est finement sculptée. On note également la présence de six stalles pour le chapitre, un tabernacle en bois et un coffre utilisé pour le rangement des livres servant aux célébrations. Près de la porte, sur la gauche, figure une croix sépulcrale d’un curé bienfaiteur de cette église (18ème siècle). Pour les visiteurs éventuels, signalons que cette chapelle est ouverte tous les dimanches. MB.

(*) Paul-Henri Cahingt (1825/1904) : ancien élève du collège de Dieppe, devenu archéologue il vécut à Londinières. Il fut un savant collaborateur de l’abbé Cochet, ancien aumônier du collège précité, avec lequel il travailla jusqu’à la mort de celui-ci en 1875.

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