Soutien à la famille Mayimbi

Ils s’appellent Séphora et Emmanuel. Ils sont lycéens.
Ils s’appellent Mathurine et Félix, ce sont leurs parents.

Ils ont fui leur pays, le Congo, où leur sécurité et leur vie n’étaient plus assurées.

Il y a maintenant quatre ans qu’ils vivent parmi nous. Ils s’y sont intégrés. Emmanuel et Séphora sont servants d’autel dans notre paroisse. Emmanuel est délégué de sa classe, Séphora est membre du conseil de la vie lycéenne. Mathurine fait partie des représentants des parents d’élèves, Félix agit avec le Secours Populaire pour la solidarité envers les plus démunis.

Ils sont donc des nôtres, de notre communauté paroissiale, de notre communauté humaine de Saint-Étienne-du-Rouvray. Mais le seront-ils encore demain ?

S’ils étaient Ukrainiens, ils seraient accueillis sans problème (ce qui d’ailleurs est une bonne chose). Mais ils ont le malheur, alors qu’ils sont eux aussi en danger dans leur pays, de venir d’ailleurs. Alors, au lieu d’être accueillis à bras ouverts, la préfecture leur refuse un titre de séjour, et veut les obliger à repartir. Ils sont actuellement « assignés à résidence » (obligés à aller pointer deux fois par semaine à la police) et peuvent être mis dans l’avion à tout moment. Imaginons-nous l’angoisse permanente dans laquelle ils vivent ?

Seule chance d’échapper à cette funeste issue : la solidarité, la mobilisation citoyenne. Elle a déjà commencé : l’an dernier, la paroisse a rejoint les enseignants du collège Louise Michel qui avaient alerté sur leur situation. Cette année, après que la préfecture ait confirmé sa décision de renvoi, de multiples actions ont été menées : pétitions, rassemblement sur le marché de Sotteville, chaîne de solidarité et sitting des lycéens, parents d’élèves et professeurs devant le lycée Marcel Sembat, parrainage républicain en mairie de Saint-Étienne…

Cette mobilisation est remarquable. Elle va continuer. L’information va circuler pour vous inviter à vous y associer. Après les élèves du lycée, les parents d’élèves, les professeurs, la municipalité, peut-être la paroisse, elle-même, pourrait-elle prendre une initiative ? (À réfléchir ensemble).

« L’église est le lieu où les immigrés en situation illégale sont eux aussi reconnus et accueillis comme des frères. Les différents diocèses ont le devoir de se mobiliser pour que ces personnes, contraintes de vivre en dehors de la protection de la société civile, trouvent un sentiment de fraternité dans la communauté chrétienne. Qu’as-tu fait de ton frère ? La réponse ne doit pas être donnée dans les limites imposées par la loi, mais dans l’optique de la charité. » (JEAN-PAUL II, Message pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié de 1996)

Père René GOBBE, prêtre pour la Pastorale des Migrants