22 mars 2020 – Quatrième dimanche de Carême

En cette période de pandémie de Coronavirus et de confinement notre curé nous propose un cheminement individuel pour ce quatrième dimanche de Carême.

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Paradoxalement, ce quatrième dimanche de carême est celui de la Joie (Lætare). Que le Seigneur nous aide à nous souvenir que chaque Dimanche nous fêtons sa Résurrection, source de notre joie. Demandons au Seigneur de nous aider à traverser les épreuves du temps présent les yeux fixés sur la joie éternelle qui nous attend.

(https://youtu.be/ZyqdAdY9_E8 – les paroles sont différentes pour chaque dimanche)

Gloire et louange à toi
Seigneur Jésus !

Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.

Gloire et louange à toi
Seigneur Jésus !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance.
Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.
Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. »
Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. – Acclamons la Parole de Dieu.

Le mot du curé

Je vous propose de lire ou relire le Livre biblique de Job (https://www.aelf.org/bible/Jb/1).
Il appartient à la littérature de Sagesse. Je vous invite à le lire comme un conte.

Job est un juste, intègre, droit. Il respecte Dieu et fait le bien. Tout lui sourit. Il bénit Dieu pour tout ce qu’il lui offre.
Et voici que Satan l’accuse devant Dieu. Si Job est un homme juste, la raison en est les bonnes dispositions dans lesquelles il vit : il ne serait pas aussi respectueux de Dieu s’il était misérable, s’il vivait la souffrance.
Les amis de Job traduisent cette thèse qui habite encore de nombreux esprits, même inconsciemment, parmi nous, celle de la rétribution : “si tu souffres, tu as fait quelque chose contre Dieu”. L’évangile de l’aveugle-né, lu en ce dimanche, n’est-il pas dans les mêmes croyances ? Comment ce garçon peut-il être aveugle sans que lui, ou ses parents, n’aient commis un acte contre Dieu ?” Dieu récompenserait les bons et punirait les méchants.

L’évangile de ce dimanche nous propose une autre conception du mal et donc de Dieu. Dieu n’est en aucun cas responsable du mal dans le monde. Il n’est pas plus un Dieu qui ne récompense ni qui punit.
Marcher vers Pâques avec les catéchumènes est accepter de se dépouiller des fausses images de Dieu qui habitent nos esprits, nos intelligences.

Il faut abandonner cette image d’un Dieu qui jugerait à la manière des hommes, abandonner ces fausses images de Dieu, comme dans l’Évangile de dimanche dernier, la Samaritaine, ses fausses compréhensions du Messie. Ces images peuvent être rassurantes ; après tout, si j’agis bien je serai sauvé. Le testament de Moïse ne nous conforte-t-il pas dans cette idée : “Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c’est là que se trouve ta vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.” (Dt 30, 19-20) ?
Ne franchirions-nous pas le Rubicon alors… plus besoin du Christ pour nous sauver ?

“Mes pensées ne sont pas vos pensées, me chemins ne sont pas vos chemins” affirme-t-Il par la bouche du prophète Isaïe (Is 55,8).
Dieu le Père veut nous manifester sa miséricorde à travers le Fils. Je vous avoue que je préfère cette idée d’un Dieu qui ne nous juge pas selon nos offenses (cf. Ps 102 (103), 10). Qui pourrait dire être sauvé par ses propres mérites, sa propre volonté ou selon son désir ?

Dieu n’est pas responsable du mal que nous faisons. Il ne nous veut aucun mal. Comment pourrait-Il à la fois vouloir notre vie et être à l’origine de notre mort ? Il offre sa miséricorde à chacun et chacune. Avec l’évangéliste Matthieu, nous entendons : “il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes” (Mt 5, 45).

«Dieu est vu par ceux qui peuvent le voir ; ils n’ont besoin que d’ouvrir les yeux de l’esprit (…), mais certains les ont brouillés» (saint Théophile d’Antioche, vers l’an 175).
Demandons à Dieu de nous guérir de nos aveuglements qui nous donnent une image floue, déformée de Dieu.
Débarrassons-nous l’esprit d’un Dieu qui serait le résultat de nos schémas de pensées. Ouvrons les yeux qui nous donnent de laisser briller ce que Dieu veut nous révéler

Prière Universelle

R/ : Entends nos prières entends nos voix, entends nos prières monter vers toi !
1. Seigneur, toi qui connais le cœur de chaque homme, veille sur tous ceux qui sont contraints de rester chez eux. Que dans ce temps de désert ils puissent redécouvrir la force de la prière et ta présence fidèle à leurs côtes, nous t’en prions.
2. Seigneur, toi qui es la vérité, donne-nous de chercher le vrai et le juste, et de fuir toute rumeur et médisance. Donne-nous aussi de vivre dans ce temps du carême une redécouverte de l’obéissance, nous t’en prions.
3. Seigneur, toi qui es le médecin des corps et des âmes, veille sur nos frères malades et isolés. Soutien ceux qui les soignent et veillent sur eux, nous t’en prions.
4. Seigneur, toi qui as vaincu la mort, rends forts nos catéchumènes, tout particulièrement Guillaume, que ce temps de désert avive leur soif de recevoir le baptême, nous t’en prions

Notre Père…

Invoquons l’Esprit Saint qui nous donne la force de vivre au-delà de la dispersion la grâce d’être une communauté fraternelle

Dieu qui as réconcilié avec toi toute l’humanité en lui donnant ton propre Fils, augmente la foi du peuple chrétien, pour qu’il se hâte avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Nous pouvons prier l’angélus. Prié depuis des siècles, l’angélus nous fait méditer sur la venue en notre humanité du Fils de Dieu. Quelle belle occasion de nous rappeler trois fois par jour que Dieu n’est absent de nos vies mais au contraire qu’avec lui nous sommes appelés à la résurrection.
L’ange du Seigneur porta l’annonce à Marie. Et elle conçut du Saint-Esprit. Je vous salue Marie, … « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon votre parole. » Je vous salue Marie, … Et le Verbe s’est fait chair. Et il a habité parmi nous. Je vous salue Marie, …
Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.
Prions le Seigneur. Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs ; par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé ; conduis-nous, par sa passion et par sa croix, jusqu’à la gloire de la Résurrection. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

En nous souvenant qu’au cœur de notre diocèse, Notre-Dame de Bonsecours veille sur nous, tout particulièrement en cette année jubilaire, notre évêque nous invite à redire chaque jour :