Cycle de conférence « N’ayez pas peur d’aimer… » Père Pierre-Hervé Grosjean

20h15 - Eglise Sainte-Jeanne-d’Arc à Rouen - Contact : 06 82 78 13 63

Père Pierre-Hervé Grosjean 

 

« Rien de grand ne se fait sans prendre du temps »

 

Pierre-Hervé Grosjean appartient à cette catégorie de prêtres « ultra communicants » qui n’hésitent pas à se lancer dans l’arène médiatique au nom de la foi qui les anime. Il sera l’invité du cycle de conférences « N’ayez pas peur » le 14 décembre prochain, un événement à ne pas manquer, organisé par la Pastorale des Jeunes. S’il a accepté de répondre en avant-première à quelques-unes de nos questions par écrit, c’est à l’oral qu’il dispose d’un vrai talent. Rendez-vous le 14 décembre au Centre diocésain pour vous en persuader…

 

Pouvez-vous brièvement vous présenter à nos lecteurs ?

Prêtre depuis 11 ans du diocèse de Versailles, je suis aujourd’hui curé de la paroisse de Saint Cyr l’Ecole. C’est une paroisse de banlieue, dont la population change en ce moment, avec l’arrivée de beaucoup de jeunes couples et de familles qui fuient les prix de l’immobilier parisien. Par ailleurs, je suis responsable des questions éthiques et politiques pour mon diocèse. Enfin, j’anime avec d’autres confrères le Padreblog.fr, un blog qui veut offrir une parole réactive de l’Eglise sur l’actualité.

Dans votre livre : “Aimer en vérité”, vous traitez de la question de l’amour et de la sexualité chez les jeunes.  Pourquoi ce livre ? Quel message particulier souhaitiez-vous faire passer ? 

Beaucoup de jeunes, chrétiens ou non, sont submergés d’images et de conseils techniques. Mais ils me disent avoir soif d’autre chose : qu’on leur parle du fond, du sens de l’amour, de la beauté et de la vérité des gestes de l’amour. Quand on dépasse les caricatures et les à priori, on découvre que le message de l’Eglise sur l’amour et la sexualité est profondément positif, et que son exigence est toujours au service de notre joie.

L’amour s’apprend tout au long d’une vie, aux dépends parfois de certains accidents. Comment donner confiance aux jeunes pour qu’ils osent s’engager ?

Le vrai combat, il est souvent contre le découragement. Mais la joie de Dieu, c’est de faire de grandes choses à travers les pauvres que nous sommes. Là encore, l’Eglise n’est pas là pour nous juger, nous condamner, mais pour nous encourager et nous relever. Les efforts qu’on fait à 15-20 ans pour apprendre peu à peu à être libres par rapport à ce qui est trop facile, préparent une joie vraie pour demain. L’essentiel est de garder dans son cœur ce désir de vérité, sans que rien ne nous décourage.

grosjean photo 2Blogueur, ardent débatteur, un brin provocateur, vous plaisez aux jeunes comme aux moins jeunes par votre franc parler. Dans cet environnement surmédiatisé, quels conseils donnez-vous aux jeunes qui vivent  dans l’instantanéité ?

Rien de grand ne se fait sans prendre le temps. On ne construit pas une histoire d’amour à coup de sms, on « étale » pas un amour véritable sur Facebook ou snapchat dès le premier mois… Et si on veut que nos engagements aient une vraie fécondité, il faut les confier au Seigneur. La vie intérieure, la prière, les sacrements sont la source de tout rayonnement.

Le pape nous bouscule en nous demandant d’aller aux périphéries…  Comment inviter cette jeunesse et plus largement les chrétiens engagés  dans leur paroisse, les mouvements à ne pas rester replier sur eux-même et à oser se laisser déplacer par l’autre ?

La mission n’est pas facultative pour un baptisé. Si vraiment j’ai découvert l’amour de Dieu, la joie du pardon, l’espérance d’une vie éternelle… comment pourrais-je me reposer tant qu’un seul de mes amis ne partage pas ce bonheur ? Comment dormir paisiblement quand tant d’hommes et de femmes ne savent plus aimer, ne se savent plus aimés !

Si le Christ nous a confié sa Bonne Nouvelle de l’Evangile, il ne nous a pas laissé le mode d’emploi comment la partager autour de nous… Entre ceux qui parlent fort et ceux qui préfèrent le silence, il est souvent difficile d’adopter la juste attitude pour nous adresser à nos contemporains. Comment témoigner de sa foi en vérité ?

Chacun doit mettre les talents qu’il a reçus au service de cette mission, sans se comparer. Heureusement que nous sommes complémentaires ! Mais j’ai une certitude, qui concerne tout le monde, et les jeunes en particulier : nos amitiés peuvent servir la mission. Commençons par oser partager à nos amis notre joie de croire ! Amenons nos amis au Christ, en leur faisant découvrir leur paroisse, leurs prêtres, la vie de l’Eglise… soyons des « témoins décomplexés » pour reprendre les mots de Benoît XVI aux JMJ de Madrid !

Recueilli par Catherine Manné

JMJ conférences NPP