Semaine du 6 au 10 juin – Florence Lecuyer

Lundi 6 juin 2015

 

Mat 5,1-12

 

Nous avons la joie de méditer ce matin ces très belles paroles des Béatitudes.

Jésus vient de quitter Nazareth et commence sa vie publique en appelant ses premiers disciples.

 

Comme souvent dans les Evangiles, Jésus agit puis enseigne.

Ici, après avoir parcouru la Galilée en faisant de nombreux miracles, il se met à l’écart de la foule et enseigne ses disciples.

 

Chacune des strophes commence par le mot « Heureux ». En fait, bienheureux serait plus juste, car Jésus s’exprime sur un mode classique de la Bible qui sert à féliciter quelqu’un pour un don accordé.

 

Heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, ceux qui font œuvre de paix. Toutes ces attitudes, ces faits de vie, sont ceux de personnes qui se trouvent dans la situation la plus propice à recevoir le Règne de Dieu, c’est-à-dire à pouvoir donner et recevoir l’Amour; ceux qui sont sur la voie du bonheur.

 

Puis les deux strophes suivantes Jésus promet également le bonheur à ceux qui seront persécutés pour la justice, ou insultés à cause de lui.

 

Je contemple ces invitations de Jésus à la pauvreté du cœur, à la douceur, aux larmes, à la faim de plus de justice, à la miséricorde, au cœur pur, au désir de paix, à l’audace de la justice ou encore à l’audace de son nom.

 

C’est pour ceux-là que Jésus a été envoyé dans le monde et c’est ceux-là que Jésus est venu guérir.

 

C’est là que Dieu peut venir vers moi, c’est là que je peux rencontrer Dieu.

 

Seigneur c’est pourtant bien souvent le contraire que je cherche, ou simplement, que je mets en œuvre dans ma vie.

 

Seigneur donne-moi la grâce d’oser ces attitudes qui me rapprocheront de Toi.

 

Donne-moi la grâce de croire que ainsi je pourrai rencontrer l’Amour, la Joie et l’Allégresse.

Mardi 7 juin 2015

 

Mat 5,13-16

 

Aujourd’hui Jésus dit à ses disciples : « vous êtes le sel de la terre. »

Plus loin il leur dit : « Vous êtes la lumière du monde. »

 

Et il leur dit : si le sel devient fade et si la lumière ne brille pas pour tous les hommes qu’allons-nous devenir ?

 

Etre le sel de la terre, c’est avoir le pouvoir de conserver la terre, le monde des hommes, et lui donner un goût savoureux.

Etre la lumière du monde, c’est avoir le pouvoir d’éclairer la terre, le monde des hommes.

 

Quand j’entends ces mots : Etre le sel, être la lumière, j’entends bien qu’il y a une certaine idée de contagion. Je ne peux pas être le sel ou la lumière que par la grâce de Dieu, et je ne peux par l’être pour moi toute seule.

Jésus dit encore à ses disciples : Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos œuvres ils rendent gloire au Père qui est aux cieux.

 

J’entends que Jésus nous invite à nous ouvrir au monde, à être le sel et la lumière du monde, à être croyant pour le monde, vers le monde, pour être témoignage de Dieu.

Sinon, le sel deviendra fade et la lumière ne brillera pas.

 

Mais qu’est-ce qui va me permettre de trouver et conserver le goût et la lumière ?

C’est ma foi en Jésus-Christ, c’est ma vie orientée vers le Christ qui sera témoignage. Et c’est la prière et l’écoute de la Parole de Dieu qui feront de moi le sel et la lumière.

 

Seigneur, donne-moi la grâce de réaliser les dons que tu me donnes et de les reconnaitre.

Donne-moi de réaliser qu’ils me sont donnés pour le monde et non pour moi.

 

 

 

Mercredi 8 juin 2015

 

Matthieu 5, 17-19

 

Il nous est donné de méditer un extrait du discours sur la montagne dans lequel Jésus va dire à ses disciples ce qu’il attend d’eux, il va leur donner sa loi.

Jésus a préparé ses disciples par les Béatitudes puis la parabole du sel et la lumière.

Alors il leur dit qui il est, quel est son projet, ce qu’il est venu faire sur terre.

« Je ne suis pas venu abroger la Loi ou les Prophètes, je suis venu les accomplir. »

Ainsi, la venue de Jésus sur terre s’inscrit dans l’histoire de Dieu avec les hommes et pour les disciples, ils n’ont pas à renier leur foi juive, mais à permettre que tout ce qui a été annoncé arrive.

 

Jésus poursuit : « Celui qui transgressera un seul de ces plus petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux ; au contraire, celui qui les enseignera, celui-là sera déclaré grand le Royaume des cieux. »

 

Le Seigneur nous appelle à une exigence immense : aucune erreur n’est admise et toute faute sera suivie d’une sanction. Il n’y a pas de petit commandement et donc pas de petite faute. La loi du Seigneur est absolue, incontournable et exigeante.

Mais rappelons-nous que la loi du Seigneur est celle de l’Amour et que l’Amour dont le Seigneur nous aime est un amour absolu.

Il nous appartient de faire de notre mieux, de reconnaitre que même ce mieux est imparfait et qu’il nous faut sans cesse demander pardon. Rappelons-nous ces paroles de Jésus : le Seigneur attend que nous pardonnions à nos frères du fond du cœur car c’est la mesure qui servira pour le pardon que l’on demandera à Dieu pour nos fautes.

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. La règle que nous imposons à ceux qui nous offensent, est celle dont le Seigneur se servira à notre égard.

 

Seigneur, donne-moi la grâce d’accueillir ta loi comme une joie et non comme un fardeau.

Seigneur, donner-moi la grâce de répandre autour de moi le désir de vivre de ta loi.

 

 

Jeudi 9 juin 20165

 

 

Matthieu 5, 20-26

 

 

Il faut absolument lire le texte d’aujourd’hui en souvenant que Dieu est Amour et nous aime comme un Père. Sinon, soit on renonce définitivement à croire, soit on se dit que ce texte est une erreur et que l’on va faire comme s’il n’existait pas.

Sauf qu’on ne peut pas choisir juste les passages de l’Evangile qui nous arrangent, et ce d’autant qu’il s’agit du discours sur la montagne, donc d’un enseignement de Jésus.

 

Jésus prévient ses disciples que leur justice doit être meilleure que celle des scribes et pharisiens s’ils veulent entrer dans le Royaume des Cieux.

Pourtant ces gens étaient réputés pour leur respect des règles et de la loi.

C’est une invitation de Jésus non plus au respect de la règle mais à la fidélité à la loi de Dieu, c’est-à-dire à l’Amour. Les scribes respectent et font respecter le décalogue : tu ne tueras pas, mais Jésus va plus beaucoup plus loin.

 

Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au Tribunal.

S’il insulte son frère il en répondra au grand conseil et s’il le maudit, il sera passible de la géhenne de feu.

La graduation des juridictions dit quelque chose de la gravité de la faute. Mais ce qui est plus important c’est ce que cela dit de notre relation avec Dieu. C’est notre faute qui nous sépare de Dieu, qui éloigne de lui au point que l’on se jette soi-même dans la géhenne de feu. C’est là notre infidélité à Dieu.

Jésus ne nous menace pas, il nous met en garde : « attention à ce que vous faites à votre frère, attention à votre relation aux autres ; c’est cela qui vous éloigne ou vous rapproche de Dieu ».

 

Jésus poursuit : « quand tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »

Ma relation à Dieu existe uniquement par ma relation avec mes frères et tous mes frères. Il ne sert à rien de chercher à rencontrer Dieu si je refuse de rencontrer mon frère ; il ne sert à rien de dire à Dieu « je t’aime » si je ne peux pas dire « je t’aime » à tous mes frères.

 

Seigneur, donne-moi la grâce de comprendre que c’est dans ma relation avec mes frères qu’il me faut te chercher.

Donne-moi la grâce de pouvoir ainsi me rapprocher de toi et te connaître.

Vendredi 10 juin 2016

 

Mat 5, 27-32

 

Jésus est avec ses disciples et les enseigne.

Je vois Jésus et ces hommes rassemblés autour de lui, qui ont décidé de tout quitter pour le suivre sans le connaitre.

Jésus va leur livrer des paroles pour le moins dérangeantes.

Ces hommes sont des hommes pieux : ils connaissent les écritures et ont eu à cœur de les respecter scrupuleusement dans leur vie.

Jésus s’inscrit à la suite de ces écritures qui ont préparé le peuple de Dieu à accueillir la venue de Jésus. Mais, ce qu’il va leur annoncer est nécessairement différent et va supposer que les hommes, et ses disciples en premiers, acceptent de se déplacer.

 

Jésus leur dit : vous avez appris qu’il a été dit : « tu ne commettras pas d’adultère. » Et bien moi je vous dis : « tout homme qui regarde une femme avec convoitise, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »

 

Il ne s’agit pas d’un changement de loi, mais de la pédagogie de Dieu. Il  procède par étape pour que les hommes puissent accepter et respecter ses commandements. Comme pour tous les apprentissages, il nous fait intégrer la connaissance par étape. C’est ce que fait Dieu.

Ce que vous avez appris est juste, mais moi jej vous demande d’aller plus loin. L’adultère est réalisé dès qu’il y a convoitise, car l’adultère a d’abord lieu dans le cœur.

 

C’est donc davantage à une attitude du cœur à laquelle Dieu nous invite, à une pureté des intentions, des désirs. Il me faut ajuster mes désirs, qu’ils soient bien orientés, justement ordonnés à l’engagement que j’ai pris.

 

Puis il dit : Il a également été dit : « si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. » Eh bien moi je vous dis : « Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.

 

Ce que j’entends dans ce texte, c’est, au-delà du cas de l’adultère, l’enchainement, la contagion des attitudes désordonnées, et ma responsabilité à l’égard de mes frères qui, par ma faute, vont entrer dans le péché.

 

Seigneur, donne-moi la grâce de voir et reconnaitre que ma vie toute entière est inscrite dans celle de l’humanité, et que chacun de mes actes impacte ton humanité.

Seigneur, donne-moi la grâce de voir et reconnaitre chacune de mes faiblesses et d’en demander pardon à toi et à l’humanité.