Commentaire du 27 juin au 1° juillet – Jacques Lecoq

Commentaire 104 RCF pour le lundi 27 juin 2016

13ème semaine du temps ordinaire

(Am. 2,6-10.16-16 ; Ps 49(50) ; Mt 8,18-22;

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Bonjour!

         (Mémoire de St Cyrille d’Alexandrie)

         Nous faisons mémoire,  ce jour, de Cyrille d’Alexandrie, (dcd en 444) une grande figure des Pères de l’Eglise. Sa présence liée à la controverse théologique qu’il soutint au Concile d’Ephèse en 431. Ultime représentant de la tradition alexandrine., Saint Cyrille fut défini dans l’Orient Grec comme «  gardien de l’exactitude », ce qui doit être compris comme « gardien de la vraie foi, et même comme « symbole des Pères », le tout comme l’a exprimé Benoit XVI dans un exposé présenté à l’occasion de l’audience générale au Palais apostolique du 3 octobre 2007.[1]

         Cyrille mettait fortement l’accent sur l’unité de la personne du Christ «  nous affirmons que, malgré la diversité des natures qui sont réunies dans une véritable unité, il n’y a qu’un unique Christ et Fils. La différence des natures n’est pas éliminées par l’unité, mais au contraire ce sont la divinité et l’humanité qui constituent l’unique Seigneur Jésus Christ » [2]

         « Nous croyons… proclamait Saint Cyrille que celui qui est avant tous les temps, est aussi, celui qui est selon la chair, né d’une femme » (Théotokos).

 

         Evangile selon St Mathieu (8,18-22)

         Dans l’évangile ce jour Jésus est entouré d’une grande foule et il donne l’ordre aux disciples de s’en aller sur l’autre rive.

         Un scribe s’étant approché lui dit : « Maître je te suivrai où que tu ailles ». Chez Luc – dans les synoptiques – nous entendons les mêmes paroles et une réponse similaire du Seigneur :

         « Je te suivrai où que tu ailles !

         Et Jésus lui dit :

« Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids. Mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Mt 8,20//Lc 9, 58). Rappelons nous la naissance du messie dans une étable et sa retraite au désert…

         Un disciple dit à Jésus : «  Permets-moi d’aller ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : « Suis moi et laisse les morts ensevelir les morts (vt 8,22)»

Cet impératif pour passer sur l’autre rive nous dit sans doute : que l’appel du Christ, à chacun de nous, mérite d’être écouté. Cette Lumière éblouit tous les hommes nous conduisant à monter sur le bateau (Lc 8 ,23), comme nous le verrons dans l’évangile demain.

 

         (Ps 49(50) Avec le psalmiste disons avec confiance « PS 50,15)

« Appelle-moi au jour de la détresse, et Je te tirerai du danger, et Tu M’honoreras !

Quant au méchant, Dieu lui dit : « Qu’as-tu à conter Mes décrets tout en portant Mon Alliance sur tes lèvres ?… Je lui montrerai le salut de Dieu ! »

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[1] Osservatore Romano du 4.10.2007.

[2]  PG 77,44-49

 

– 105 RCF –

Commentaire 105 RCF pour le mardi 28 juin 2016

13ème semaine du temps ordinaire.

Saint Irénée de Lyon

(Amos 3,1-8 ;4,11-12 ; Ps 5 ; Mt 8,23-27)

(Mémoire de St Irénée de Lyon)

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Saint Irénée de Lyon     Ce jour il est fait mémoire de St Irénée de Lyon. Benoit XVI, dans sa conférence sur les Pères de l’Eglise du 28 mars 2007, a présenté la figure de ce grand personnage.  Et je vous en livre de courts extraits.

 Je cite :     

         « Les informations biographiques à son sujet proviennent de son propre témoignage, qui nous est parvenu à travers Eusèbe, …Irénée naquit selon toute probabilité à Smyrne (aujourd’hui Izmir, en Turquie), vers 135-140, où, encore jeune, il alla à l’école de l’Evêque Polycarpe, lui-même disciple de l’Apôtre Jean. Nous ne savons pas quand il se rendit d’Asie mineure en Gaule, mais son transfert dut coïncider avec les premiers développements de la communauté chrétienne de Lyon:  c’est là que, en 177, nous trouvons Irénée au nombre du collège des prêtres. C’est précisément cette année qu’il fut envoyé à Rome, porteur d’une lettre de la communauté de Lyon au Pape Eleuthère. La mission romaine qui permit à Irénée d’échapper à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l’Evêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu Evêque de la ville. Le nouveau Pasteur se consacra entièrement au ministère épiscopal, qui se conclut vers 202-203, peut-être par le martyre. »

         Irénée est avant tout un homme de foi et un Pasteur.

         « …l’Evangile prêché par Irénée est celui qu’il a reçu de Polycarpe, Evêque de Smyrne, et l’Evangile de Polycarpe remonte à l’Apôtre Jean, dont Polycarpe était le disciple. Et ainsi, le véritable enseignement n’est pas celui inventé par les intellectuels au-delà de la foi simple de l’Eglise. Le véritable Evangile est celui enseigné par les Evêques qui l’ont reçu des Apôtres à travers une chaîne ininterrompue. Ceux-ci n’ont rien enseigné d’autre que précisément cette foi simple, qui est également la véritable profondeur de la révélation de Dieu. Ainsi – nous dit Irénée – il n’existe pas de doctrine secrète derrière le Credo commun de l’Eglise. Il n’existe pas de christianisme supérieur pour les intellectuels. La foi publiquement confessée par l’Eglise est la foi commune de tous. Seule cette foi est apostolique, elle vient des Apôtres, c’est-à-dire  de  Jésus  et  de Dieu. En adhérant à cette foi transmise publiquement par les Apôtres à leurs successeurs, les chrétiens doivent observer ce que les Evêques disent, ils doivent suivre en particulier l’enseignement de l’Eglise de Rome, prééminente et très ancienne. Cette Eglise, en raison de son origine antique, possède un caractère apostolique suprême; en effet, elle tire son origine des piliers du Collège apostolique, Pierre et Paul.                                         Irénée se préoccupe d’illustrer le concept authentique de Tradition apostolique, que nous pouvons résumer en trois points.

  1. a) La Tradition apostolique est « publique », et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l’Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu.
  2. b) La Tradition apostolique est « unique ». ……….Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre « Contre les hérésies »:  L’Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n’habitait qu’une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n’avait qu’une  seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même………….

         On voit déjà à cette époque, nous sommes en l’an 200, l’universalité de l’Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l’Espagne, à l’Italie, à l’Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.

  1. c) Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, « pneumatique », c’est-à-dire spirituelle, guidée par l’Esprit Saint:  en grec Esprit se dit « pneuma ». Il ne s’agit pas, en effet, d’une transmission confiée à l’habileté d’hommes plus ou moins savants, mais à l’Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la « vie » de l’Eglise, ce qui rend l’Eglise toujours fraîche et jeune, c’est-à-dire féconde de multiples charismes.

         Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables….Saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n’est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l’Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l’Eglise. Selon son enseignement, la foi de l’Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu’elle doit être, c’est-à-dire « publique », « unique », « pneumatique », « spirituelle ». A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l’authentique transmission de la foi dans l’aujourd’hui de l’Eglise.

         De manière plus générale, dans la doctrine d’Irénée la dignité de l’homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l’image du Christ et dans l’œuvre permanente de sanctification de l’Esprit.

        

         Mt 8,23-27 (La tempête apaisée)

         Jésus monta dans la barque et ses disciples l’accompagnèrent. Soudain une grande tempête s’éleva sur le lac, si bien que les vagues recouvraient la barque, mais Jésus dormait !

         Dans les synoptiques,  en Mc 4,35-41 et Lc 8,22-25, nous retrouvons le récit de cette traversée, et la panique des disciples réveillant le Seigneur en l’implorant : «  Sauve-nous ! Nous allons mourir !…

         Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi,  leur dit Jésus.

         Alors se levant (Jésus) menaça les vents et la mer et il se fit un grand calme.

         Les évangiles synoptiques nous rapportent les propos des disciples, leur stupéfaction et leur crainte : «  Quel est celui-ci pour que même les vents et la mer lui obéissent » !

         Cet épisode est une théophanie, une rencontre du mystère de Dieu, raison pour laquelle elle se termine chez Mathieu, par l’adoration et par ces mots des disciples en Mt 14,33): « Vraiment, tu es le fils de Dieu ».

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– 106 RCF –

Commentaire 106 RCF pour le mercredi 29 juin 2016

13ème semaine du temps ordinaires

(Ac. 12,1-11 ; Tim 4,6-8,17.18 ; Mt 16,13-19 (confession de Pierre)

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Bonjour !

         Ce jour nous fêtons Saint Pierre et Saint Paul, qualifiés par la Tradition «Colonnes de l’Eglise ».

La première lecture extraite des Actes (12,1-11) nous « conte » l’arrestation de Pierre, sur l’ordre du roi Hérode-Agrippa,  le jour de la fête des Pains sans Levain.

         Rappelons que le Roi Hérode –Agrippa 1er – élevé à ROME, y devient l’ami, débauché et prodigue, de Caligula. Pour complaire aux juifs il «  met la main » sur quelques membres de la communauté chrétienne, et frappe les chefs : il fait décapiter Jacques, frère de Jean, fils de Zébédée, puis jette Pierre lui-même en prison. Pierre fut miraculeusement délivré par un ange.

         2èm Lettre à Timothée (4,6-8. 17-18)                 

         La deuxième lecture est extraite de la seconde lettre de St Paul à Timothée.

         Dans ce court passage l’apôtre évoque le bon combat qu’il a mené et attend la couronne de justice que le «  juste juge » lui donnera …

         Evangile selon St Mathieu (16,13-19)

         La confession de foi de Pierre  se situe au centre des trois évangiles synoptiques  (Mt 16,13-20 ; Mc 8,27-30 et Lc 9,18-21). Dans ces Evangiles un événement important marque l’itinéraire de Jésus. Il demande aux disciples ce que les gens pensent de lui et comment eux-mêmes le considèrent.

         C’est Pierre qui répond au nom des douze, cette confession de foi se distingue nettement de l’opinion des «  gens ».[1] (le mot grec utilisé est « anthropoi » -« des hommes, des humains ».. – Puis Jésus après leur réponse leur dit : «  (vt.13) « et vous, qui dites-vous que je suis ? ».

         Dans les trois évangiles  c’est Pierre qui répond au nom des douze. « Toi, Tu es le Christ, le fils de Dieu le vivant (vt 16b) .  La réponse du Seigneur est assortie de l’annonce de la montée vers Jérusalem, la passion et la mort. Jésus assortit donc l’annonce de son destin personnel d’un enseignement sur ce que signifie devenir son disciple et le suivre, lui, le crucifié.

         Enfin ce passage est suivi du récit de la Transfiguration de Jésus, qui donne à nouveau une interprétation approfondie de la confession de foi de Pierre, tout en la reliant au mystère de la mort et de la résurrection du Christ.

         Seul Mathieu fait suivre la confession de foi de la remise d’un pouvoir que Jésus confère à Pierre, le pouvoir de lier et de délier, assorti de la promesse suivante : c’est sur lui, Pierre, sur cette pierre, que Jésus bâtira son Eglise. [2]

         Pour clôturer cet entretien ce jour je citerai un passage de l’ouvrage « Jésus de Nazareth » du Card. Ratzinger – Benoit XVI – comparant une rencontre particulière  du Christ ressuscité à Pierre, et à celle de Paul avec le ressuscité qui, selon Paul, fut à la base de son apostolat (p. 323).

         Je cite ce parallèle ; il doit être fait  entre la parole de Jésus «  Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t-on révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux » (Mt 16,17)…  et la lettre aux Galates «  Lorsque celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère et appelé par sa grâce se plût à révéler son Fils en moi pour que je l’annonce parmi les nations, d’emblée, je ne consultai pas chair et sang » (Ga 1,15-16, cité d’après Grelot ; cf. aussi1,11-12) : «  L’Evangile que je proclame n’est pas une invention humaine. Ce n’est pas non plus un homme qui me l’a transmis ou enseigné : mon Evangile vient d’une révélation de Jésus-Christ ». Le texte de Paul et la louange adressée à Pierre par Jésus auraient donc en commun l’allusion à la Révélation et l’affirmation que l’origine de cette reconnaissance n’est pas «  de chair et sang ».

         Je cite… « Jésus ressuscité a gratifié Pierre comme Paul d’une apparition particulière, et, comme dans le cas de Paul, c’est lors  de cette apparition qu’a été révélée à Pierre cette mission spécifique. La mission de Pierre concernait l’Eglise des Juifs, celle de Paul l’Eglise des Païens (cf. Ga 2,7). »

 

         Pour clôturer la lecture de la confession de Pierre essayons de répondre personnellement à cette interrogation qui est faite par le Christ Jésus à moi – tout au long  de mes jours – « pour toi qui suis-je ? »

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[1] Voir commentaires de Benoit VI in «  Jésus de Nazareth » Ed  Flammarion Mai 2007, p. 315.

[2] Lire le long exposé du même auteur et ses explication sur la transfiguration p. 316 svts

 

 

– 107 RCF –

Commentaire 107 RCF pour le jeudi 30 juin 2016

13ème semaine du temps ordinaires

(Am. 7,10-17 ;PS 18,8b (19) ; Mt 9,1-8.

Premiers martyrs de l’Eglise de Rome

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         Bonjour !

         Le livre d’Amos

Une lecture du Livre d’Amos nous est proposée. L’intervention de ce prophète se situe sous le règne de Jéroboam ll (786-746, autour des années 760-750), à une époque où Israël n’imagine pas devoir être un jour menacé, puis occupé, par les troupes Assyriennes.

         Il est le plus ancien prophète à avoir fait le procès de la vie sociale de son époque. L’intervention d’Amos dans le royaume du nord se terminera sans doute par son expulsion du pays après sa rencontre avec le prêtre Amaçya (7,10-17).

         Au cours de la semaine il a été loisible de remarquer les paroles du prophète contre Israël, le royaume du Nord, et les autorités, l’insouciance des classes dirigeantes, la vénalité des juges à Samarie et ailleurs, la rapacité des marchands…[1]

         Evangile selon St Mathieu (Mt 9,1-8)

         L’évangile de Mt ce jour se situe dans des récits d’actes de puissance de Jésus et l’enseignement de quelqu’un qui a de l’autorité (7,28-29). On amena à Jésus un paralytique couché sur un lit. Voyant la foi de ceux qui le portaient Jésus dit  à ce paralytique : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés.

         « Celui-ci blasphème » se disent en eux-mêmes des témoins de la scène, des scribes. Jésus voyant les préoccupations de ces derniers leur dit :   « Pourquoi avez-vous dans le cœur des préoccupations mauvaises ? Est-il plus facile de dire tes péchés te sont remis ou de dire : Lève-toi et marche ? »

         « Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés, Il dit alors au paralysé : «  lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi ! »  L’homme se leva et s’en alla chez lui.

         Au verset suivant l’évangéliste nous dit que la foule, voyant cela, fut remplie de crainte et loua Dieu d’avoir donné un tel pouvoir aux hommes. Les péricopes relatives à la guérison du paralytique se retrouvent dans les synoptiques Mc 2,9-15 et ches Lc 5,23-29.

         A nouveau j’emprunterai à l’ouvrage de Benoit XVI [2] sur Jésus de Nazareth ses propos : « remettre les péchés est uniquement l’affaire de Dieu, objectent les scribes avec raison. Quand Jésus attribue cette autorité et ce pouvoir au « Fils de l’homme », il revendique pour lui-même une dignité égale à celle de Dieu et le pouvoir d’agir en fonction d’elle. C’est uniquement après la remise des péchés que vient la parole espérée : «  Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez-toi (Mc 2,10-11) et Lc 5,23-29). C’est précisément cette prétention divine qui mène à la Passion. En ce sens les paroles d’autorité de Jésus sont orientées vers la Passion.

        

         Avec le psalmiste proclamons :

         « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ;

         La charte du Seigneur est sûre qui rend sages les simples ! »

 

         Les préceptes du Seigneur sont droits,

         Ils réjouissent le cœur ;

         Le commandement du Seigneur est limpide,

         Il clarifie le regard

 

         La crainte qu’il inspire est pure,

         Elle est là pour toujours ;

         Les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables ;

         Plus désirable que l’or,

         Qu’une masse d’or fin,

         Plus savoureuse que le miel qui coule des rayons !

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[1] Voir in Les prophètes et les livres prophétiques in Desclée AT 4, Paris 1985.

[2] In «  Jésus de Nazareth, ed. Flammarion2007, p.359 svts.

 

– 108 RCF –

Commentaire 108 RCF pour le vendredi 1er juillet 2016

13ème semaine du temps ordinaires

(Am. 8,4-6.9-12 ; PS 118 ; Mt 9.9-13)

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Bonjour !

         Livre d’Amos 8,4-6.9-12

         « Toute manière de prendre et de détenir injustement le bien d’autrui, même si elle ne contredit pas les dispositions de la loi civile, est contraire à la justice et à la probité. (C.E.C. 2408 svts). Ces quelques mots du Catéchisme de l’Eglise Catholique permettent de bien compléter les mots cinglants du prophète Amos à l’égard du royaume du Nord.

 

         Evangile selon St Mathieu 9,9-13

         Les guérisons de Jésus, comme la prédication  de l’évangile, ont pour but de fortifier la foi. Car elles manifestent la réalité du Dieu d’Amour.

         Romano Guardini, dans son ouvrage «Le Seigneur » (in Ed Alsatia, T lll, tr/46, imp. n° 101, éd. 32) commente ce texte de l’appel de Mathieu, le publicain. Il est loisible et conseillé à chacun d’ouvrir une synopse pour comparer la version de l’apôtre Mathieu à celles de Marc (2,13-17) et de Luc (5,27-32).

         Voici des extraits du commentaire de ce bibliste :

         « CE QUI ETAIT PERDU ! »

         Le Christ de l’évangile est entouré d’un certain nombre d’êtres familiers. Il importe de bien comprendre son attitude vis-à-vis d’eux.. Nous avons vu, qu’à l’égard des malades, les guérisons et les secours de Jésus étaient une révélation du Dieu vivant, foncièrement identique à la prédication de la vérité et invitant à la foi et à l’abandon entre les mains de Dieu. A coté des malades et des possédés il y a

les « publicains et les pécheurs ». Jésus ne les évite pas, les fréquente même, au point de se voir appeler par ses adversaires, « l’ami des publicains et des pécheurs. (Mt 11,19). Le mot est malveillant et côtoie celui où le maître est appelé «  viveur ».

         Le premier évangile raconte au chapitre neuvième : «  étant parti de là, Jésus vit un homme, nommé Mathieu, assis au bureau de péage, et il lui dit «  suis-moi ! ». Celui-ci se leva et le suivit. ? Or, il arriva que Jésus, étant à table dans la maison de Mathieu, un grand nombre de publicains et de pécheurs  vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Ce que voyant, les pharisiens dirent à ses disciples : «  Pourquoi votre maître mange t-il avec les publicains et les pécheurs » ? «  Jésus entendant cela, leur dit : «  ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie cette parole : Je veux la Miséricorde et non le sacrifice.. Car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,9-13).

         L’évangéliste Mathieu parle de lui-même ; il rapporte l’histoire de sa propre expérience à la fois amère et bienheureuse.     

         Le publicain ou percepteur était un vilain personnage dans l’empire romain. Il n’y avait pas de perception officielle. Le soin de faire rentrer l’argent était confié dans chaque province à un entrepreneur privé, qui payait caution. En revanche, on lui donnait carte blanche vis-à-vis des contribuables. Il exigeait souvent beaucoup plus que la somme fixée et disposait de la force publique pour en imposer le paiement. La perception se faisait avec une dureté sans miséricorde et n’était guère autre chose qu’un brigandage estampillé par l’Etat. Il en était ainsi en Palestine comme ailleurs.

         Etant associés des Romains et donc traitre et ennemi, il était d’autant plus abhorré et mis au ban de la société. C’est un homme semblable que Jésus fit sortir du bureau de péage, lui demandant de le suivre et  d’entrer dans le cercle si intime de ses disciples.  Et, non content d’appeler cet individu, de converser avec lui, ce qui déjà était inouï, ce dernier pénètre dans sa maison et s’assoit à sa table ; les amis de cet homme, «  publicains et pécheurs », se donnent rendez-vous chez lui en nombre et Jésus est le convive de ces êtres méprisables. Cela produit un gros scandale car le repas commun avait, dans le monde juif, un caractère religieux appartenant au culte et constituait une union sacrée.

         Manger avec des impurs, c’était partager leur impureté. Nous comprenons maintenant la question posée avec indignation : «  votre Maître mange aves des publicains et des pécheurs » ?

         Pourquoi  Jésus agit-il de la sorte ?. Il vise l’homme et ses relations avec Dieu….Examinez-vous donc soigneusement, voyez si vous êtes « justes », si oui je ne suis pas venu pour vous. Si vous voulez que je m’occupe de vous reconnaissez que vous êtes pécheurs En ce cas, où est la différence entre ceux-là et vous ?

°

°     °

         Pour terminer relisons la conclusion de la Bulle pontificale SUR LA Miséricorde du 11 avril 2015 (en ses numéros 8 et 9) :

         « L’appel de Matthieu est lui aussi inscrit sur l’horizon de la miséricorde. Passant devant le comptoir des impôts, Jésus regarda Matthieu dans les yeux. C’était un regard riche de miséricorde qui pardonnait les péchés de cet homme, et surmontant les résistances des autres disciples, il le choisit, lui, le pécheur et le publicain, pour devenir l’un des Douze…

  1. Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde… Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le coeur d’amour, et qui console en pardonnant.

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