Commentaire biblique du 26 au 30 septembre, par Florence Lecuyer

Lundi 26 septembre 2016

Luc 9,46-50

Jésus est avec ses disciples et ceux-là se posent des questions très humaines, trop humaines peut-être, des questions sur leur place, leur importance, leur influence personnelle dans leur groupe.

Alors Jésus qui connait leur cœur, leur propose une nouvelle manière de voir les choses.

Lui, Jésus, qui est le Fils de Dieu et dont on dit qu’il est le sauveur du monde, et tout-puissant, ne s’attend pas à être placé en haut de l’échelle sociale, à la place d’honneur. Non ! Prenant un enfant, Jésus leur dit qu’en accueillant cet enfant en son nom, c’est lui qu’on accueille ; que c’est le plus petit qui est le plus grand.

 

On pourrait lire ces paroles comme étant une invitation à l’humilité. Mais plus que cela, Jésus cherche à nous faire prendre conscience du sens de ce que l’on fait, que l’on soit ouvrier ou chef d’entreprise.

Si l’ouvrier sabote son travail ou si le chef d’entreprise s’enorgueilli de sa position sociale, aucun des deux ne respecte la volonté de Dieu. Quoique je fasse, qui que je sois, le Seigneur me demande, en toutes choses, de faire sa volonté, de vivre tout ce que je fais dans, et en vue, de l’Amour.

Ce faisant, je participe à son œuvre et n’en suis pas le but mais un instrument.

Je ne peux donc ni me mépriser si je suis petit aux yeux des hommes, ni m’enorgueillir si je suis grand aux yeux des hommes. Ce qui compte aux yeux de Dieu c’est de se savoir petit car pêcheur, de se savoir petit devant Dieu.

 

Seigneur, donne-moi la grâce de me savoir petit, même si je fais de grandes choses, car c’est Toi que je sers.

 

Puis un des disciples raconte à Jésus qu’ils ont empêché un homme de chasser les esprits mauvais car il n’était pas des leurs. Jésus n’est pas d’accord : « ne l’empêchez pas car celui qui n’est pas contre vous est avec vous »

Avec ces paroles, Jésus dit que ceux qui médisent sur lui,  ceux-là effectivement sont contre lui. Mais à l’inverse, Jésus sait que ceux qui ne le connaissent pas peuvent eux aussi faire le bien, et c’est bien. Le bien n’appartient pas seulement à ceux qui l’ont reconnu.

 

Seigneur, donne-moi la grâce, de pouvoir reconnaitre en tout homme, ce qu’il me dit de toi.

 

 

Mardi 27 Septembre 2016

Luc 9, 51-56

L’évangile de ce jour marque le début de la montée de Jésus vers Jérusalem c’est-à-dire vers sa mort et sa résurrection. Jésus fait montre d’un désir de les préparer à ce qu’ils vont vivre avec lui, pour qu’ils comprennent le sens des évènements.

 

Je vois Jésus qui sait ce qui l’attend au bout du chemin et qui pourtant, nous dit l’évangéliste : « prend résolument le chemin de Jérusalem ».

Jésus connait le sort qui l’attend et il l’assume.

Jésus sait que ce sont des humiliations, des trahisons et la mort qui l’attendent. Mais c’est aussi le chemin que Dieu son Père lui demande de parcourir.

Alors en toute obéissance et en toute confiance, il avance.

 

Quand les samaritains refusent de l’accueillir dans les villages où il passe et que ses disciples proposent de le venger, Jésus les réprimande nous dit Saint Luc.

 

Je regarde dans ma vie ce que je suis prête à assumer comme difficultés lorsque je vis ma foi. Quelles sont les moqueries, les trahisons et les ruptures auxquelles je suis prête à faire face ?Quelles sont mes entraves, celles que je me mets, pour avancer résolument sur le chemin de Dieu ?

 

J’observe aussi comment je traite les non croyants, les opposants à l’Eglise voire même ceux qui tuent de chrétiens ?

Je vois dans la réaction de Jésus l’acceptation du temps nécessaire à chacun pour connaitre Dieu.

 

Seigneur, donne-moi de ne pas être assez sotte pour croire que là où j’en suis, c’est mieux que les autres, ou même simplement que c’est bien, car alors, j’ai reculé !

 

Seigneur, donne-moi la grâce de croire sans considérer que je suis arrivée, mais d’accepter que je suis sur le chemin de la foi, sur le chemin vers Dieu et qu’il me faut travailler pour avancer résolument.

 

 

Mercredi 28 septembre 2016

Luc 8, 57-62

Le texte de ce jour débute par cette phrase d’un homme qui suit Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras »

J’entends la radicalité de l’engagement et la bonne volonté de celui qui parle. Sans doute est-ce le cœur de l’homme qui parle et qui reconnait sincèrement en Jésus des valeurs, des idéaux enviables et désirables.

Jésus ne lui dit pas : « suis-moi », mais le met en garde contre l’inconfort de cet engagement : « les renards ont des terriers, les oiseaux des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête »

Voilà de quoi décourager plus d’une bonne volonté !

 

Puis Jésus en appelle un autre qui lui répond qu’il doit d’abord enterrer son père et un autre qu’il doit faire ses adieux à sa maison.

Jésus dit au premier : laisse les morts enterrer les morts et va annoncer le règne de Dieu

Et au deuxième : quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le règne de Dieu.

 

Et moi, je regarde à quoi ressemble mon engagement à suivre le Christ.

Jésus ne dit pas que c’est mal d’enterrer ses morts ou de dire au revoir à ceux que l’on aime.

Le sens de ses paroles c’est de dire qu’il y a bien des choses auxquelles on donne une grande importance et que l’on croit inévitable, indispensable, mais à partir de quel référentiel ?

 

Sans doute ai-je cette générosité spontanée et que je peux dire : bien sûr Seigneur je veux te suivre.

 

Sans aucun doute aussi ai-je ces autres choses qui me retiennent, qui m’empêchent de m’engager totalement, qui me disent qu’il y a des choses qui ne seraient pas raisonnables…

Et pourtant qu’y a t-il de plus important que de suivre Jésus ?

 

Seigneur, donne-moi d’oser regarder la différence entre ma bonne volonté à te suivre et la réalité de ma vie,

 

Donne-moi la grâce de voir ce que je ne fais pas, alors que trop souvent je regarde surtout ce que je fais.

Donne-moi la grâce d’oser risquer l’inconfort pour te servir et annoncer le règne de Dieu.

 

Jeudi 29 septembre 2016

Jean 1,47-52

Le texte de ce jour est celui de la rencontre de Jésus et Nathanaël.

Jésus forme le groupe de ses disciples. Il était sur le lac de Tibériade et Jean l’ayant désigné comme l’agneau de Dieu, deux de ses disciples vont suivre Jésus et en quelque sorte le présenter à leurs amis en leur disant : « nous avons trouvé le Messie »

Nathanaël doute qu’il puisse sortir quelque chose de bon de Nazareth.

Jésus le voyant venir vers lui, dit : « Voici un véritable Israélite en qui il n’est point d’artifice. »

Nathanaël s’étonne et Jésus lui dit : « avant même que Philippe ne t’appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

Et Nathanaël répond : « Rabi tu es le fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. »

Jésus reprend : « je te dis que j’ai t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois. »

Je regarde la conversion de Nathanaël : il doute puis reconnait en Jésus le fils de Dieu.

 

Alors Jésus leur promet de voir des choses encore plus grandes : « Vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

Que peut signifier cette phrase énigmatique ?

Bien sûr on ne verra pas le ciel s’ouvrir ni les anges s’agiter.

Ce que nous avons à voir c’est Dieu présent, Dieu à l’œuvre sur la terre, Dieu qui vient rejoindre l’homme dans son périple terrestre.

 

Si comme Nathanaël, je suis capable de dire Jésus est le fils de Dieu, suis-je capable de le reconnaitre à l’œuvre dans ma vie ?

Suis-je capable de voir quand il ouvre le ciel au-dessus de ma tête, quand il m’offre un ange pour m’accompagner dans ma vie ?

C’est pourtant là, la foi. Croire que le Seigneur est présent dans ma vie.

 

Seigneur, donne-moi la grâce d’une conversion aussi radicale que celle de Nathanaël.

Seigneur, donne-moi la grâce de te voir à l’œuvre dans ma vie.

 

 

Vendredi 30 Septembre 2016

Luc 10, 13-16

Jésus est sur la route de Jérusalem et il envoie ses disciples 2 par 2 en mission devant lui pour qu’ils préparent les habitants à sa venue, à son passage.

Le passage qui nous est donné aujourd’hui est un peu un point que Jésus fait avec ses disciples après qu’ils aient commencé leur mission, ou collaborateurs dirions-nous. Il leur donne les clefs pour comprendre comment travailler, ici comment être disciple.

 

C’est vrai, tous les villages traversés n’accueillent pas les disciples, ni même Jésus ; particulièrement ceux de la rive nord du lac de Galilée.

Jésus prend ces villages en pitié et s’exclame : malheureuse es-tu Chorazin, malheureuse es-tu Betsaîda !

 

Jésus ensuite explique aux disciples que la question n’est pas que ce soit eux ou lui-même que les gens n’écoutent pas : c’est pareil, c’est même pareil que si c’était Dieu lui-même.

 

C’est dire la grandeur de la tâche des missionnaires : ils participent à la mission de Jésus.

 

Or, nous sommes nous aussi, et chacun d’entre nous, nous sommes appelés à être missionnaire, à être ouvrier de la moisson comme le disait le texte d’hier.

Jésus nous envoie, mais n’est pas comptable de notre réussite. Nous n’avons pas d’objectif chiffré à réaliser, mais nous avons à moissonner, c’est-à-dire à faire connaitre Dieu. Libre à celui à qui on le propose de se mettre en chemin.

 

Seigneur, donne-moi le goût de te faire connaitre, de susciter le désir de ta rencontre, donne-moi le goût de témoigner que tu es l’Amour.

 

Seigneur, fais de moi un ouvrier de ta moisson.