Premiers vœux des Sœurs Emma, Gwladys, Royale et Nathalie dans la Congrégation Enfant-Jésus – Providence de Rouen

Célébration eucharistique pour les premiers vœux
des Sœurs Emma, Gwladys, Royale et Nathalie
dans la Congrégation Enfant-Jésus – Providence de Rouen

Eglise Saint-Jean-Bosco (Le Mesnil-Esnard) – samedi 15 octobre 2016

Lectures de la messe : Premier livre de Samuel (3, 1-10) ; Evangile selon saint Jean (15, 10-17)

Homélie

Tu m’as appelé, me voici ! (1 S 3, 5)

Chères sœurs, dans quelques instants vous allez prononcer ces quelques mots … les mêmes que ceux prononcés par le jeune Samuel !

Ces mots sont simples, très simples mais très profond. Ils sont d’un jeune qui écoute dans la nuit … pas tout à fait la nuit, car « La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte » (1 S 3, 3) dans le temple. Même quand il fait nuit dans vos cœurs, n’éteignez pas « la lampe de Dieu » ! La Lampe de Dieu, c’est ce qui permet la prière dans le temple, c’est en fait la prière elle-même.

15-octobre-3Rien ne nous dit que Samuel prie. Il semble même qu’il ne peut pas prier car « Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur » (1 S 3, 7), dit le texte biblique. On peut penser que c’est le vieil Elie dont la vue a baissé (cf. 1 S 3, 2) qui est en prière ; chères sœurs, pour écouter l’appel de Dieu laissez-vous entourer par la prière de vos sœurs aînées –dont la vue a peut-être baissé !-, vos sœurs de la communauté. Et vous, la communauté, entourez vos jeunes sœurs de conseils utiles sans doute mais plus encore de votre prière.

La prière éclaire nos relations fraternelles. Je ne m’y attarde pas trop. Nous ne pouvons pas nous mentir quand nous sommes ensemble en vérité devant le Seigneur. Ou, alors, notre prière devient un semblant de prière.

Tu m’as appelé, me voici !

A qui direz-vous cela, mes sœurs ? A qui parle, le jeune Samuel ? Samuel parle à Elie et vous à Sr Geneviève-Maryvonne. Je ne sais pas si Sr Geneviève-Maryvonne ou votre maîtresse des novices vous conseille de vous recoucher comme le fit Elie (cf. 1 S 3, 5) ! Ce n’est pas un mauvais conseil d’ailleurs ! Mais soyez dociles et patientes comme Samuel. C’est dans le dialogue recommencé trois fois qu’Elie comprend qu’il s’agit du Seigneur. Ne vous lassez pas d’entrer en dialogue avec votre supérieure. Elle finira par vous donner le bon conseil.

Tu m’as appelé, me voici !

Samuel ne demande pas ce qu’il doit faire, il se présente avec tout ce qu’il est : Me voici ! Deux mots qui seront repris pas les apôtres, les disciples, les consacrés, les baptisés … après Jésus lui-même. Que sera votre vie ? Dans votre pays, dans ce qui devient vraiment votre Congrégation, votre Institut ? Enseignerez-vous ? Dans quelle école, à Madagascar, en Centrafrique ?15-octobre-1

La pauvreté fait de vous une personne disponible à accueillir ; la chasteté rassemble votre être, corps et âme, pour vous donner entièrement aux missions qui seront les vôtres, à commencer par la formation ; l’obéissance fait de vous des écoutantes. « Me voici » est une parole transformante, pas une formule de politesse ! Préparez-vous à être transformées.

Tu m’as appelé, me voici !

Le conseil d’Elie finit par arriver : « tu diras : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 9).

Chères sœurs, soyez heureuses d’entrer dans la grande lignée des serviteurs et servantes du Seigneur. Votre vocation commence à s’affermir … elle en est à ses débuts et demande encore à être confirmée pendant ces années de profession temporaire. Vous expérimenterez l’amour fraternelle, avec ses combats ; vous expérimenterez les joies et les peines d’une vie religieuse où il faut « demeurer » c’est-à-dire durer, habiter votre nouvelle vie en l’emplissant de rencontres, de recherches, d’études, de prière.

« Demeurez dans mon amour », dit Jésus (Jn 15, 9).

A qui parlez-vous, en disant « me voici » ? C’est en définitive à Celui qui vous aime, à Celui qui a donné sa vie sur la Croix pour vous et pour tous les hommes : Jésus. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie » (Jn 15, 13). L’amour est plus grand que vous, que nous. Cachez-vous en Jésus ! C’est le plus sûr chemin pour faire la volonté de son Père, dans la joie, signe de la présence de son Esprit Saint ; cachez-vous en Jésus, c’est le plus sûr chemin pour dire vraiment à Dieu : « Tu m’as appelé, me voici ! »

✠  Dominique  Lebrun
Archevêque de Rouen.

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