Chant liturgique : l’origine

Depuis la nuit des temps, les êtres humains chantent. Le chant permet de donner aux mots une dimension supplémentaire et d’évoquer une part d’indicible. Souvent convoqué en différentes occasions de l’existence (amour, deuil, guerre, etc.), le chant l’est naturellement pour la prière en symbolisant l’union de ceux qui se tournent vers Dieu. Dans la liturgie d’Israël, comme dans la liturgie chrétienne, le chant est un moyen de dialoguer avec Dieu qui fait Alliance avec l’homme, de répondre à sa Parole. Chanter est un moyen que Dieu nous donne pour nous ouvrir à lui : « nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi » dit l’une des préfaces du missel (4e préface pour le temps ordinaire).

Issu de la liturgie juive, le chant chrétien a dès l’origine utilisé essentiellement les psaumes pour sa prière. Les chrétiens ont toujours donné une importance particulière aux psaumes parce qu’ils sont un moyen de s’unir à la prière de Jésus : c’est principalement avec les psaumes que Jésus se tournait vers son Père.

Très rapidement, à côté des psaumes, d’autres textes disant la foi ou la prière chrétienne (hymnes, litanies, symboles, etc.) ont été créés pour être utilisés et chantés au cours des célébrations : ils étaient naturellement fortement inspirés par les textes bibliques.

Avec les siècles, la liturgie chrétienne s’est progressivement structurée : de la même façon qu’elle organisait la célébration des grandes fêtes, des temps liturgiques, des sacrements, l’Église prévoyait les chants pour les accompagner.

On site souvent une maxime attribuée à saint Augustin pour souligner l’importance du chant liturgique dans la vie de foi  : “Qui bien chante, deux fois prie”. Le chant liturgique joue effectivement un rôle capital dans la célébration des différentes liturgies (messe, eucharistie, célébration des sacrements et étapes de la vie). Il a connu bien des formes, selon les cultures et les époques, qui se sont succédées. Néanmoins, le but du chant liturgique reste le même : unir les voix, les cœurs et les esprits des personnes qui constituent l’assemblée. En chantant, les chrétiens rassemblés expriment leur désir d’être unis entre eux et avec le Christ pour devenir son Corps.

Le chant liturgique permet à l’assemblée une réelle participation à la célébration par « les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques » comme rappelle  le Concile Vatican II.