Mot du curé – 25 février 2022

Depuis ce funeste jeudi de février, notre continent européen est secoué par les bruits de bottes, les canonnades, les flux de réfugiés cherchant un havre de paix, des bruits qui hantent encore le cœur de beaucoup de nos anciens. Nos aînés sont encore marqués dans leur chair par ces cris, ces angoisses, ces longues files de familles fuyant le front pour trouver un lieu paisible pour leurs enfants.

Nous pensions être débarrassés à jamais de ces angoisses, mais comme une mauvaise herbe que nous pensions avoir désherbée, voilà qu’elles repoussent de nouveau avec les mêmes arguments, les mêmes discours, les mêmes passions incontrôlés.

L’histoire se répète et elle semble être à jamais marquée du sceau de la tragédie. Le temps du Carême qui s’ouvre cette semaine nous montre comment Dieu, dans la personne de Jésus, est acteur de cette tragédie, et comment il la vainc : non par un surcroît de haine, non par l’appel séculaire à la vengeance, mais par sa vie donnée par amour.

Le véritable artisan de paix est là, exposé à jamais sur la croix : c’est l’Homme- Dieu souffrant de nos manques d’amour, de nos cœurs si durs et si lents à se convertir.
Le véritable artisan de paix est là, montrant sa victoire au matin de Pâques : son corps est à jamais marqué par ses blessures, mais il est vivant, glorifié pour l’éternité, nous guidant sur ce chemin exigeant de la vérité, de la vie, de l’amour donné sans retour.

Puisse ce Carême nous refaçonner en véritables artisans de paix !

Père François-Xavier