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Mot du curé – 11 novembre 2022

Le Grand Carême

Depuis plusieurs années, nos évêques ont pris à bras le corps la difficile question des abus sexuels et spirituels commis par des personnes clercs ou laïcs exerçant une autorité sur d’autres personnes majeures ou mineures. Et chaque année, nous franchissons un nouveau palier dans la découverte du mal commis, des compromissions, des vérités cachées ou à demi-révélées, des sous-entendus lourds de sens. Et nous découvrons, non sans colère ni honte, l’immense étendue du Mal, qui trouve des alliés dans les cœurs individuels et dans la complexité des structures ecclésiales.

Ne nous leurrons pas, nous vivons un Grand Carême, et le réalisme biblique montre que les grandes conversions collectives prennent du temps, en général au moins une génération : ainsi l’expérience de l’exode au désert (40 ans) qui fait passer le peuple à une expérience nouvelle de liberté, non sans connaître la sempiternelle tentation de revenir en arrière vers l’Egypte. Ainsi, l’expérience de l’Exil à Babylone (plus de 50 ans), avec la disparition du culte et des sacrifices au Temple et l’apparition des synagogues, et la difficulté à passer à la réalité du culte intérieur annoncé par les prophètes. Et les cris n’ont pas manqué pour que les choses aillent plus vite et que les transformations se fassent plus rapidement.

Il en va de même pour la conversion de chacun de nos cœurs et de nos structures. Nous crions devant les fautes et les crimes commis, nous voulons que tout change rapidement. Et dans le même temps, nous sommes tentés de ne rien changer, attachés à la force des habitudes et à la sécurité de maîtriser des manières de faire, et nous avons peur des nécessaires conversions à entreprendre pour permettre à la Parole de Dieu de demeurer vivante et féconde. Le biblique nous est offert chaque jour et nous montre la manière d’agir de Dieu tout au long de l’Histoire humaine.
Ancrés dans la foi et l’espérance, « avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir la grâce de son secours. » (He 4, A6)

Père François-Xavier Henry