Lettre du père Henry
Mes bons amis,
En quelques jours, notre vie vient de basculer. De la journée paroissiale si réussie grâce à l’investissement de tant d’entre vous à ce temps de confinement imposé : en quelques jours, notre manière de vivre très concrètement la fraternité a changé ! La quarantaine commence à peine et déjà je ressens, comme vous, le poids de la longue séparation physique qui nous attend. Cette séparation me fait aussi redécouvrir le cœur de mon ministère de curé : être là, donné pour vous, au milieu de vous, avec vous. Me voilà devenu berger séparé de fait de son troupeau, mais priant pour vous, au milieu de vous. Vos caractères bien trempés, vos réactions si spontanées et directes, vos projets si nombreux, l’entrée dans les profondeurs de vos cœurs continuent de nourrir ma prière. En quelques heures, nous avons quitté un monde connu pour un monde à inventer, ou plutôt pour un monde à redécouvrir. Notre société se voulait individualiste, et le confinement imposé nous fait redécouvrir la soif des liens humains, familiaux, riches et profonds. Nous redécouvrons la joie des choses simples, le simple fait d’être là, les petits plaisirs du quotidien. Ce courrier sera volontairement un peu long, mais je ne voudrais pas vous abreuver de trop d’informations.