VITAMINE P COMME PARTAGE : Témoignage de Marc Ziemba, bénévole au Resto du cœur

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

C’est peut-être cette phrase qui résume mon aspiration au bénévolat. C’est au travers des actions de bénévole que s’exprime pour moi le mot « partage ».

Reconnaitre que son prochain, son voisin ou cet inconnu est un enfant de Dieu, et qu’entre enfants d’un même père nous n’avons pas le choix que de nous entraider et que cela pourrait même être un devoir.

J’ai toujours été baigné dans cet esprit de par mon éducation chrétienne, merci à mes parents, mais quand on percute le monde des adultes alors on peut:
soit rester ancrer dans ces valeurs.
soit s’éloigner des fondations qui furent les nôtres

 

 

J’ai eu aussi quelques belles inspirations, qui m’ont fait découvrir ce qu’était le don de soi pour d’autres

  • un film : Monsieur Vincent qui raconte la vie de Saint Vincent de Paul et sa mission auprès des plus pauvres
  • les actions de l’Abbé Pierre et de ses chiffonniers en faveur des sans abris
  • Coluche, grande Gueule mais grand cœur, qui a initié les resto du cœur qui existent hélas encore aujourd’hui, mais qui heureusement permettent d’aider les familles en détresse

Ainsi donc, au travers de mon éducation, de ces exemples de vies tournées vers les autres j’ai survécu à ce passage au monde des adultes, où parfois certaines valeurs s’émoussent voire s’effacent.

J’ai navigué dans le bénévolat associatif depuis tout jeune jusqu’à plus vieux :

  • Une association de jeunes dans laquelle nous préparions des spectacles pour des maisons de retraite ou des maisons médicalisées. Nous partagions notre jeunesse et redonnions un peu le sourire aux résidents, aux esseulés.
  • Quelques Noëls avec les petits frères des pauvres, pour accueillir les solitudes et partager l’amitié et le réel sens du don de Noel.
  • Et dernièrement, bénévole au resto du cœur de Bacqueville depuis que je suis arrivé dans la région

 

Je me suis posé la question pourquoi suis-je devenu et resté bénévole ? Cela ne peut être uniquement l’éducation chrétienne et les quelques exemples que j’ai cité précédemment.

J’ai trouvé une réponse, elle vaut ce qu’elle vaut :

Chacun de nous est appelé. Appelé à une mission.

Je pense qu’une de mes missions c’est, au hasard des rencontres et des besoins, répondre présent à ces appels, et participer, ainsi, à une mission plus grande : répondre présent à l’appel de vivre sa foi dans le monde et dans l’action.

Pas facile mais on s’y habitue très vite et ensuite ça vous manque

 

Le bénévolat apporte tellement, c’est presque égoïste. On se nourrit dans le partage, on se nourrit de l’autre, on se découvre capable de faire des choses différentes, et non plus uniquement pour soi.

Partager, c’est vivre la parole, c’est la transformer en actes.
Partager, c’est s’enrichir dans la rencontre de l’autre et de son besoin et de son « merci ».
Partager son temps, ce ne pas perdre son temps, mais souvent donner plus de qualité de vie à son prochain et parfois même lui redonner vie.

 

Nous avons tous une âme de bénévole, prêts à donner un peu de temps pour les autres ou simplement prêts à faire une action de bien, de temps en temps, à la mesure de nos moyens et de nos disponibilités du moment.

Nous l’avons expérimenté lors des 2 opérations Caddies que nous avons faites dans la paroisse, de belles réussites.

Nous sommes tous des bénévoles qui s’ignorent. Quand vous covoiturez un voisin qui n’a pas les moyens de se déplacer, quand vous visiter un malade, quand vous partager entre vous les légumes du jardin car la récolte est bonne.  Pas besoin d’être dans un cadre associatif, le partage se fait aussi dans les petits gestes du quotidien.

Réveillons l’envie de partage qui sommeille en nous, sortons de nos zones de confort, faisons nous violence parfois, ouvrons nos yeux et nos oreilles, soyons au service. Nous ferons de belles rencontres. Nous nous nourrirons de la satisfaction de vivre la parole et nous recevrons autant que nous donnerons … et parfois plus.

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »