Bénédiction Urbi et Orbi pour Pâques 2023

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Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité !

Aujourd’hui, nous proclamons que Lui, le Seigneur de notre vie, est « la résurrection et la vie » du monde (cf. Jn 11, 25). Il s’agit de Pâques, qui signifie “passage”, car en Jésus s’est accompli le passage décisif de l’humanité : celui de la mort à la vie, du péché à la grâce, de la peur à la confiance, de la désolation à la communion. En Lui, Seigneur du temps et de l’histoire, je voudrais dire à chacun, avec la joie dans le cœur : bonne Pâques !

Qu’elle soit pour chacun de vous, chers frères et sœurs, en particulier pour les malades et pour les pauvres, pour les personnes âgées et pour ceux qui traversent des moments d’épreuve et de difficulté, un passage de la tribulation à la consolation. Nous ne sommes pas seuls : Jésus, le Vivant, est avec nous pour toujours. L’Église et le monde se réjouissent car aujourd’hui nos espérances ne se brisent plus contre le mur de la mort, mais le Seigneur nous a ouvert un pont vers la vie. Oui, frères et sœurs, à Pâques, le destin du monde a changé et, en ce jour qui coïncide également avec la date la plus probable de la résurrection du Christ, nous pouvons nous réjouir de célébrer, par pure grâce, le jour le plus important et le plus beau de l’histoire.

Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, comme on le proclame dans les Églises d’Orient. Ce vraiment nous dit que l’espérance n’est pas une illusion, elle est vérité ! Et que le chemin de l’humanité à partir de Pâques, marqué par l’espérance, avance plus rapidement. Les premiers témoins de la Résurrection nous le montrent par leur exemple. Les Évangiles racontent la hâte opportune avec laquelle le jour de Pâques « les femmes coururent porter la nouvelle aux disciples » (Mt 28, 8). Et, après que Marie de Magdala « ait couru trouver Simon-Pierre » (Jn 20, 2), Jean et le même Pierre ont couru tous les deux ensemble (cf. v. 4) pour aller sur le lieu où Jésus avait été enseveli. Et ensuite le soir de Pâques, ayant rencontré le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs, deux disciples « partirent sans tarder » (Lc 24, 33) et se hâtèrent de parcourir plusieurs kilomètres en montée et dans l’obscurité, animés par la joie irrépressible de la Pâques qui brûlait dans leurs cœurs (cf. v. 32). C’est la même joie pour laquelle Pierre, sur les rives du lac de Galilée, à la vue de Jésus ressuscité, n’a pas pu rester sur la barque avec les autres, mais s’est jeté aussitôt à l’eau pour nager rapidement vers Lui (cf. Jn 21, 7). À Pâques, finalement, la marche s’accélère et devient une course, parce que l’humanité voit le but de son parcours, le sens de son destin, Jésus Christ, et elle est appelée à se hâter à sa rencontre, espérance du monde.

Nous aussi, hâtons-nous de grandir sur un chemin de confiance réciproque : confiance entre les personnes, entre les peuples et les nations. Laissons-nous surprendre par la joyeuse annonce de Pâques, par la lumière qui illumine les ténèbres et l’obscurité dans lesquelles le monde se trouve enveloppé trop souvent. Hâtons-nous de surmonter les conflits et les divisions et d’ouvrir nos cœurs à ceux qui en ont le plus besoin.

Hâtons-nous de parcourir des sentiers de paix et de fraternité. Réjouissons-nous des signes concrets d’espérance qui nous parviennent de tant de pays, en commençant par ceux qui offrent assistance et accueil à ceux qui fuient la guerre et la pauvreté.

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