Chapelle Notre-Dame de la Paix

Manoir de Marbeuf

Monument historique
Edifiée vers 1515

Chapelle_N.-D._de_la_Paix_a_Sahurs_plan_Partie du manoir seigneurial de Louis de Brézé et de Diane de Poitiers, son épouse.

Pour la visite :
Il est vraiment conseillé de voir d’abord l’extérieur pour mieux comprendre l’architecture de l’ensemble.

Chapelle Notre-Dame de la Paix

Epoque de construction :
– Délicieuse construction en pierre de Caumont, surmontée d’un fin chocher, muni de sa cloche refondue en 1829.
– Son chevet se termine en trois pans qui, intérieurement, forment le choeur.
– Trois baies munies de leurs meneaux flamboyants filtrent la lumière.
– Sa capacité d’accueil est d’environ 50 personnes.
– Cet édifice, de style gothique flamboyant, date du début du XVIe siècle (1515) et est partie intégrante du manoir seigneurial.

Au XVIIe siècle, côté cour, elle a été flanquée d’une lucarne Louis XIII pour donner accès au clocher… ou plus précisément marquer l’évènement intervenu au manoir.

Un peu d’histoire :

En 1637, Pierre de Marbeuf obtient de Monseigneur de Harlay, Archevêque de Rouen, de fonder au sens canonique du terme, sa chapelle sous le vocable Notre-Dame de la Paix.

Sa Sainteté Urbain VIII accorde à cet oratoire diverses indulgences.

La reine Anne d’Autriche, informée à sa demande de ce lieu saint dédié à Notre-Dame de la Paix, a de grandes raisons pour se tourner vers Notre-Dame et souhaiter avec ardeur la paix :
– la paix pour le royaume assaili
– la paix pour la famille royale déchirée.

Le trône n’attend-il pas en vain un Dauphin ?

C’est ainsi qu’en octobre 1637, la reine forme le voeu d’honorer de quelque témoignage de sa dévotion la chapelle de Sahurs. En décembre 1637, une espérance de maaternité met le comble à ses désirs. La reine fait déposer à l’aide du carrosse royal une image de la Vierge faite d’argent massif pesant près de 24 marcs (5,874 kg). Le 5 septembre 1638 naissait le Dauphin dit Dieudonné Louis XIV.

La statuette a disparu le 15 Brumaire An II de la République. Celle-ci fut remise par le propriétaire d’alors à un commissaire du peuple aux fins d’être fondue.

A remarquer particulièrement à l’intérieur :

Voûte : composée de deux travées aux arcs nervurés à claveaux armoriés.

Choeur : 3 pans avec clé armoriée.
– à gauche, statue de Saint-Jean du XVIIe siècle.
– à droite, une reproduction de la Vierge de l’Annonciation (XIVe siècle).
– les arcs sont soutenus par des corbeaux : côté épitre, un masque représentant Louis XII, côté évangile, un angelot porteur des tables.

– la piscine est fermée de deux volets Renaissance à plis de serviette : à l’intérieur, peintures polychromes.

Nef : boiseries et bancs à coffre Renaissance à plis de serviette. Les arcs sont soutenus par des corbeaux figurés.

Tribune : panneau Renaissance ajourés, soutenue par des colonnettes et adossée au mur, reposant sur des modillons.

Toiles du XVIIe siècle (anonymes) :
– Le retable est d’inspiration de l’Ecole française.
– La Vierge au visage empreint de tendresse tient les yeux baissés sur son enfants. Le personnage de côté au regard plein d’admiration devant l’incomparable beauté de cette scène. A noter qu’au XVIIe siècle, les personnages ont été humanisés et ne portent plus d’auréole.
– Dans la nef, deux toiles armoriées, l’une du Christ en croix, l’autre de Notre-Seigneur chez Marthe et Marie à Béthanie.
– Dans la tribune, une toile d’inspiration rhénane : le Christ en croix entouré de sa mère et de Saint-Jean, son disciple préféré à qui il confie sa mère.