Samedi Saint 2020 – Propositions pour vivre le Triduum à la maison

Propositions paroissiales pour vivre le Triduum à la maison

Samedi Saint…

Silence…

Attente…

Que faire aujourd’hui ? Nous voulons toujours faire, faire plus, nous occuper, cela nous rassure. Ce silence nous laisse mal à l’aise. D’habitude ce samedi tranchait avec les autres jours pleins d’activités, de célébrations et de prière. Mais depuis plusieurs semaines notre monde semble vivre un grand Samedi Saint. Déjà en 2010 Benoit XVI disait : « L’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain (…) comme un vide dans le cœur qui s’élargit toujours plus ».

Où est Dieu ? Où est Jésus ? Nous sommes perdus, comme les disciples. Confinés chez eux, eux par peur, nous par nécessité, mais la peur n’est sans doute pas loin. Pourquoi ces morts ? Pourquoi cette souffrance ? Nous avons vite oublié nos beaux moments de joie et désormais nous sommes obnubilés par ce virus. Le mal est fascinant. Laid et fascinant. Nous avons du mal à détourner notre regard et notre pensée. Où est Dieu ? Où est Jésus ?

Et si nous profitions de ce Samedi pour suivre Jésus ? Réellement. Descendre avec lui au plus profond de notre humanité, de nous-même. Et si nous éloignions de nous, tout ce qui nous distrait de nous-même, toutes ces activités qui nous donnent l’air occupés, qui comblent ce silence, tous ces écrans qui font d’un rien une actualité majeure ? Et si nous acceptions pour une fois d’être plutôt que de faire ? Et si nous acceptions de prendre le temps, de ne pas survivre dans l’instantané, dans le zapping ? Pour aujourd’hui acceptons ce silence, ce temps d’attente comme un temps favorable pour nous unir au Christ dans ce grand mystère de Pâques. Déjà cette nuit Il ressuscitera et dans quarante jours Il montera au ciel. Dans quelques temps, nul ne sait quand, le confinement cessera. Qu’aurons nous fait de ce temps ? Profitons d’aujourd’hui pour être. Être avec Jésus. Habitons ce silence. Prenons un temps à l’écart pour nous placer en cœur à cœur avec le Seigneur. En lui demandant de venir dans nos enfers, dans tout ce que nous gardons bien caché d’habitude au fond de notre cœur.

Que ce Samedi Saint soit un moment favorable de conversion ! « L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste ». Jésus ne meurt pas pour revenir à une vie terrestre mais entrer pleinement dans la vie divine. Que ce Samedi Saint éloigne de nous l’homme ancien et nous donne avec le Christ d’entrer nous aussi dans Sa Vie divine !

Vincent de Labarthe

C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui. C’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-tôt, œuvre de mes mains ; lève-tôt, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta

« Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois. ~

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-tôt, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur : je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu. ~

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »